Diabète : transmission de la mère à l'enfant

Publié par Dr Philippe Presles
le 15/04/2002
Maj le
2 minutes
Les bébés de femmes diabétiques auraient un risque accru de diabète. Les anticorps présents dans le sang des mères et dirigés contre les cellules du pancréas produisant l'insuline pourraient être transmis à l'enfant et faciliter la destruction de ses propres cellules à insuline.

Le diabète insulino-dépendant est une maladie auto-immune qui s'attaque aux cellules du pancréas produisant l'insuline. Dans cette maladie, l'organisme développe une immunité contre ses propres cellules et les détruit comme s'il s'agissait d'un corps étranger. Or, l'insuline est une hormone qui permet au sucre contenu dans le sang de nourrir l'ensemble des cellules de l'organisme. Sans celle-ci, le sucre ne peut entrer dans les cellules et reste en grande quantité dans le sang.

Les anticorps prédisent l'apparition de la maladie chez la mère...

Chez les personnes pré-diabétiques, on retrouve des anticorps dirigés contre les cellules qui produisent l'insuline. Leur présence est d'ailleurs prédictive du développement prochain de la maladie. S'il s'agit de femmes enceintes, on peut se demander si les anticorps de la mère ne font pas courir un risque à l'enfant qu'elles portent, puisque les anticorps passent effectivement la barrière placentaire.

...et augmentent le risque de diabète chez l'enfant

Les cellules à insuline du pancréas sont détruites par d'autres cellules circulant dans le sang et au travers des tissus, les lymphocytes T, une forme de globule blanc. Les anticorps ne sont pas directement impliqués dans leur destruction. Pourtant, selon une étude menée sur la souris, l'existence de tels anticorps dans le sang de la mère durant la grossesse augmente le risque de diabète futur chez les enfants. Pour expliquer cette apparente contradiction, les chercheurs font l'hypothèse d'un rôle facilitateur des anticorps dans la destruction des cellules du pancréas.

Des résultats difficilement transposables à l'homme

Le risque de transmission du diabète à l'enfant lorsque le père est diabétique est supérieur à celui observé lorsque c'est la mère qui est atteinte. Les anticorps maternels ne constituent donc pas le seul facteur déterminant dans la transmission du diabète.Il a par ailleurs été montré que la présence transitoire d'anticorps maternels chez l'enfant jusqu'à huit mois n'augmentait pas le risque de développer ultérieurement la maladie. En revanche l'existence de tels anticorps après huit mois augmente significativement ce risque. Dans ce cas, les anticorps dirigés contre les cellules du pancréas sont retrouvés avec la même fréquence selon que la mère ou le père sont diabétiques. Il n'est donc pas certain qu'ils soient d'origine maternelle. Ils pourraient aussi bien être produits par l'enfant lui-même.Les modalités de transmission du diabète sont donc bien loin d'être entièrement élucidées.

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