Aidant familial : souvent au bord de l’épuisement physique et moral !

L'aidant familial, pas le temps de s’occuper de lui même
L’enquête a porté sur 200 « proches aidants » dans cinq régions dont l’objectif était de mieux appréhender leur état de santé. Un sujet très difficile à aborder avec eux, selon Giulia Crosetto, chargée de mission à l’AFA : « Les aidants parlent de la santé du proche qu’ils aident avant tout mais au fil de la conversation, les mots “stress, fatigue, lourdeur“ arrivent. Ils ont le sentiment d’être en mauvaise santé mais ils n’ont pas le temps de s’occuper d’eux. Ils poussent les limites jusqu’au bout et ne consultent le médecin que lorsque c’est urgent ».
Douleurs et troubles du sommeil
Âgés en moyenne de 68 ans, l’échantillon était composé de 126 femmes et 74 hommes. Il ressort que depuis qu’ils sont aidants :
- 48% déclarent avoir des problèmes de santé qu’ils n’avaient pas avant.
- 63,5% souffrent de douleurs physiques.
- 61% ont des troubles du sommeil.
- 25% signalent avoir augmenté leur consommation de médicaments.
- 59% disent se sentir seuls.
- 70% ne s’accordent pas de temps de loisirs.
Les aidants manquent d’information et de soutien
Par ailleurs, les aidants ne se sentent ni écoutés ni compris par les professionnels de santé (médecins, infirmières, kiné, auxiliaires de vie...) qui interviennent auprès de leur proche. Cause ou conséquence : un sur deux ne leur parle pas de ses difficultés. Les aidants ont du mal aussi à se repérer parmi les professionnels qui défilent quotidiennement et qui ne sont jamais les mêmes, le timing est serré et il est difficile de leur parler. Ils ont parfois l’impression d’être pris pour des élèves à qui ils dictent une conduite, du style : « Si vous êtes épuisée, vous feriez mieux de placer votre mari ».
Savoir vers qui se tourner quand on est aidant familial
Du côté des institutions, des dispositifs existent pour accompagner les aidants mais soit ces derniers n’ont pas l’information (personne ne connait la consultation longue destinée aux aidants mise en place chez le médecin, par exemple), soit l’aide proposée ne correspond pas à leurs besoins.
« Les dispositifs fonctionnent quand les gens y sont associés et que l’on sollicite leur avis, relate Florence Leduc, présidente de l’APA. Si c’est pour juste leur dire ce qui est bon pour eux, ce n’est pas la peine ».
Pour avancer, deux nouvelles brochures sont disponibles à l’association : « Vers qui se tourner quand je suis aidant familial ? » et « Prendre en compte la santé des aidants ».
Sources
Conférence de presse de présentation des résultats de « L’analyse des pratiques professionnelles en matière de prise en compte de la santé des aidants », 23 février 2016, organisée par l’Association Française des Aidants. Site : www.aidants.fr