Les drogués aux études

La peur de l'échec peut mettre en jeu la santé des étudiants. Aujourd'hui, pour tenir le coup et réussir leur concours, les ados se tournent de plus en plus vers des aides extérieures : café, poudre miracle, cannabis, alcool ou médicaments psychostimulants. Les conséquences sont parfois désastreuses : troubles du sommeil, de la mémoire, voire dépression, anxiété, ou encore suicide…

Ca commence comme ça : « il ne faut pas se contenter d'essayer, il faut réussir », et ça finit dans le ton supérieur : « il ne suffit pas d'être bon, il faut être le meilleur ». Rien d'étonnant à ce que les étudiants, sous une telle pression, recherchent de l'aide pour obtenir le succès aux concours. Qu'il s'agisse du bac, des classes préparatoires aux grandes écoles, des carabins en première année ou des candidats à Sciences-Po, la réalité est finalement la même : tous cherchent un grigri ou un produit dopant pour tenir le coup. Pour certains c'est le café, le thé ou le coca-cola, pour d'autres, la cigarette ou le cannabis, tandis que certains se tournent vers les pharmacies, à la recherche de la poudre magique. Ces comportements posent le problème du cercle vicieux. Que le produit soit efficace ou pas, ce n'est pas véritablement le problème, mais la croyance qu'il représente : on finit par croire que sans cette poudre ou une cafetière pleine de café par jour, on ne peut y arriver.

S'il s'agit de passer une période ponctuelle d'examens, ça va encore. En revanche, lorsqu'il s'agit d'ados qui se donnent corps et âme aux études, les dégâts peuvent être dramatiques. Certains défis peuvent entraîner dépression, angoisse, voire tentative de suicide. Parfois, on se tourne vers les psychostimulants ou l'alcool et c'est l'escalade : épuisement par manque de sommeil, trouble de la mémoire, accélération du cours de la pensée… C'est alors qu'on double les doses et que la dépendance s'installe… Face à de tels risques, il est nécessaire de relativiser les enjeux scolaires et universitaires.

Une autre méthode, tout aussi désastreuse, est fondée sur l'autoexcitation. Il s'agit de travailler non-stop, sans aucune pause. Cette technique, qui engendre une énorme fatigue, peut aussi s'apparenter à une drogue.

Sous la réussite, se cache parfois de grandes souffrances et bien des échecs.

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Source : Le Quotidien du Médecin, 17 juin 2004.