En hiver, chouchoutez votre gorge pour éviter bien des maux !

Un coup de froid et c’est votre gorge qui trinque !
En hiver, elle devient souvent une zone sensible qui laisse la porte ouverte aux microbes en tout genre. Les virus et les bactéries se régalent à l’avance du terrain préparé grâce au tabac ou à la pollution doublé d’une perte de vitesse des défenses immunitaires diminuées par les carences alimentaires. Il est pourtant possible d’enrayer le mal à la source pour éviter l'aggravation de l’inflammation. Echarpe, infusions et vitamines, prenez soin de vos cordes vocales pour passer un hiver sur la bonne voie.
Les causes du mal de gorge
La gorge est en première ligne des infections de l ’hiver… Dans 85 % des cas, la cause du mal de gorge est due à un virus, le refroidissement contribuant à fragiliser les défenses immunitaires. Et comme les virus se ramassent à la pelle pendant cette saison, il n’est pas rare d’enchaîner les maux de gorge. Une origine bactérienne est responsable des autres cas d’infection. Le mal de gorge peut être aggravé par des facteurs extérieurs comme la cigarette ou l’alcool, une allergie (les pollens heureusement vous laisse tranquille pendant l’hiver) ou la pollution.
Mal de gorge : consultation obligatoire ?
Pas la peine de courir chez le médecin à la première inflammation venue ! Faites confiance à vos défenses immunitaires pour régler un mal de gorge d’origine virale au bout de 48 heures. Les symptômes se résorbent le plus souvent spontanément en donnant un coup de pouce avec les méthodes douces.
Le scénario n’est pas le même si votre mal de gorge se révèle d’origine bactérienne où le recours aux antibiotiques sera votre porte de sortie vers la guérison. Seul votre médecin peut trancher, grâce notamment à un test de diagnostic qui consiste à prélever quelques sécrétions pour les plonger dans une petite éprouvette qui contient un réactif. Une bandelette introduite dans le précipité donne le verdict sur la présence de streptocoques qui ne laissent pas de doute sur une angine bactérienne.
Dans tous les cas, si votre mal de gorge se prolonge avec intensité dans les trois jours, ou s’il est accompagné de fièvre élevée, un détour chez votre généraliste paraît inévitable.
Limitez la pollution intérieure
Rester bien au chaud chez soi pour se rétablir peut parfois faire empirer l’état de votre gorge si vous ne prenez pas garde d’assainir le terrain. Exit donc les ambiances enfumées et les cendriers qui débordent. Le tabac est le poil à gratter de la gorge. Les fumeuses laisseront les cigarettes au placard le temps d’une convalescence totale.
Faites la chasse aux acariens et à la poussière autres facteurs d’irritation. Ne vous calfeutrez pas dans une pièce à 30° et humidifiez l’air avec un humidificateur que vous trouverez en pharmacie pour contrer l’assèchement engendré en partie par le chauffage.
N’oubliez pas de bien aérer pour renouveler l’air en fuyant les climatisations qui peuvent être responsables des maux de gorge récurrents.
Evitez les soirées karaoké !
Si votre gorge présente les premiers signes de douleur, ménagez-la avant d’arriver à l’extinction de voix. Fuyez les soirées bruyantes où vous allez devoir casser votre voix en parlant plus fort pour vous faire entendre. S’il est conseillé de ne pas donner un concert quand la gorge tiraille, évitez également de tenir des discours fleuve à la Fidel Castro.
Epargnez vos cordes vocales en les mettant au repos le plus possible. Réchauffez votre gorge en douceur avec un foulard en soie, moins étouffant que l’écharpe en laine, que vous porterez même si vous ne sortez pas dans le froid.
Votre assiette vous soigne
L’alimentation a un rôle à jouer dans la guérison. La priorité reste de renforcer vos défenses immunitaires pour les aider à combattre le virus.
La championne pour chasser les microbes ? La vitamine C. Faites une cure de fruits et de légumes, riches en anti-oxydants. Tous les matins, préparez-vous un gargarisme avec un jus de citron frais, qui, en plus de sa bonne teneur en vitamine C, est un antiseptique puissant. Vous pourrez de la même manière rajouter de l’ail dans vos menus, qui contribue à assainir le terrain de l’inflammation.
Consommez des aliments riches en zinc, comme le poisson ou les céréales complètes, pour booster la production d’anticorps. Buvez beaucoup d’eau pour lutter contre l’assèchement de votre gorge et la reformation du mucus. Evitez de manger trop acide ou trop salé pour ne pas irriter les muqueuses.
L’aromathérapie chouchoute votre gorge
La guérison est dans l’air… Non pas dans la fumée d’encens irritante mais dans une atmosphère baignée d’huiles essentielles pour assainir l’air intérieur et apaiser votre inflammation. Pensez à diffuser pendant un quart d’heure des huiles essentielles d’eucalyptus.
En interne, vous pouvez avaler une goutte d’huile essentielle de thym ou une goutte de niaouli sur un demi-sucre que vous laissez fondre sous la langue. A renouveler quatre à six fois par jour pour les angines. Des gélules d’huile essentielle de ravensare, qui ont une action antivirale et antibactérienne, agiront comme désinfectant.
Pour calmer la douleur, vous pouvez mélanger une goutte d’huile essentielle d’arbre à thé, une goutte de menthe poivrée et une goutte de pin sylvestre sur une petite cuillère de miel que vous rajouterez dans une infusion au thym. Des remèdes très doux qui apaisent considérablement la douleur…
Mieux vaut prévenir que guérir…
Savoir se soigner en cas d’infection, c’est bien. Se prémunir en amont pour mettre votre gorge à l’abri en toute saison, c’est encore mieux comme l’explique la pharmacienne Patricia Pacaut qui donne les clés de la prévention sur son site Pharmasurf : «La priorité reste de renforcer ses défenses immunitaires en veillant au bon équilibre de sa flore intestinale. Vous pouvez prendre soin de la reformer quatre fois par an grâce aux probiotiques. Le rôle de la vitamine D et du zinc est primordial dans l’immunité.»
Pour éviter les carences en vitamine D, consommez davantage de poissons et n’oubliez pas de prendre votre bain de soleil d’hiver pour augmenter la synthétisation de la vitamine. Si vous habitez la moitié Nord de la France, songez à une supplémentation, l’ensoleillement n’est pas suffisant. Vous voilà parée pourrésister aux agressions de l’hiver !
Faites la tournée des virus…
Angine, laryngite ou pharyngite, comment les reconnaître sans setromper de diagnostic ?
- Angine rouge ou blanche ?
Quand la gorge s’enflamme l’angine n’est pas loin ! Les symptômes ? Une violente inflammation qui rend la déglutition douloureuse. L’angine déballe aussi sa panoplie de désagréments, de la fatigue au nez qui coule en passant par les maux de tête et la fièvre. Le plus souvent, elle est d’origine virale (on parle alors d’angine rouge). L’angine blanche, qui se caractérise par des points blancs qui apparaissent au fond de la gorge, elle, est bactérienne et nécessite une consultation médicale pour la prescription d’antibiotiques qui vous aideront à vous en débarrasser. Il est très important de détecter et d’administrer un traitement antibiotique bien conduit en cas d’angine bactérienne car s’il elle est liée à la présence d’un streptocoque bêta-hémolytique du groupe B, le risque de complications locales ou générales rares, mais qui peuvent s’avérer graves, existe. Parfois, l’angine rouge se surinfecte pour se transformer en angine blanche. Mieux vaut donc enrayer son évolution avant d’arriver à la case consultation.
- Complètement aphone…
Vos cordes vocales redoutent la laryngite qui s’installe tranquillement pour transformer un mal de gorge en extinction de voix. Cette infection reste essentiellement d’origine virale. Elle se manifeste par une toux sèche et un enrouement qui fait descendre la voix vers les graves et peut être associée à un état grippal. La priorité va être de réchauffer en douceur les cordes vocales et d’adoucir la gorge avec des infusions au thym et des pastilles à la propolis. Et surtout, ménagez votre voix pendant ces quelques jours !
- La pharyngite de l’hiver
Si vous constatez que les ganglions situés de chaque côté du cou sont gonflés, l’inflammation se localise alors du côté du pharynx. Difficulté pour déglutir doublée d’un mal de gorge persistant, la pharyngite épargne rarement les plus jeunes pendant les périodes de froid. Quand elle est associée à un nez qui se transforme en fontaine, on parle alors de rhinopharyngite que connaissent bien les parents. La rhinopharyngite fragilise la zone ORL pourdéboucher dans certains cas sur une sinusite ou une otite. Son point commun avec l’angine ? Elle peut être d’origine virale ou bactérienne, nécessitant alors le recours aux antibiotiques. Pour accélérer la guérison, nettoyez le nez au sérum physiologique ou mieux à l’aide de microdiffuseurs d’eau de mer ou de solutions hypertoniques (Stérimar, Rhinolaya, Humer…). Leur composition riche en oligo-éléments favorise l’assainissement et la décongestion nasale. Enfin buvez beaucoup d’eau pour apaiser la gorge.
- Et si le mal de gorge venait de l’estomac ?
Inflammation à répétition et toux d’irritation… L’origine de votre mal de gorge est peut-être à chercher du côté des problèmes de digestion. Le reflux gastro-oesophagien (RGO) concerne une personne sur trois en France et il reste encore mal diagnostiqué. Son origine ? Un excès d’acide dans l’estomac qui est régurgité et provoque une toux persistante irritante. Les traitements habituels contre les maux de gorge restent bien sûr inefficaces et contribuent à rendre le problème non diagnostiqué chronique. Des règles hygiéno-diététiques simples suffisent dans nombre de cas à apporter une solution. Mangez lentement et dans le calme en évitant les aliments trop consistants et gras, les boissons gazeuses, le café… Surélevez légèrement la tête de votre lit en calant un objet sous le matelas.
Misez sur les tisanes !
Naturelles et sans effet secondaire, les plantes apportent une aide précieuse dans le soulagement de la douleur en douceur. «Les tisanes à la sauge ou à la camomille avec une cuillérée de miel pour adoucir prennent soin de vos cordes vocales, note Barbara Boutry, naturopathe à Fontenay-aux-Roses.
Quant aux infusions d’herbe aux chantres, elles sont efficaces pour lutter contre l’enrouement et les laryngites. Une infusion au thym et au citron jouera le rôle d’antiseptique naturel pour désinfecter votre gorge. L’échinacea, elle, a une action positive et prouvée sur l’immunité.»
Vos astuces contre le mal de gorge…
Transmis de génération en génération, vous nous donnez vos remèdes de grand-mère, simples et efficaces !
- Sonia, 36 ans : «Dès que les premiers signes du mal de gorge semanifestent, je me prépare une tisane au citron chaud et au miel. La douleur s’envole dans les deux jours.»
- Laura, 24 ans : «Je soulage ma gorge avec un cataplasme à l’argile que je laisse poser sur le cou pendant deux bonnes heures. Et je ne sors jamais sans couvrir ma gorge avec un foulard.»
- Emmanuelle, 38 ans : «En général, mon mal de gorge finit par tomber sur les bronches. Du coup, j’anticipe en me préparant des inhalations au thym et en buvant des décoctions au thym et au miel.»
- Emilie, 32 ans : «Je traite mon mal de gorge comme un vampire que je fais fuir avec une gousse d’ail. Je la prends comme un bonbon à sucer. Le goût est supportable et anesthésie la douleur. Autant dire que côté haleine, je suis à blacklister mais le remède fonctionne !»
Votre gorge a du cachet !
Pour soigner une inflammation et un état grippal, le paracétamol et l’ibuprofène restent la référence. Quant aux sirops, comme le rappelle Patricia Pacaut ils demeurent souvent inutiles. Les pastilles pour la gorge ou les collutoires sous forme de spray sont souvent le premier réflexe pour soulager l’inflammation. Efficace ou simple bonbon marketing, la pharmacienne apporte ses conseils pour faire le bon choix.
- Les pastilles adoucissent la gorge. Comme tous les produits de confort, ils ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale.
- Elles n’ont pas un intérêt probant pour soigner la gorge et il estimportant de rappeler qu’un simple mal de gorge se guérit spontanément au bout de quelques jours.
- Vous trouverez des pastilles qui possèdent un anesthésiant comme la tétracaïne ou la lidocaïne.
- Les pastilles les plus vendues restent Drill et Strepsil. Vous pouvez les choisir sans sucre, avec ou sans anesthésiant.
- Les antiseptiques qu’elles contiennent n’ont aucun effet sur les maux de gorge d’origine virale.
- Les pastilles à la propolis sont en revanche efficaces pour soulager la douleur. La propolis est de plus un antibiotique naturel.
Et l’ablation des amygdales ?
Il y a une trentaine d’années, l’ablation des amygdales ou amygdalectomie était une intervention courante. De nos jours, elle est beaucoup moins fréquente car les traitements des angines ont évolué.
Le praticien, ORL ou pédiatre, peut envisager l’opération en cas d’angines bactériennes à répétition malgré un traitement bien conduit, d’amygdalites chroniques ou si le volume des amygdales gêne la respiration. La décision aujourd’hui se prend au cas par cas.
Je bouquine…
25 Conseils pour prévenir les infections hivernales avec des remèdes naturels, de Luc Bodin, Editions Le Temps Présent, 11,50 €.
Sources
Côté Santé