Douleurs pendant l'amour : pourquoi ce n'est pas normal (et comment s'en libérer)

Publié par Stéphane Leduc
le 09/12/2025
Un jeune couple, homme et femme, est assis dans un salon baigné de lumière naturelle, se tenant la m
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La dyspareunie, ou douleur lors des rapports sexuels, concerne jusqu'à 20 % des femmes. Souvent multifactorielle, elle peut être superficielle ou profonde, d'origine physique comme l'endométriose ou la sécheresse vaginale, ou psychologique. Identifier sa cause exacte est la clé pour retrouver une vie sexuelle épanouie et sans douleur.

Loin d'être une fatalité, la douleur pendant la pénétration est une condition médicale qui porte un nom : la dyspareunie. Ce trouble touche principalement les femmes, avec une prévalence estimée entre 7,5 % et 20 % selon les études. 

Il se définit par une douleur persistante ou récurrente ressentie avant, pendant ou après un rapport sexuel. Il est crucial de rompre le silence autour de ce sujet, car il n'est jamais normal d'avoir mal et des solutions efficaces existent.

La dyspareunie peut se manifester dès les premiers rapports sexuels (primaire) ou apparaître soudainement après une période sans aucune gêne (secondaire). Cette seconde forme est souvent le signal d'une cause physique sous-jacente qui nécessite une investigation médicale. Comprendre l'origine et la localisation de la douleur est la première étape indispensable vers un diagnostic précis et un traitement adapté.

Identifier le type de douleur : superficielle ou profonde ?

Pour mieux cerner le problème, les spécialistes distinguent deux grandes catégories de dyspareunie. 

La dyspareunie superficielle, aussi appelée d'intromission, se manifeste par une douleur à l'entrée du vagin ou au niveau de la vulve dès le début de la pénétration. Elle est souvent liée à des infections locales comme une mycose, des séquelles cicatricielles d'accouchement (épisiotomie), ou un dysfonctionnement des muscles du périnée. 

La distinction entre une dyspareunie superficielle et profonde est fondamentale, car elle oriente directement le diagnostic.

À l'inverse, la dyspareunie profonde est une douleur ressentie dans le bas-ventre ou près du col de l'utérus, typiquement lors de pénétrations complètes. Elle suggère une atteinte des organes internes. 

Les causes sont variées, mais l'endométriose est l'une des plus fréquentes. En effet, les douleurs durant les rapports sont un symptôme majeur de cette maladie. D'autres affections comme les fibromes utérins, les kystes ovariens ou le syndrome de congestion pelvienne peuvent également être en cause.

Explorer les causes physiques et hormonales

De nombreuses dyspareunies trouvent leur origine dans des facteurs physiologiques. Les déséquilibres hormonaux jouent un rôle majeur, notamment la baisse des œstrogènes après la ménopause ou durant l'allaitement, qui provoque une sécheresse et une atrophie vaginale. 

Pour une sécheresse vaginale source de dyspareunie, une solution simple comme l'utilisation de lubrifiants à base d'eau est souvent recommandée, complétée si besoin par des hydratants locaux ou des traitements hormonaux. Certains médicaments, comme les antidépresseurs ou certaines pilules contraceptives, peuvent aussi induire une sécheresse.

Les causes physiques de la dyspareunie sont donc multiples et ne doivent jamais être négligées. Un examen gynécologique approfondi est essentiel pour écarter ou confirmer une infection (IST, infection urinaire), une lésion ou une maladie organique. 

Un diagnostic clair permet de mettre en place un traitement ciblé pour la douleur durant les rapports sexuels chez la femme et d'améliorer significativement sa qualité de vie.

Vers une prise en charge globale : corps et esprit

L'impact des facteurs émotionnels est tout aussi déterminant. Le stress, l'anxiété, une faible estime de soi ou des antécédents de traumatismes sexuels peuvent créer ou amplifier la douleur. 

La peur d'avoir mal peut suffire à déclencher une contraction involontaire des muscles du périnée, un phénomène appelé vaginisme, qui rend la pénétration douloureuse, voire impossible. Cela installe un cercle vicieux où la douleur nourrit l'anxiété, qui elle-même renforce la douleur.

La prise en charge doit donc être globale et souvent pluridisciplinaire. Le traitement de la cause physique est la priorité : antifongiques pour une mycose, kinésithérapie périnéale pour rééduquer les muscles, ou encore traitement hormonal. 

Mais un soutien psychosexuel est souvent indispensable pour briser le cercle vicieux douleur-anxiété-évitement. Une sexothérapie ou une psychothérapie aide à déconstruire les peurs et à se réapproprier son corps et sa sexualité, permettant ainsi un retour progressif à des rapports épanouis et sans douleur.