Déodorant et anti-transpirant : quel impact sur notre santé ?
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Les bactéries diffèrent selon les habitudes d’hygiène

Par ailleurs, grâce au séquençage génétique des échantillons prélevés entre le 3e et le 6e jour chez les participants, les chercheurs ont montré que la nature des bactéries présentes varie beaucoup selon les habitudes d’hygiène. En effet, chez les personnes n’utilisant aucun produit, les deux groupes de microbes les plus importants des aisselles sont les Corynebacterium (62 %) et Staphylocoques (24 %). À l’inverse, chez celles qui utilisent un déodorant ou un antisudoral, les Staphylocoques représentent 60 % des bactéries présentes sous les aisselles et les Corynebacterium, 30 %. « Il n’est pas étonnant que les déodorants agissent ainsi. Les Corynebacterium sont, notamment suspectées d’être responsables des mauvaises odeurs. La façon la plus simple pour éviter ces mauvaises odeurs, c’est d’éliminer une partie de ces bactéries ; l’autre stratégie est de masquer ces odeurs via, par exemple, des molécules très actives », souligne le professeur Marc Feuilloley, directeur du Laboratoire de Microbiologie Signaux et Microenvironnement de l’université de Rouen.

L’impact sur la santé mal connu

L’impact des modifications bactériennes de la peau – dues à l’utilisation de déodorants et d’anti-transpirants – sur notre santé reste, toutefois, méconnu.

Pr Feuilloley : « L’étude met en avant une modification du nombre de bactéries présentes sur la peau des aisselles chez les utilisateurs de déodorants mais elle ne donne pas d’information sur leur activité. L’augmentation du taux de Staphylocoques au détriment des Corynebacterium n’est pas forcément délétère. Ces modifications pourraient, tout à fait, être sans conséquence pour notre santé. Des études complémentaires sont nécessaires pour le démontrer ».

En attendant des réponses scientifiques, mieux vaut privilégier les déodorants au PH neutre pour limiter le risque d’irritation de la peau. Et en limiter l’usage chez les enfants et adolescents : certains déodorants contiennent des parfums potentiellement allergisants.

« Changer de déodorant de temps en temps permet, également, de maintenir un certains équilibre bactérien », note le professeur Feuilloley. Quant à la question du lien entre la présence de sels d’aluminium dans les déodorants et la survenue d’un cancer du sein, elle n’est toujours pas tranchée d’un point de vue scientifique. Affaire à suivre...

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Source :
Avec la contribution du Pr Marc Feuilloley, directeur du Laboratoire de Microbiologie Signaux et Microenvironnement de l’université de Rouen
*Citation extraite de la lettre n°16 du Collège de Dermocosmétlogie Unilever.
**Urban J, et al. The effect of habitual and experimental antiperspirant and deodorant product use on the armpit microbiome. PeerJ. 2016.