Attaque cérébrale : comment prévenir ?

Publié par Dr Philippe Presles
le 3/11/2004
Maj le
3 minutes
Autre
Souvent, l'attaque cérébrale est précédée de quelques heures ou de quelques jours par un accident ischémique transitoire. Ce dernier constitue donc un signe avant-coureur qui doit donner l'alerte et mener à une consultation en urgence. Et ce, même si les symptômes disparaissent très rapidement. Commentaires et explications.

On peut prévenir l’accident vasculaire cérébral est repérant l’accident ischémique transitoire

L'accident vasculaire cérébral (AVC), plus communément appelé « attaque cérébrale », représente la première cause d'infirmité sévère durable (séquelles d'hémiplégie), la deuxième de démence et la troisième de mortalité, un quart des patients décédant avant d'arriver à l'hôpital. Malheureusement, ces lésions particulièrement sévères frappent chaque année 130.000 à 150.000 personnes, dont 25% de moins de 65 ans.

Toutefois, on sait aujourd'hui que dans 10% des cas, l'AVC est précédé de quelques heures ou quelques jours d'un accident ischémique transitoire (AIT). Et 30% des patients ayant présenté un AIT, feront un jour une attaque cérébrale.

L’accident ischémique transitoire est un signe avant-coureur de l’accident vasculaire cérébral

On comprend ainsi facilement toute l'importance qu'il est nécessaire d'accorder à l'AIT, puisqu'il constitue dans de nombreux cas un signe avant-coureur. Ce dernier correspond à une obstruction d'un vaisseau cérébral, laquelle est de courte durée, contrairement au stade ultérieur qu'est l'AVC, où l'interruption prolongée de la circulation est responsable d'une destruction irréversible des neurones.

Il est donc essentiel de reconnaître les symptômes d'un AIT afin de consulter en urgence (appel du 15) et de prévenir ainsi tout AVC ultérieur.

Il faut consulter rapidement !

Même si les symptômessont variables en fonction de l'artère occluse et de la zone cérébrale atteinte, ils sont identifiables : engourdissement, diminution de la sensibilité, troubles du langage, faiblesse voire paralysie d'un bras ou d'une jambe, ou encore cécité d'un seul œil.

Hélas, ces signes étant de courte durée, les patients les négligent, ne consultent pas tout de suite et souvent, n'en parlent à leur médecin qu'à l'occasion d'une autre consultation, soit quelques semaines voire quelques mois plus tard…lorsqu'il n'est pas trop tard !

Or selon les recommandations de la Haute autorité de santé, l'AIT nécessite une prise en charge en urgence, avec l'administration de traitements dont l'efficacité a été prouvée en prévention d'un AVC.

Le patient est généralement dirigé vers un centre spécialisé pour pratiquer en première intention une IRM (imagerie par résonance magnétique) ou un scanner cérébral. Ensuite, un bilan, comprenant notamment un électrocardiogramme et des examens biologiques, sera entrepris afin de confirmer le diagnostic. Dans l'attente, un traitement par aspirine sera administré.

A savoir : le nombre des unités de soins intensifs neurologiques est en constante augmentation en France. C’est idéalement, vers ces structures qu’il faut s’adresser en cas de signes neurologies aigus. Par exemple pour Paris : Lariboisière et la Pitié-Salpêtrière.

Sources

Communiqué de presse de l'ANAES, " Diagnostiquer et traiter rapidement l'accident ischémique transitoire (AIT), comme l'accident vasculaire cérébral ", 12 octobre 2004.

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