Dépistage du cancer : des progrès, mais le compte n'y est pas

La Cour des comptes vient de publier son rapport sur la mise en Œuvre du plan Cancer 2003-2007. Le bilan relève les progrès accomplis, mais montre que le dépistage des cancers reste encore à améliorer.

Qualifié par la Cour des comptes de "cadre cohérent", le plan Cancer 2003-2007 comportait 70 mesures destinées à renforcer et améliorer la prévention, la détection et la prise en charge des cancers. Le rapport considère que "ses objectifs ont été largement atteints" : un tiers des mesures prévues ont été pleinement mises en Œuvre, un tiers partiellement ou inégalement et un dernier tiers peu ou pas du tout.Les progrès enregistrés concernent notamment le dépistage de certains cancers, comme ceux du sein et du col l'utérus, ainsi que le cancer colorectal. Mais ces progrès n'ont pas permis pour autant d'atteindre les objectifs fixés par le plan.Pour le cancer du sein, par exemple, le taux national de participation au dépistage est passé de 37% des femmes de 50 à 74 ans en 2003-2004 à 47% en 2005-2006, soit trois millions de femmes. Mais, à l'achèvement du plan, l'objectif d'un taux de participation de 80% n'était encore atteint dans aucun département. De même, la participation varie fortement d'un département à l'autre, ce qui crée des inégalités en matière de santé.Il en va de même pour le dépistage du cancer du col de l'utérus et pour celui des prédispositions génétiques au cancer. Le nombre des consultations d'oncogénétique - qui assurent le dépistage des prédispositions génétiques du cancer du sein, du colon et des maladies rares - est certes passé de 53 à 90 entre 2000 et 2006. Mais le nombre de tests réalisés varie, lui aussi, très fortement d'une région à l'autre.Parmi les points à améliorer, la Cour des comptes cite également la faiblesse de la détection du mélanome, cancer de la peau dû notamment à une exposition excessive et non protégée au soleil, qui provoque chaque année plus de 1.500 décès.Enfin, le rapport souligne le fait que certains cancers importants ne font l'objet d'aucun dépistage. C'est le cas en particulier du cancer de la prostate (249.000 cas recensés en 2006 pour le seul régime général d'assurance maladie) ou du cancer du poumon (41.000 nouveaux cas en 2005). La Cour des comptes reconnaît toutefois que ces types de cancers ne bénéficient pas encore de méthodes de dépistage totalement fiables, mais elle recommande néanmoins de développer des expérimentations.

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