Fertilité : attention au cancer du testicule

Les hommes ayant peu d'enfant pour leur âge, ont un risque accru de cancer du testicule. Sont incriminés les problèmes de fertilité liés à des anomalies du sperme. Toutefois, rassurez-vous Messieurs, l'incidence est faible. En revanche, cette découverte devrait permettre une meilleure compréhension des mécanismes sous jacents.

Le cancer du testicule

Représentant 1 à 2% des cancers chez l'homme et 3,5% des tumeurs urologiques, c'est le cancer le plus fréquent chez les hommes jeunes de 20 à 40 ans. Toutefois, le taux de guérison est excellent, s'élevant à plus de 85%. En revanche, il peut être responsable d'une stérilité. Il en existe plusieurs catégories, mais dans la grande majorité des cas (95%), il s'agit d'un développement cancéreux au dépend des cellules testiculaires qui fabriquent les spermatozoïdes. Atteignant généralement un seul testicule, il se traduit par une augmentation de volume et parfois une déformation de la bourse, indolore mais gênante. Des douleurs irradiantes peuvent néanmoins se manifester. La palpation permet d'en établir le diagnostic. En fonction de la structure de leurs tissus on distingue plusieurs types de cancers: le séminome, le dysembryome et le choriocarcinome.

Cancer testiculaire : 89 cas

Une étude danoise a recueilli des données portant sur plus de 32.000 hommes venus consulter pour problèmes de fertilité entre 1963 et 1995. Croisées avec le registre danois des cancers, les auteurs dénombrent 89 cas de cancer testiculaire avec une incidence de 1,6 par rapport à la population générale. L'analyse des qualités du sperme révèle une incidence de 2,3 lorsque l'anomalie vient d'une concentration appauvrie en spermatozoïdes, de 2,5 pour une mobilité réduite et de 3 avec un taux élevé de formes anormales.Ainsi, les risques sont plus élevés chez les hommes ayant des problèmes de fertilité, et plus particulièrement, avec une quantité insuffisante en spermatozoïdes, une malformation et une anomalie de la mobilité.

Ces résultats laissent à penser qu'il existe des facteurs causals communs entre la qualité du sperme et le cancer testiculaire. De plus, ces tumeurs, survenant chez des hommes jeunes (avant 40 ans), suggèrent que les phénomènes cellulaires en cause se mettent en place très tôt au cour de la vie, et pourquoi pas dès le stade fœtal. En application de ces découvertes, il semble prudent de rechercher tout risque de cancer testiculaire dès que des anomalies de fertilité sont suspectées. N'hésitez pas à consulter, une prise en charge précoce constitue toujours la meilleure solution.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Source : British Médical Journal, 30 septembre 2000, Vol. 321 : 781-782, 789-792.