Après les prothèses mammaires, les prothèses de hanche défectueuses !

Décidément, le marché des prothèses est sous le feu des actualités ces mois-ci. Après le scandale des prothèses PIP, voici que des prothèses de hanche fabriquées par la société DePuy Orthopaedics, une filiale du géant américain Johnson & Johnson, ont continué à être commercialisées en dépit de documents attestant de risques de problèmes de santé dès 2005. Quelques 100.000 patients dans le monde pourraient avoir été exposés à ces prothèses de hanche potentiellement problématiques.
© Istock

Prothèses de hanche : une exposition anormale à des métaux toxiques

Fabriquées dans un alliage de cobalt chrome, ces prothèses de hanche peuvent émettre, à l’usure, des particules qui se retrouvent dans l’os et dans le sang. Or ces débris d’usure sont jugés potentiellement cancérigènes. Mais surtout, ce qui est avant tout reproché à la firme, c’est son manque de transparence en matière de communication : en effet, alors que les Australiens donnent l’alerte en 2007, l’Europe ne reçoit aucune information.

Ce n’est que lorsque des études britanniques confirment ces craintes, trois ans plus tard, que le laboratoire recommande aux médecins de pratiquer un éventuel dosage des ions cobalt et chrome, ainsi qu’un contrôle par IRM ou par scanner de la prothèse, soit rien de très précis.

Il faut encore attendre une enquête de la BBC révélée ce 28 février pour que le scandale éclate enfin. Conséquence, en France, 380 malchanceux auraient reçu ces prothèses de hanche à risque. Une raison de plus, s’il en fallait une, pour renforcer les mesures d’autorisation de mise sur le marché des dispositifs médicaux implantables, actuellement soumis à la seule responsabilité du fabricant !

Prothèses de hanche : douze prothèses retirées en France

Depuis 2004, 12 de ces prothèses ont dû être retirées. C’est bien pire chez nos voisins belges où il y aurait eu plus de 1500 prothèses de cette marque implantées et 58 cas problématiques répertoriés (descellements, mauvais positionnements d’implants, infections, douleurs, fractures, luxations et réactions allergiques au métal) ayant nécessité une nouvelle intervention.

À ce jour, aucune consigne officielle des autorités sanitaires n’a été donnée et les chirurgiens ayant implanté ces prothèses, dites « métal sur métal », ont normalement déjà revu leurs patients.

Si les personnes ayant reçu une prothèse avec d’autres matériaux (polyéthylène métal, polyéthylène céramique, céramique – céramique) ne sont pas concernées, se pose en revanche la question pour ceux qui ont reçu une prothèse métal – métal, mais d’une autre marque (et il en existe plusieurs).

Des risques similaires existent-ils ? Bonne question ! En attendant d’y voir plus clair, les porteurs d’une prothèse de hanche ont tout intérêt à s’intéresser à la nature de la prothèse qui leur a été implantée et à se rapprocher de leur médecin si elle s’avère être « tout métal ».

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Source : British Medical Journal du 28/02/2012.