Gynécologie et sexualité : conseils sur l'hygiène intime

Publié par Anne-Laure Guiot
le 1/07/2016
Maj le
4 minutes
jeune femme jouant avec de la mousse dans la baignoire
Istock
Brûlures, pertes, démangeaisons…, peuvent gêner votre sexualité. Des soins et de bons réflexes d’hygiène intime peuvent venir à bout de ces bobos, sources d’inconforts.

Hygiène intime : les brûlures

Vous ressentez des brûlures au niveau de la vulve ? Inutile de renforcer la toilette, même à l’eau, et de recourir aux crèmes et ovules antimycosiques et aux crèmes à base de dermocoticoïdes. « Il est recommandé de faire quelques jours de bains de siège avec une cuillère à soupe de bicarbonate de soude pour rétablir le pH avant d’appliquer un baume cicatrisant neutre. Si les symptômes persistent, consultez votre médecin qui réalisera un prélèvement bactériologique », conseille le docteur Marie-Claude Bénattar, gynécologue, psychosomaticienne, auteure de Petit manuel de soins intimes pour les femmes aux Éditions Josette Lyon.

Hygiène intime : les démangeaisons

Des démangeaisons au niveau du vagin et de la vulve vous gâchent la vie ? Pour ne rien arranger, vous constatez la présence de pertes épaisses ? Vous avez probablement une mycose, souvent engendrée par les conditions climatiques (chaleur brutale), la prise d’antibiotiques, une grossesse ou les règles. Il n’y a pas de risque de contagion mais cela entraîne une gêne. « Plus vous agressez votre zone intime avec des mesures d’hygiène décapantes, plus cela favorise ce phénomène de démangeaisons. Modérez la toilette, prenez un comprimé en une prise d’antimycosique, appliquez un baume cicatrisant sur les lèvres et insérez des ovules réparateurs de la flore pendant quelques jours », recommande la spécialiste. Le comprimé oral supprime les filaments mycéliens de votre organisme et les ovules de probiotiques jouent le rôle d’enzymes gloutons en nettoyant et en renforçant la flore vaginale.

Ce traitement est efficace : il permet d’apaiser les démangeaisons, avec moins de récidives.

Vos sécrétions vaginales changent d’aspect ? Évitez de faire des toilettes à répétition qui aggraveront ces symptômes, et d’utiliser une crème ou un ovule antimycosique sans avis médical. Si vous avez confiance en votre partenaire, appliquez un baume cicatrisant sur vos lèvres et des ovules de probiotiques. « Dans le cas contraire, il est conseillé de consulter un médecin pour un dépistage d’une maladie sexuellement transmissible (chlamydiae) », indique le docteur Marie-Claude Bénattar.

Prévenir les mycoses chroniques

Vous êtes affectée par des mycoses chroniques ? Évitez de recourir à des savons, crèmes et ovules antifongiques : ils ne feront qu’empirer votre pathologie. Longtemps malmené par des produits d’hygiène drastiques, votre sexe est congestionné et sensible. Prenez une crème cicatrisante pour soulager la sensation de brûlure, et des ovules de probiotiques ou réalisez un soin vaginal à base de probiotiques trois fois par semaine qui rétablira le pH et la flore.


Docteur Marie-Claude Bénattar : « Si vous avez trop utilisé d’ovules et que vos muqueuses sont très irritées, vous pouvez faire de petits lavements d’opalgyne (délivré sur ordonnance) aux propriétés anti-inflammatoires pour vous apaiser rapidement ».

Les cystites chroniques

Vous faites une cystite après chaque rapport sexuel ?
Il ne s’agit pas d’une maladie sexuellement transmissible. Elle se déclare suite au frottement sur un sexe trop propre qui laisse circuler les bactéries à travers l’urètre dans la vessie. Une vulve desséchée et un périnée vernissé par un excès d’hygiène constituent un terrain idéal pour les cystites à répétition. « Il est recommandé de suivre un traitement antibiotique, d’alléger votre hygiène intime et de prendre des probiotiques sous la forme d’ovules. Réhydrater et assurer la “reflorisation” des tissus par des soins vaginaux adaptés permettent de venir à bout des cystites chroniques », relève la spécialiste.

En effet, une flore vaginale de bonne qualité empêche le passage des microbes qui tenteraient de s’introduire de l’anus vers l’orifice urétral.


Vaincre la sécheresse intime

L’hydratation naturelle de la zone intime se dégrade à certaines périodes de la vie telles que la grossesse, l’allaitement, la ménopause... La sécheresse intime est due à un assèchement des voies génitales et une lubrification insuffisante. Elle entraîne des gênes (démangeaisons, brûlures, douleurs lors des rapports sexuels, apparition de petites lésions sur les parois vaginales dues aux frottements sur la muqueuse…) et influence la libido et la sexualité des femmes. Or, il est conseillé de consulter un médecin gynécologue pour des mesures adaptées à votre situation personnelle (lubrifiants, traitement hormonal).

A lire aussi : Gynécologie : l'anneau vaginal contre la sécheresse intime et les règles trimestrielles

Règles d’hygiène intime

Pour protéger l’équilibre de la flore intime et la préserver des désagréments et problèmes sexuels, il est conseillé de :

  • Faire une toilette intime 1 fois par jour.
  • Éviter les douches vaginales et le gant de toilette, véritable nid à microbes.
  • Se laver à mains nues et toujours d’avant en arrière avec un soin d’hygiène intime au pH adapté.
  • Bien rincer et sécher la zone intime après la toilette.
  • Appliquer si besoin une crème apaisante.
  • Opter pour des sous-vêtements en coton, à changer chaque jour.
  • Éviter les frottements ou les sources d’irritations (vêtements trop serrés, sous-vêtements synthétiques, strings, protège-slips…).
  • Renouveler régulièrement (toutes les 4 heures au maximum) les tampons et serviettes périodiques lors des règles.
  • Proscrire les déodorants agressifs pour la flore.

Sources

" Gynécologie et sexualité : soins intimes"  Magazine Côté Santé N°100 - juin/juillet 2016

Petit manuel de soins intimes pour les femmes, du docteur Marie-Claude Benattar, Éditions Josette Lyon.

Docteur, j’ai encore une question…, du professeur Philippe Descamps, Éditions Larousse.

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