Publié par Dr Philippe Presles
le 31/05/2001
le
5 minutes

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jeune femme vérifiant son coude pour une blessure
getty
Même si le bras est conçu pour assurer une résistance et une flexibilité étonnantes, certaines de ses structures, comme le coude, demeurent sensibles aux abus.L'épicondylite du joueur de tennis (le tennis elbow) est une forme particulière d'inflammation des tendons du coude (tendinite).Les joueurs de tennis n'en ont pas l'exclusivité : les abus des travailleurs manuels, des bricoleurs, des violonistes, des sculpteurs, etc., causent également de la douleur ainsi qu'une limitation fonctionnelle des mouvements.

Douleur au coude, épicondylite : Causes

  • Abus.

    Les abus des sportifs et des travailleurs manuels en tout genre.

  • Traumatismes.

    Une chute ou un coup (parfois anciens) peuvent détacher un petit morceau d'os, ce qui gêne le fonctionnement de l'articulation.

    Cela peut aller jusqu'à bloquer le coude en extension, avec ou sans douleur ; on parlera alors de "souris articulaire" pour désigner le morceau d'os.

  • Epicondylite du joueur de tennis.

    La douleur touche la partie externe du coude.

  • Autres tendinites.

    Les tendinites des tendons fléchisseurs du poignet ("coude du golfeur"), car, comme le tendon est attaché au coude, la douleur irradie du poignet jusqu'au coude et parfois même plus haut.

    Il y a aussi celle du tendon du biceps à son point d'attache qui donne une douleur au pli du coude.

  • Bursite du coude.

    Une petite bourse est située entre la peau et l'os. Son rôle est d'atténuer les frictions entre l'os et la peau. Dans la bursite, la bourse se gonfle de liquide et elle peut atteindre la taille d'un œuf. On parle alors de "coude à la Popeye".

    Souvent, ce n'est pas douloureux.

  • Arthrite du coude.

    Atteinte inflammatoire caractérisée par un œdème, de la chaleur, une rougeur et une douleur intense ainsi qu'une diminution de l'amplitude des mouvements.

  • Problème d'origine cervicale.

    La douleur est souvent répercutée aux membres supérieurs, ce qui peut produire une douleur au coude.

    Un nerf coincé dans le cou en est très souvent à l'origine.

Douleur au coude, épicondylite : Conseils pratiques

  • Mettre le coude au repos partiel ou total.

    Diminuez ou supprimez les activités qui causent de la douleur.

  • Utiliser des analgésiques.

    Prenez soit du paracétamol, soit des anti-inflammatoires comme l'aspirine et l'ibuprofène.

    Respectez la dose recommandée par le fabricant.

    Si la douleur est difficile à maîtriser, vous pouvez prendre du paracétamol et un anti-inflammatoire en même temps.

    Mais, attention ! Il ne faut pas prendre à la fois de l'aspirine et d'autres anti-inflammatoires, car cela pourrait causer des ulcères à l'estomac.

    Pour la même raison, il ne faut pas prendre d'anti-inflammatoires à jeun.

  • Appliquer une crème analgésique.

    Vendue sans ordonnance, il existe des pommades qui bloquent la transmission de la douleur par les nerfs et s'avèrent très efficaces pour le coude.

  • Refroidir les tendinites.

    Appliquez une poche de glace sur le coude quatre à cinq fois par jour, pas plus de 10 à 15 minutes à la fois.

  • Appliquer de la chaleur en cas d'arthrite.

    Appliquez une bouillotte enveloppée dans une serviette ou un coussin chauffant quatre à cinq fois par jour, pas plus de 15 à 20 minutes à la fois.

  • Ne pas soulever son porte-documents à bout de bras.

    Ni le balancer tout au long d'un trajet à pied.

  • Ne pas tenir des charges à distance du corps.

    Ni à l'aide d'un seul bras (comme les sacs poubelle)

  • Ne pas reprendre ses activités sans réadaptation.

    Les activités qui sollicitent le coude après une mise au repos de courte ou de longue durée doivent être précédées de séances de réadaptation.

  • Acheter un bracelet épicondyléen.

    Il s'agit d'une orthèse qu'on trouve en pharmacie et que l'on se met au coude.

    Portez ce bracelet pendant vos activités et placez-le 2 à 3 cm sous la zone douloureuse.

    Il permet d'absorber une partie de la tension ou des chocs provoqués par la pratique d'un sport, par exemple.

  • Choisir la bonne raquette de tennis.

    Préférez le bois et le graphite au métal, car ce dernier a l'inconvénient de transmettre la totalité de l'impact.

  • Faire des exercices de réchauffement.

    Réchauffez et étirez vos muscles avant une activité sportive.

Douleur au coude, épicondylite : Quand consulter ?

  • Votre coude se bloque et vous n'êtes pas capable de le déplier.

    Cela peut être douloureux ou non.

  • Vous constatez un gonflement mou en forme d'œuf à la partie postérieure du coude.

    Il peut être douloureux ou non, mais il ne se résorbe pas.

  • La douleur limite vos activités courantes.
  • La douleur s'accompagne d'une rougeur, de chaleur et d'un gonflement (possibilité d'arthrite ou de goutte).
  • La douleur n'est pas soulagée par les traitements thermiques (chaud ou froid ) ou les médicaments en vente libre : paracétamol ou anti-inflammatoires (ibuprofène ou aspirine).

Douleur au coude, épicondylite : Examens

Le médecin évalue les symptômes et procède à un examen physique.

S'il diagnostique un problème musculo-tendineux, il pourra demander des radiographies.

S'il diagnostique de l'arthrite, des analyses de sang permettront d'en préciser le type.

Douleur au coude, épicondylite : Traitement

La kinésithérapie peut aider à régler ou à soulager les problèmes de douleur au coude.

  • Traumatismes.

    Si les médicaments d'usage (les anti-inflammatoires prescrits par le médecin) et la kinésithérapie restent sans effet, on peut avoir recours à des infiltrations de cortisone pour soulager la douleur et aider le coude à retrouver sa flexibilité.

    Les séquelles de traumatismes, comme le blocage du coude en extension, constituent un des rares cas de recours à la chirurgie (cette dernière consiste à retirer le morceau d'os qui gêne le fonctionnement de l'articulation).

  • Épicondylite du joueur de tennis.

    Certains cas graves, résistants à la médication et aux repos, requièrent l'administration de cortisone en infiltrations locales et, en ultime recours, une intervention chirurgicale.

  • Autres tendinites, bursites et arthrites du coude.

    Si elles ne répondent pas au traitement proposé dans cet article, elles seront souvent soulagées par des infiltrations de cortisone.

  • Problème d'origine cervicale.

    C'est le cou qu'il faut traiter, en fonction de la nature du problème.

    L'acupuncture, la kinésithérapie et l'ostéopathie peuvent aider.

Sources

Guide familial des symptômes sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Media, 2005.