Contamination par le virus du sida : traiter vite

Publié par Dr Philippe Presles
le 13/08/2012
Maj le
3 minutes
une jeune femme médecin infirmière en regardant un échantillon de sang
Autre
Pour la première fois, des patients infectés par le virus du sida et ayant bénéficié d’un traitement ultra précoce, sont toujours en rémission après 6 années de recul, sans avoir besoin de prendre de médicaments.Cette nouvelle est riche d’espoir et nous pousse à redoubler de vigilance.

Le dépistage du VIH (virus du sida)

La contamination par le virus du sida est dénuée de tout symptôme dans plus de la moitié des cas.

Et quand il y a des symptômes, ils s’apparentent à ceux de la grippe avec une fièvre de plus de 38°, un mal de gorge, des ganglions ou, plus rarement, des maux de ventre et une diarrhée. Une éruption cutanée peut aussi survenir, ressemblant à une allergie.

Rien de très inquiétant donc… Et pourtant, c’est à ce moment que le diagnostic doit être évoqué, car ces symptômes suivent de 5 à 30 jours la contamination.

Le test de dépistage du VIH (virus du sida) est alors réalisé dans la 6ème semaine post contamination. Il confirme ou pas le diagnostic.

Six années de rémission…

Ce diagnostic précoce du VIH est un moment stratégique comme vient de le dévoiler l’ANRS (l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites) à la 19ème conférence mondiale sur le sida.

À ce stade en effet, en cas de prise d’un traitement antiviral pendant 3 années, il serait possible d’observer une rémission complète dans 2 cas sur 3.

C’est ce qui vient d’être confirmé grâce au suivi de 15 patients ayant bénéficié d’un traitement de 3 ans, ayant été débuté ultra précocement, dans les 10 semaines suivant la contamination.

Ainsi 11 d’entre eux sont toujours en rémission après 6 années d’interruption du traitement.

Cette découverte est fondamentale car pour la première fois il a été possible d’obtenir des rémissions durables après un arrêt très prolongé des traitements.

Sida : importance du diagnostic précoce

Cette découverte a deux conséquences pratiques immédiates :

  • La première est de souligner l’importance du diagnostic précoce d’une contamination par le virus du VIH.

    Si vous présentez des symptômes pseudo grippaux, en dehors de toute épidémie de grippe, et que vous avez des raisons de penser qu’une contamination par le VIH aurait pu être possible, alors il est important de consulter pour un premier bilan et faire rapidement le test de dépistage du VIH.

  • La deuxième est qu’en cas de risque de contamination, il est aussi important de consulter rapidement pour voir si vous pouvez avantageusement bénéficier d’un traitement de post exposition.

En ce qui concerne le risque de contamination, en cas de rapport sexuel à risque, de rupture de préservatif, ou d’expérience de drogue intraveineuse, il faut savoir que le traitement de post exposition doit être commencé le plus rapidement possible, et au plus tard dans les 48 heures.

En ce qui concerne le traitement précoce, en cas de diagnostic d’une contamination récente, il faut savoir que la mise en place de celui-ci dépend vraiment du médecin. Au vu des résultats présentés par l’ANRS, si vous êtes décidé(e) à vous soigner, il ne faut pas hésiter à demander un deuxième avis médical si nécessaire, à l’occasion d’une consultation spécialisée.

Dans tous les cas, ces résultats ouvrent de grandes perspectives de recherche, car ils démontrent qu’il est possible de bloquer durablement le virus.

(Source : XIX International AIDS conférence July 22-27 (2012) Washington. Conférence ANRS.)

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