Alimentation grasse et pollution : un cocktail dangereux pour le coeur

Respirer tous les jours l'air pollué de nos villes aux heures de pointe et avoir une alimentation trop riche en graisses saturées favorise l'athérosclérose, c'est-à-dire l'apparition de dépôts lipidiques sur les parois des artères, qui peuvent occasionner notamment un infarctus du myocarde.

Nous sommes des millions à affronter tous les jours la pollution des grandes villes pour nous rendre au travail. Une exposition fréquente, même courte, à des niveaux de pollution particulièrement élevés, comme ceux observés pendant les heures de pointe dans les grandes villes, peut favoriser l'athérosclérose, l'apparition de dépôts de cholestérol (plaques d'athérome) sur les parois des artères. Et le risque est d'autant plus grand pour les personnes qui mangent trop gras, c'est-à-dire dont l'alimentation est trop riche en graisses saturées, particulièrement si elles sont déjà à risque de développer une maladie cardiovasculaire.

Installation de l'athérosclérose

Il semblerait que lorsque les particules de pollution pénètrent dans les poumons, elles provoquent une réponse inflammatoire dans les cellules des poumons qui, à leur tour, déclenchent une inflammation sur les parois des artères, qui entraîne alors la formation de plaques d'athérome et l'athérosclérose. Les particules de pollution peuvent aussi affecter les vaisseaux sanguins en les empêchant de se dilater, ce qui est également une manifestation de l'athérosclérose.

Des souris et des hommes

Les chercheurs new-yorkais responsables de l'étude ont observé des souris de laboratoire auxquelles ils ont fait respirer de l'air pollué, associé à des émissions de centrales électriques, des gaz d'échappement de voitures, de la poussière, de la suie et de la fumée de cigarette. Les 28 souris de l'expérience avaient toutes été modifiées génétiquement pour présenter des risques de maladie cardiaque. Elles ont été réparties en deux groupes: le premier ayant un régime alimentaire normal et le second un régime alimentaire très gras. Pendant 6 mois, la moitié des souris de chaque groupe a respiré de l'air pollué et l'autre de l'air filtré. Les chercheurs ont étudié l'état de l'aorte et de ses branches de division de chaque souris et ont fait les observations suivantes:- celles mangeant normalement et respirant un air pollué avaient 19% de leurs vaisseaux bouchés par des plaques d'athérome, 13% pour celles respirant un air filtré.- chez celles soumises à un régime alimentaire gras et respirant de l'air pollué, 42% des vaisseaux examinés étaient bouchés par des plaques d'athérome, 26% chez celles respirant un air filtré.- les souris respirant un air pollué présentaient des taux de cholestérol plus élevés, qu'elles mangent normalement ou pas.- les souris exposées à la pollution présentaient une dilatation anormale des vaisseaux sanguins, tandis que celles soumises au régime alimentaire gras (peu importe la qualité de l'air respiré) présentaient des détériorations encore plus importantes.

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Source : Sun, Q. The Journal of the American Medical Association, Dec. 21, 2005; vol 294: pp 3003-3010.