Cancer du sein : les femmes présentant un facteur génétique favorisant l’apparition de la maladie ne sont pas toutes autant à risque

Publié par Doriane Frère
le 15/09/2023
Maj le
4 minutes
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Une étude publiée dans la revue eClinicalMedicine se veut rassurante pour les femmes ayant un facteur de risque héréditaire favorisant l’apparition d’un cancer du sein. En effet, les chercheurs ont découvert que le risque est davantage important pour les femmes dont un proche de premier degré (père et mère) a contracté la maladie. E-Santé vous en dit plus.

Le cancer du sein est la première cause de décès par cancer chez la femme. Chaque année en France, environ 12 000 personnes perdent la vie du fait de cette maladie.

Il existe plusieurs types de cancer du sein, chacun se développe en fonction de son histologie, du type de cellules à partir desquelles il se développe.

95 % des cas de cancer du sein sont du type adénocarcinome. Ici, le cancer se développe à partir des cellules épithéliales (cellules qui tapissent les organes creux et les glandes) de la glande mammaire.

C’est grâce à la détermination du type de cancer du sein que les professionnels de santé sont en mesure de proposer les traitements les plus adaptés aux patientes.

Cancer du sein : les facteurs de risque

Plusieurs facteurs de risque sont associés à l’apparition d’un cancer du sein.

Le vieillissement est le facteur de risque le plus important d’un cancer du sein. La majorité des cas sont diagnostiqués chez des femmes de plus de 50 ans.

L’âge de la puberté, de la première grossesse et de la ménopause sont, dans une certaine mesure, des facteurs de risque exposant à un cancer du sein. En effet, plus l’âge des premières règles est jeune, plus le risque de développer un cancer du sein est important. Plus l’âge de la première grossesse est tardif, plus la femme est exposée au risque de développer la maladie. Enfin, une ménopause tardive peut également favoriser l’apparition d’un cancer du sein. « Ces facteurs augmenteraient le risque parce qu’ils impliquent une plus longue exposition aux œstrogènes qui stimulent le développement de certains cancers » précise le Manuel MSD.

La consommation régulière d’alcool, comme pour bien d’autres cancers, peut être associée à un risque de développer un cancer du sein.

Les traitements hormonaux sont également régulièrement mis en cause. Plusieurs études ont montré que les femmes prenant des contraceptifs oraux présentent un risque légèrement plus élevé de cancer du sein. 

Cancer du sein : dans quel cas l’hérédité est-elle un facteur de risque ?

L’hérédité est un facteur favorisant la survenue de certains cancers, dont le cancer du sein comme le signale l’Institut national du Cancer : « Près de 20 à 30 % des cancers du sein se manifestent chez des femmes ayant des antécédents familiaux de cancers dont des cancers du sein, par exemple plusieurs cas de cancer du sein dans la même famille. »

Or, des chercheurs de l'Université d'Exeter viennent de découvrir que cela est davantage avéré chez les femmes dont l’hérédité est de premier degré (la mère ou le père a eu un cancer du sein).

Une étude réalisée sur 455 000 personnes

Pour parvenir à leurs conclusions publiées dans la revue eClinicalMedicine, les chercheurs ont analysé les données cliniques recueillies entre mars 2006 et juin 2021, de 454 712 participants de la UK Biobank.

« Nous avons identifié des participantes ayant des antécédents familiaux autodéclarés de cancer du sein ou du cancer colorectal et une variante pathogène/probablement pathogène dans les principaux gènes responsables du cancer du sein héréditaire ou du syndrome de Lynch. Nous avons calculé la survie au diagnostic de cancer (contrôlé pour le sexe, le décès, le centre de recrutement, le dépistage et la chirurgie prophylactique) » ont précisé les chercheurs.

Cancer du sein : une hérédité de second degré est moins concernante qu’une hérédité de premier degré

Résultat : les femmes ayant une variante pathogène de BRCA1 ou BRCA2 présentaient un risque accru de cancer du sein qui était plus élevé chez celles ayant des antécédents familiaux au premier degré que chez celles qui n'en avaient pas. 

Dans le détail, les chercheurs ont constaté que le simple fait de porter une variante de la BRCA pathogène était lié à un risque de cancer du sein de 18 % (pour la BRCA2) et de 23 % (pour la BRCA1), à l'âge de 60 ans. Lorsqu’un proche parent un eu la maladie, les taux de risque sont passés à 24 % pour BRCA2 et à 45 % pour BRCA1.

Objectif : lutter contre les cas de chirurgie préventive inutiles

Comme le rapporte le média Medical Xpress, le docteur Leigh Jackson, de l'école de médecine de l'Université d'Exeter, auteur principal a déclaré que de plus en plus de femmes choisissent de subir une chirurgie préventive d’ablation des seins, en particulier depuis que l'actrice Angelina Jolie a partagé ses antécédents familiaux de la maladie et des tests génétiques et chirurgies qui ont suivi.

Or, ce phénomène expose les femmes à une chirurgie bien souvent inutile. En ce sens, le docteur Leigh Jackson a déclaré : « Nous demandons instamment que toute personne qui communique le risque de cancer le fasse sur la base d'antécédents familiaux détaillés, et pas seulement sur la génétique seule. »

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