Défibrillateurs cardiaques : installés dans les casinos et les avions ils sauvent des vies !

La rapidité d'intervention est déterminante
Les arrêts cardiaques à l'extérieur de l'hôpital résultent dans la majorité des cas d'une fibrillation ventriculaire. La survie dépend alors de la rapidité avec laquelle est réalisée la défibrillation. Entre le moment de la perte de connaissance et la défibrillation, chaque minute écoulée augmente de 7 à 10% le nombre de patients perdus. Ainsi, seules 2 à 5% des personnes en arrêt cardiaque hors de l'hôpital survivent. C'est dans ce contexte dramatique que l'association américaine pour le cœur (American heart association) a entrepris d'installer dans certains lieux publics des défibrillateurs automatiques externes pour augmenter les chances de bénéficier d'une défibrillation rapide.
En avion
L'équipement de l'ensemble des vols d'une grande compagnie américaine et la formation du personnel de bord au maniement du matériel a débuté en 1997. Depuis, 200 interventions ont eu lieu et 14 sujets avec fibrillation ventriculaire ont reçu un choc approprié, comme le montre l'électrocardiogramme enregistré par l'appareil juste avant l'impulsion. Aucun choc n'ayant été délivré chez les autres patients, le défibrillateur a bien été utilisé efficacement, autant pour reconnaître que pour traiter la fibrillation ventriculaire. La sensibilité et la spécificité de l'appareillage sont donc de 100%. De plus, le choc a été efficace dans 13 cas avec un taux de survie à la sortie de l'hôpital de 40%.Autres avantages, le défibrillateur permet sans risque de surveiller le rythme cardiaque de sujets présentant une perte de connaissance, une douleur thoracique, une dyspnée ou des palpitations, guidant ainsi la conduite à tenir en vol (traitement ou atterrissage forcé). On estime que l'équipement de tous les avions commerciaux permettrait de sauver chaque année 93 personnes atteintes de fibrillation ventriculaire.
Dans les casinos, haut lieu de stress et de risque d'arrêt cardiaque
Les défibrillateurs ont été positionnés dans chaque lieu de jeu, de telle sorte que l'intervention ne prenne pas plus de trois minutes. Ayant été utilisés 105 fois chez des patients touchés par une fibrillation ventriculaire, 53% d'entre eux ont survécu et sont sortis de l'hôpital avec une fonction neurologique préservée. Le taux de survie est de 73% pour les personnes ayant reçu le premier choc dans les trois premières minutes suivant la perte de connaissance, alors qu'il n'est plus que de 49% passé ce temps. Soulignons que le délai moyen était de 4,4 minutes, alors qu'il est habituellement de dix minutes lorsque l'on appelle les urgences médicales traditionnelles.
Augmenter la survie des personnes atteintes d'arrêt cardiaque grâce à la rapidité de l'intervention est extrêmement encourageant et devrait, dans tous les pays, motiver les efforts pour installer des défibrillateurs dans nombre de lieux publics. Souhaitons que la France participe efficacement.