Cancer : la douleur est inutile !

Publié par Dr Philippe Presles
le 3/04/2006
Maj le
2 minutes
Autre
Soyons réalistes, le cancer est une cause fréquente de douleur chronique, au même titre que la lombalgie, la migraine ou l'arthrose. La douleur ne doit cependant pas être vécue comme une fatalité. Sachant qu'il existe des traitements efficaces, il faut exprimer sa douleur qu'elle soit aiguë ou continue.

La douleur chronique est une réalité qu'il faut exprimer

Il s'agit d'une maladie à part entière qui touche 75 millions d'Européens et 7 millions de Français, soit 15% de la population.

Pour 4,6 millions d'entre eux, la douleur est quasi permanente ou continue.

Les douleurs chroniques sont principalement générées par :

  • les articulations et l'arthrose (31%),
  • la migraine (15%),
  • la lombalgie (15%),
  • le cancer.

70% des cancers sont douloureux

Rappelons que près de 2 millions de Français sont atteints d'un cancer. Environ 20% d'entre eux présentent des douleurs au moment du diagnostic ou en début de traitement, et entre 60 et 90% à un stade avancé.

Le cancer est donc bien une maladie douloureuse.

Les douleurs sont dues à la tumeur elle-même, aux examens (fibroscopie, biopsie, ponction…) et aux traitements anticancéreux (chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie) lesquels peuvent générer des effets secondaires.

Exprimer sa douleur à son médecin

25 à 30% des malades ne bénéficient pas de traitement contre la douleur ou celui-ci est insuffisant.

On constate également que 20% des malades n'expriment pas spontanément les douleurs qu'ils ressentent.

Or la douleur n'est pas une fatalité, « elle est inutile et destructrice ». Elle doit être évaluée et prise en charge de façon efficace.

L'évaluation passe notamment par le repérage de toutes les douleurs, car des douleurs différentes coexistent souvent. Il faut également différencier les douleurs chroniques (permanentes) des douleurs aiguës (ponctuelles). Les premières relèvent d'un traitement de fond, tandis que les secondes nécessitent des médicaments à action rapide et courte. À noter qu'on estime que 50 à 75% des malades du cancer traités pour une douleur chronique ont également des accès aigus. Ils doivent donc bénéficier des deux types de traitements.

Le retentissement de la douleur sur la qualité de vie doit aussi être apprécié.

Le traitement repose essentiellement sur la morphine

Les douleurs du cancer sont principalement traitées par la morphine. Le recours à cette molécule dépend de l'intensité de la douleur et non de la gravité de la maladie.

La morphine peut être employée de façon ponctuelle ou en continu. En effet, utilisée dans le contexte de la douleur, il n'y a pas de dépendance à la morphine. Il convient d'en informer les malades.

En conclusion, il faut parler des douleurs que l'on ressent avec son médecin afin de bénéficier d'un traitement efficace.

Sources

European Federation of IASP Chapters, International Association for the Study of Pain, mars 2006.

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