Fractures du tibia et du péroné

Publié par Dr Philippe Presles
le 27/03/2014
Maj le
3 minutes
pied en fonte
getty
Le tibia et le péroné sont deux os de la jambe.Le premier est imposant (c’est l’os le plus grand, il doit supporter le poids du corps), l’autre est plutôt fin, mais ces deux os sont intimement liés. Ils sont réunis par une membrane interosseuse et s’articulent ensemble par des ligaments, en haut avec le genou et en bas avec la cheville.Dans la majorité des cas, lorsqu’il y a fracture, elle est double : fracture tibia-péroné.

La fracture tibia-péroné est fréquente chez les sportifs

Cette double fracture tibia-péroné est fréquente chez les sportifs lors d’une torsion, comme cela peut se produire en ski par exemple. Sinon, cette fracture peut résulter d’un choc direct comme lors d’un accident de voiture ou de parachutisme par exemple.

Le traitement dépend du type de fracture, de l’âge du patient et des complications.

Fracture tibia-péroné : le traitement orthopédique

En cas de fracture simple, c’est-à-dire en l’absence de déplacement osseux, la jambe est plâtrée afin de l’immobiliser le temps que les os maintenus bout à bout se consolident. C’est un simple traitement orthopédique.

La durée totale du port du plâtre est de trois mois en moyenne, mais la guérison peut être longue.

Fracture tibia-péroné : le traitement par ostéosynthèse

En revanche, en cas de fracture multiple, de déplacement osseux, voire de fracture ouverte (l’os a transpercé la peau), une intervention chirurgicale s’impose pour réparer les os, c’est l’ostéosynthèse.

Ce traitement sera suivi d’une rééducation pour éviter une atrophie musculaire et une raideur articulaire.

Pour cette intervention, différents types de matériaux peuvent être utilisés.

  • Le clou centromédullaire

    Il s’agit d’insérer dans la partie centrale de l’os une tige en acier inoxydable sur quasiment toute sa longueur (du genou à la cheville sans les toucher). Cette intervention est pratiquée en cas de fracture interne. Elle se déroule sous anesthésie générale et dure plusieurs heures. Le clou est inséré à partir d’une incision de 5 cm sous le genou, solidarisé à l’os avec des vis, puis fixé dans sa partie haute et dans sa partie basse sous contrôle radiographique. Le patient remarche au bout de trois mois et le clou est enlevé un an et demi plus tard.

    Attention, ce procédé est contre-indiqué chez l’enfant car il peut détruire le cartilage de conjugaison et ralentir la croissance osseuse.

    Cette technique du clou centromédullaire permet de diminuer les risques d'infection.

  • Les plaques internes et les fixateurs externes

    Ces matériaux sont placés sur les os afin de les assembler et les maintenir. Ils sont ôtés après la consolidation (12 à 18 mois).

    Il est parfois nécessaire de réopérer en cas d’anomalie de consolidation détectée à la radiographie.

Les complications

Toute intervention chirurgicale peut s’accompagner de complications et notamment d’infections. Dans le cas des fractures, l’os n’est généralement pas le seul élément lésé. Les muscles, les nerfs et les vaisseaux ont aussi plus ou moins été traumatisés. Ces tissus le sont également lors de l’intervention chirurgicale et de la mise en place des matériaux consolidateurs. C’est ainsi que des hématomes, comprimant les tissus et ralentissant la cicatrisation, peuvent se former.

Dans tous les cas, la rééducation musculaire et articulaire est indispensable et assez longue. Mais la récupération est généralement bonne.

À noter que certaines fractures situées très hautes sur le péroné peuvent endommager le nerf sciatique poplité externe. D’autres, situées à l’inverse très bas (fracture du péroné associée à la malléole externe) nécessitent aussi une prise en charge très particulière.

Sources

Sofcot, http://www.sofcot.fr.

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