Après un AVC, elle est persuadée d’être en 1998 et d’avoir été kidnappée

Stevie Carver - alors âgée de 36 ans - avait 2% de chance de se réveiller après avoir fait un AVC et une hémorragie au cerveau. Elle est finalement parvenue à sortir du coma, mais la mère de 2 enfants avait oublié les 20 dernières années.
AVC : elle était persuadée d’être 1998 à son réveil
La Britannique a commencé à ressentir une vive douleur soudaine à la tête alors qu’elle rentrait chez elle en février 2018. Elle se rappelle dans les colonnes la version britannique du journal Metro : "j’ai commencé à crier parce que c'était si douloureux. Mon conjoint de l'époque ne comprenait pas ce qui se passait. Nous sommes rentrés à la maison. Il m'a dit de rester là pendant qu'il ouvrait la porte, mais j'ai essayé de sortir et je me suis effondrée sur le sol. C’est la dernière chose dont je me souviens".
Elle a été conduite en urgence à l’hôpital. Un scanner a révélé qu’elle faisait un AVC. Les docteurs l’ont placée dans un coma artificiel afin de laisser le temps à son organisme de se remettre. Malgré les réserves de l’équipe médicale, la femme s’est réveillée après avoir lutté pour sa vie pendant une semaine. Toutefois son retour a été particulièrement difficile. Elle était persuadée d’être en 1998 !
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Un réveil très difficile
L’AVC a eu un impact important sur le cerveau de Stevie Carver. Elle avait des hallucinations et pensait avoir été enlevée. Elle explique à la revue anglaise : "je pensais qu’on était en 1998, que j'avais été kidnappée et que j'étais retenue en otage. Je n'avais aucune idée de ce qui se passait". Elle ajoute : "j'avais des hallucinations et j'étais sûre que je faisais l’objet d’une expérience. J'ai reconnu ma fille, mais je criais à mon fils : 'tu n'es pas mon fils, je ne te connais pas'”, se rappelle la maman de deux enfants.
La patiente précise que cette période était particulièrement traumatisante pour elle et ses proches. "C'était terrifiant et je ne parvenais pas à comprendre ce qui s'était passé", confie-t-elle.
La Britannique était aussi diminuée physiquement par son attaque cérébrale et a eu beaucoup de mal à l’accepter. "J'étais un patient très difficile. On me donnait des liquides épaissis parce que je ne pouvais pas avaler correctement. J'avais travaillé dans une maison de soins et j'avais vu que ces produits étaient donnés aux personnes atteintes de démence, alors je les refusais".
La convalescence a été très longue. "J’ai été comme ça pendant quelques semaines puis lentement les choses ont commencé à revenir, mais ma mémoire a été affectée pendant longtemps. Je demandais la même chose encore et encore. Ma famille était très patiente et n'arrêtait pas de me répondre et je pense que les choses ont lentement commencé à entrer", explique la patiente.
AVC : "avant que cela m’arrive, je pensais que cela touchait que les personnes âgées"
Au cours de ces longs mois de physiothérapie, Stevie Carver a dû réapprendre à marcher, à parler et à lire correctement. Elle souhaite aujourd’hui mettre en garde la population, et plus particulièrement les jeunes, sur les risques de l’AVC. "Quand les gens pensent aux accidents vasculaires cérébraux, ils les associent aux personnes âgées. Avant que cela ne m’arrive, c’est ce que je pensais aussi. Mais cela peut arriver aux plus jeunes, comme mon histoire le montre. C'était assez isolant de côtoyer des personnes beaucoup plus âgées que moi à l'hôpital".
La cause de son AVC découverte par les médecins

Stevie Carver a raison si l'âge moyen de survenue d'un AVC est de 74 ans. Des personnes beaucoup plus jeunes peuvent être touchées : 25% des malades ont moins de 65 ans et 10% moins de 45 ans.
Les médecins ont découvert la cause de l’attaque cérébrale de la femme, alors âgée de 36 ans. Elle avait une malformation artério-veineuse au niveau du cerveau. Cela signifie qu'une artère et une veine ne sont pas connectées correctement.
Au fil du temps, les veines malformées du cerveau se sont affaiblies puis ont fini par éclater, provoquant une hémorragie cérébrale et un AVC.
La patiente n’avait aucune idée qu'elle avait cette pathologie rare, qui ne touche qu'environ 1% de la population, car elle n'avait jamais fait de scanner de la tête.
Plus de deux ans après son accident vasculaire cérébrale, Stevie Carver est toujours faible. Elle a des problèmes de mémoire, de fatigue et d’autres troubles des fonctions cognitives. Ces difficultés font qu'elle n'a pas encore repris le travail deux ans après son accident vasculaire cérébrale. Toutefois, elle a décidé de mettre son temps à profit et rejoindre l’organisation Stroke Association pour sensibiliser les gens sur les risques et conséquences de l’AVC.
AVC : quels sont les signes qui doivent vous alerter ?

Selon l’Inserm, plus de 140 000 nouveaux cas d’accidents vasculaires cérébraux surviennent en France chaque année, soit un toutes les quatre minutes.
Il s’agit globalement de la 2ᵉ cause de mortalité dans l’Hexagone et même par première chez la femme.
Il existe deux sortes d’AVC :
- les ischémiques : ils représentent 80% des cas. L’arrêt du flux sanguin dans le cerveau est provoqué par un caillot qui bloque une artère irriguant l’organe.
- les hémorragiques : cet AVC se caractérise par une rupture d’une artère cérébrale causant ainsi un saignement dans le cerveau.
Les AVC sont une urgence vitale. Il est impératif de connaître les signes pour pouvoir agir rapidement :
- Faiblesse musculaire ou paralysie d’un ou de plusieurs membres ou du visage : le plus souvent ce trouble ne touche qu’un seul côté du corps (ce que l’on appelle hémiplégie).
- Déviation de la bouche.
- Mal de tête violent et soudain.
- Engourdissement d’une partie du corps.
- Trouble de la vision : cela peut aller d'une vue double (diplopie) à la perte de la vision d’un œil (appelée cécité unilatérale) ou de la moitié du champ visuel pour chaque œil (hémianopsie).
- Difficulté à parler : la personne ne parvient pas articuler ou à trouver ses mots.
- Troubles de l’équilibre ou de la coordination des membres.
- Trouble de la vigilance.
Si vous remarquez un ou plusieurs de ses troubles chez vous ou chez un de vos proches, il est vital d'appeler immédiatement le 15.
Sources
Woman thinks she’s been kidnapped after stroke wipes 20 years of memories, Mirror, 12 octobre 2020
Accident vasculaire cérébral (AVC), Inserm, 13 mai 2019