Cancer et hormones, le débat avance

La prise d'hormones favorise-t-elle l'apparition de cancers du sein chez les femmes ménopausées ? Il semblerait que la réponse soit positive. Cependant, les tumeurs qui apparaissent chez ces femmes sont plus petites et sont décelées plus précocement, du fait d'un suivi médical plus régulier. Le taux de survie par rapport aux femmes atteintes d'un cancer du sein ne suivant pas de traitement hormonal, est également plus important. Ces résultats ne doivent pas faire oublier les bénéfices de ce traitement, mais seulement inciter les femmes à se faire suivre très régulièrement par leur gynécologue.

Arrivées à la ménopause, nombreuses sont les femmes qui se demandent si elles doivent ou non prendre un traitement hormonal substitutif, c'est-à-dire des hormones que leur corps ne produit plus. Les avis ont longtemps été partagés et certains médecins hésitent encore à les prescrire à leur patiente. Ces hormones sont en effet soupçonnées d'accroître le risque de cancer du sein chez certaines femmes. Qu'en est-il en réalité?

Une étude portant sur plus de 1400 patientes ménopausées montre que celles qui ont suivi un traitement hormonal substitutif de la ménopause de plus de 5 ans ont effectivement un risque de cancer du sein augmenté de 70%. Cependant les tumeurs sont de plus petites tailles et sont décelées plus précocement par rapport aux cancers survenant chez des patientes ne suivant pas de traitement hormonal. De ce fait, le pronostic est meilleur et les chances de survie sont également plus importantes.

Il faut quand même noter que les risques initiaux (indépendants de la prise du traitement) n'ont pas été évalués au cours de cette étude et l'interprétation des résultats prête encore à controverse. Il faudra certainement attendre encore quelques années avant d'obtenir des réponses plus nettes. Il ne faut cependant pas oublier que le traitement hormonal substitutif de la ménopause apporte de grands bénéfices, notamment en ce qui concerne la prévention de l'ostéoporose. Il améliore également la qualité de vie (bouffées de chaleurs).Finalement, l'essentiel dans ce type de pathologie est d'être attentive à son corps et de bien se faire suivre par son gynécologue. Ainsi, l'apparition éventuelle d'une tumeur peut être décelée au plus tôt. Or, la précocité du diagnostic est souvent gage d'un pronostic optimiste. De ce point de vue, les femmes ménopausées sous traitement sont privilégiées, car elles sont soumises à des contrôles plus réguliers.

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