Cancer du sein : faut-il avoir peur du surdiagnostic ?

Octobre rose, mois dédié au cancer du sein, vient de débuter.L’Institut national du cancer (INCa) et le Ministère de la Santé se mobilisent pour inciter les Françaises à participer au dépistage organisé.Cette campagne nationale se déroule sur fond de polémique associant le dépistage de masse à un risque de surdiagnostic et de sur-traitement inhérent. Qu’en est-il ?
© Istock

Quel est l’impact du dépistage du cancer du sein ?

1 femme sur 8 sera concernée par le cancer du sein dans sa vie.

Le cancer du sein se situe au premier rang des cancers féminins en termes d’incidence (53.000 nouveaux cas estimés en 2011) et de mortalité (11.359 décès en 2011). Selon l’INCa, en partie grâce au dépistage, l’incidence de ce cancer a fortement augmenté (en 2010, plus de 16.000 cancers du sein ont été détectés par le programme de dépistage organisé), tandis que la mortalité a régressé.

D’après les dernières estimations, le dépistage organisé aurait permis de réduire la mortalité par cancer du sein de 15 à 21 % : pour 100.000 femmes participant de façon régulière au dépistage pendant 10 ans, entre 150 et 300 décès sont évités.

Quels sont les risques de surdiagnostic ?

Si les avantages du dépistage organisé sont évidents, qu’en est-il des inconvénients, particulièrement en termes de surdiagnostic ?

Il faut savoir que le dépistage par mammographie dans une population de femmes sans symptôme est susceptible par nature de générer un surdiagnostic. Le surdiagnostic est donc inhérent à tout acte de dépistage. Ce risque de diagnostiquer des petites tumeurs qui n'auraient jamais été dangereuses est estimé à moins de 20 % (entre 10 et 20 % des cas de cancers diagnostiqués annuellement selon les études). Ce surrisque concerne surtout des lésions limitées non infiltrantes, et on estime que seul un de ces cancers « in situ » sur trois serait susceptible de ne pas évoluer, et correspond donc à un surdiagnostic.

Au final, les risques du dépistage organisé sont inférieurs aux bénéfices. Selon un sondage réalisé par l’INCa en novembre 2012, les trois quarts des femmes interrogées et informées de l’existence de cette polémique « ont considéré qu’elle ne remettait pas en cause l’utilité et la nécessité de se faire dépister ».

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Source : Dossier de presse Institut national du cancer (INCa) et Ministère de la Santé, octobre 2013.