L'haptonomie : pour attendre bébé ...avec papa

Une science qui privilégie la qualité du toucher
L'haptonomie doit son nom quelque peu troublant à sa racine grecque, « haptos », qui signifie « toucher ». Il s'agit d'étudier ce qui ce qui se passe dans la communication entre les personnes, en particulier dans le toucher : on parle de contact psycho-tactile. L'haptonomie périnatale est une application de l'haptonomie, comme d'autres branches : haptosynésie, haptopsychothérapie.
Un premier contact tactile avec bébé
« Le but de l'haptonomie périnatale, explique Jean-Claude Huret, est de communiquer avec le bébé in utero. Il faut savoir que le développement sensoriel du fœtus est en place dès le 4e ou 5e mois. Le bébé voit, écoute, goûte et est réceptif au toucher. » L'haptonomie lui permet donc de connaître, avant de naître, « déjà cette sensation de bien-être avec ses parents », souligne le spécialiste.
Une relation à trois
L'un des intérêts majeurs de l'haptonomie est de pouvoir faire participer le père à « l'attente » de l'enfant. « La mère doit d'abord être disponible pour son bébé, souligne le spécialiste, et faire de ce contact un moment privilégié. Le mieux est qu'elle soit allongée, car l'utérus est plus souple ; la mère est donc plus détendue. Mais elle peut préférer d'autres positions. Avant que le père ne touche à son tour le bébé, ses parents communiquent d'abord ensemble. C'est une relation à trois qui s'installe alors… », où le toucher sera doux et tendre.
La construction d'une mémoire inconsciente
Bébé n'est pas indifférent à ces sollicitations. Il va y répondre, en se mettant à bouger ou en se lovant dans la main qui le caresse. « Le cerveau étant déjà fonctionnel, il va enregistrer ces sensations, ce qu'on appelle la mémoire inconsciente, poursuit Jean-Claude Huret. Ces gestes installent une sécurité affective dont l'enfant se « souviendra » quand il sera né. De fait, les bébés qui naissent sont à l'aise plus facilement et ont moins peur. »
Quant aux parents, ils sont heureux de vivre déjà quelque chose avec leur bébé in utero, en particulier le père qui participe et ne se sent pas exclu par rapport à l'enfant à venir. Il est en communion avec la mère et « investissent » ensemble.
Après la naissance, ils se sentent plus à l'aise et en bonne harmonie avec le bébé.
Pour en savoir plus
« Naissance, paroles d'un obstétricien », Jean-Claude Huret, éd. Desclée de Brouwer.