Cœur en fête pour cœurs fragiles

Publié par Dr Philippe Presles
le 7/01/2004
le
3 minutes
Autre
Les coeurs fragiles doivent-ils faire attention en période des confiseurs ? Docteur, qu'est-ce que j'ai le droit de faire ? La question revient chaque année avec les fêtes et la réponse est : tout ce qui est bon !

Les excès sont-ils vraiment agréables ?

En fait, la vraie question à se poser est celle-ci : les excès sont-ils vraiment agréables ? Car la fête pose essentiellement la question de l'excès, surtout en termes de quantité : trop de nourriture et trop d'alcool. Le ventre tendu et les tempes battantes sont-ils des sensations agréables ? A chaque fois ne vous dites-vous pas : c'est la dernière ! Migraine et insomnie, nausées et épuisement terminent souvent les soirées trop lourdes et font regretter les agapes... …

Car en pratique, même si vous êtes cardiaque, vous pouvez manger de tout et boire un peu d'alcool. Et pas question de trop s'amuser à distinguer les bons ou les mauvais aliments : la fête doit garder son côté exceptionnel et ludique, c'est essentiel.

Les trucs

Ce qu'il faut, ce n'est pas tant de faire attention que de ne pas se faire avoir. Notre cerveau est en effet affamé de sensations et de calories et nous nous faisons facilement piéger. Alors, à nous de jouer au plus malin, pour ne garder que le plaisir !

Pour cela les trucs ne manquent pas, mais il faut les connaître. Voici les principaux :

  • Participez aux préparatifs : cela vous permettra d'influencer les choix en fonction de ce qui est bon pour vous. En effet, en phase de préparation nous sommes plus facilement raisonnables qu'en phase de consommation. Alors oui aux huîtres, aux poissons, aux crustacés, aux légumes cuisinés, aux desserts aérés ou fruités, etc.
  • Informez-vous sur l'ensemble du repas : vous pourrez ainsi vous motiver pour garder de la place pour ce que vous aimez le plus.
  • Servez-vous en petites quantités. Ce qu'il ne faut pas faire, c'est se servir une seule fois la quantité raisonnable : c'est difficile car vous vous privez deux fois, en vous servant et quand les autres se resservent. Alors, prenez peu de quantité à chaque fois, voire très peu en prévoyant de vous resservir : c'est psychologiquement plus facile. Et puis vous pouvez dire à ceux qui vous poussent : « je me resservirai ! »
  • Ne goûtez que le meilleur vin. Vous repérez en début de repas le vin qui vous plaît le plus et vous vous réservez pour lui, mais avec modération.

Les pièges

Malgré tout, les pièges ne manquent pas. Autant apprendre à les éviter :

  • Sautez l'apéritif et dites que vous vous réservez. A jeun, c'est le pire moment pour boire de l'alcool.
  • Sortez de table quand vous avez fini. Vous évitez ainsi les dernières tentations.
  • Évitez les pièces enfumées : c'est vraiment mauvais pour le cœur. A défaut, repérez la bonne place, la plus aérée.
  • Attention au froid en rentrant chez vous. Il s'agit d'un stress qui peut être saisissant.

Il n'y a pas que les plaisirs de la bouche !

Le summum du plaisir est souvent davantage lié à l'amitié, aux dialogues, aux chants, à la danse, aux rires, aux cadeaux, aux émotions, etc. Il est important de s'en souvenir et surtout de s'impliquer. Bouger, échanger, rire, bref tout ce qui fait une fête active est à privilégier. Participez ! Et souvenez-vous que pour ces plaisirs de roi, l'alcool et la bonne chère n'ont que peu de place. Rappelez-vous du scandale de l'interdiction de l'alcool dans les stades : finalement les supporters s'amusent toujours autant…, voire mieux...