6 régimes minceur à fuir absolument !

Publié par Audrey Vaugrente
le 23/04/2018
Maj le
6 minutes
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Si un régime minceur vous tente, prenez garde à celui que vous choisissez. Car en matière d'amaigrissement, tous les programmes ne se valent pas. En voici six à éviter à tout prix.

A l'approche de l'été, difficile d'y échapper. Affichage publicitaire, presse féminine, spots télévisés… les appels au régime sont partout. Vous êtes tenté.e d'y répondre ? Vous n'êtes pas seul.e. En France, un quart de la population a déjà suivi un régime minceur.

Mais attention à ne pas céder aux sirènes de la diète miracle. Car derrière la promesse d'une perte de poids spectaculaire, certains programmes alimentaires provoquent un déséquilibre. Résultat : soit les kilos perdus sont repris, avec un supplément, soit la santé est mise en péril.

Faisons sur le point sur les régimes à éviter à tout prix avec le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste à Paris.

Sauter les repas

Après un excès alimentaire, on peut être tenté.e de sauter un repas "pour compenser". Et c'est un mauvais réflexe. D'après une récente étude de l'université Columbia (Etats-Unis), sauter le petit déjeuner est associé à un risque accru de présenter une tension artérielle ou un cholestérol élevés.

"Sauter les repas, c'est contre-productif, confirme le Dr Arnaud Cocaul. Cela ne fait que favoriser le grignotage et cela peut mener à une anarchie totale des rythmes de repas." En plus de perturber le rythme de vie, cela peut durement affecter le métabolisme. Des travaux ont conclu que les repas ratés sont associés à une glycémie moins stable.

Il faut donc écouter sa faim. "Vos besoins métaboliques correspondent à votre métabolisme basal, explique le nutritionniste parisien. Il faut le respecter, sinon le cerveau incitera à manger en dehors des repas pour restaurer les réserves de gras." Or, on le sait, le grignotage favorise la prise de poids.

Le jeûne

Bon pour le cœur, les artères, la ligne… Les études se multiplient sur les bienfaits du jeûne. Mais y céder sans accompagnement médical n'est vraiment pas une bonne idée. Certaines maladies constituent une contre-indication absolue – le diabète ou les migraines, par exemple. De plus, le jeûne se limite parfois à une forte restriction calorique.

En ce qui concerne la recherche en cours, "de l'animal à l'homme, il y a une différence majeure, relativise le Dr Arnaud Cocaul. Ensuite, aucune étude ne confirme définitivement le fait que jeûner permet d'être en bonne santé." De fait, la communauté scientifique se montre plutôt prudente sur le sujet.

Car si les bénéfices sont assez mal documentés, les risques, eux sont bien connus : suralimentation à la fin du jeûne, hypoglycémie provoquant des vertiges, obésité à long terme…

Les régimes "sans" (gluten, lactose, sucres, graisses)

Gluten, lactose, sucre… La mode est à l'exclusion de certains aliments ou groupes d'aliments. D'après l'enquête Nielsen Global Ingredients and Dining Out Trends, un.e Français.e sur cinq évite le sucre et 3 % ont décidé de bannir le gluten ou le lactose.

Pour le Dr Arnaud Cocaul, les choses doivent rester simples. "On n'adopte un régime "sans" que si on souffre d'une allergie avérée, tranche-t-il. Eliminer un aliment ou un groupe d'aliments pour perdre du poids, c'est une aberration."

Activement promu par l'actrice américaine Gwyneth Paltrow, le régime sans-gluten n'aide pas forcément à perdre du poids. Il peut, en revanche, provoquer des carences en fibres ou en vitamine B9 (acide folique). Il en va de même pour tout régime qui exclut.

"Ce type de modèle d'alimentation risque d'appauvrir le microbiote intestinal, ce qui entretient le mal-être et les troubles alimentaires", avertit le Dr Cocaul. Il est vrai que la population occidentale consomme trop de graisses, de sel et de sucre. Mais bannir tout un groupe n'est pas la solution. "Il ne faut pas courir après des régimes qui n'ont pas été validés", conseille le nutritionniste.

Les régimes hyper-protéinés

On le connaît surtout grâce au régime Dukan, mais de nombreux programmes proposent une alimentation "hyper-protéinée". Si elle permet une perte de poids rapide, mieux vaut ne pas se laisser tenter.

"Ce type de régime provoque un effet entonnoir : on favorise certains aliments au détriment des glucides et des lipides, explique Arnaud Cocaul. Ces régimes sont systématiquement suivis d'une phase de rebond." Celle-ci se produit généralement lorsque les autres catégories d'aliments sont réintroduites dans l'assiette.

Mais c'est sans doute sur le plan de la santé qu'il faut le plus se méfier de ces programmes. "Ils abîment les reins", alerte le nutritionniste. En effet, l'apport accru en protéine favorise diverses pathologies rénales.

Sans compter les carences alimentaires qui peuvent se produire, la mauvaise haleine, le risque de maladies cardiovasculaires… Car trop souvent, les protéines consommées sont d'origine animale, et non végétale.

Les régimes hypocaloriques

Compter les calories, c'est humain. Et même logique : en réduisant son apport calorique, on provoque une perte de poids. Mais la limite peut facilement être dépassée. Car à trop restreindre, on risque le rebond en recommençant à manger normalement.

"Si vous mangez 4 000 calories alors que votre besoin métabolique de base est à 2 000 calories, cela ne pose pas de problème, illustre Arnaud Cocaul. Par contre, si vous descendez dans un régime restrictif, cela va favoriser les troubles du comportement alimentaires."

Sans encadrement médical, ce programme peut comporter de véritables risques. Par ailleurs, il est particulièrement difficile de le suivre correctement : en plus de la sensation de faim, la privation peut occasionner des troubles digestifs, des maux de tête ou des vertiges.

Les régimes "100 % light"

Un yaourt 0 % ou un beurre allégé, voilà qui aide à se donner bonne conscience. Mais ce n'est pas forcément très intéressant pour perdre du poids. "Le light a une utilité très limitée, estime le Dr Arnaud Cocaul. Déjà, il faut savoir que les amateurs de ces produits sont souvent atteints de troubles du comportement alimentaire (TCA) ou en surcharge pondérale."

Loin d'aider à s'affiner, ces produits auraient tendance à augmenter la prise alimentaire. Pour cela, plusieurs mécanismes entre en compte. "Ces aliments poussent à surconsommer, analyse le nutritionniste. Au lieu de manger un yaourt allégé, on en mangera deux. Au bout du compte, le light devient du lourd."

Cela vaut aussi pour les boissons. Et cela va même plus loin : une étude menée aux Etats-Unis a conclu que les sodas à l'aspartame s'accompagnent d'une prise alimentaire augmentée. "D'une part, cela donne bonne conscience, mais aussi parce que votre cerveau comprend qu'il manque quelque chose, détaille Arnaud Cocaul. Il vous incite donc à manger plus."

Alors que faire ? Là encore, la réponse est simple. Plutôt que de tomber dans les excès, "il faut manger de tout", plaide le nutritionniste. S'il est vrai que nous avons une alimentation trop riche, l'important reste de retrouver un équilibre.

Pour y parvenir, pas de mystère. "Nous devons revenir vers un régime le plus diversifié possible, en variant son alimentation, en cuisinant plus, en mettant des couleurs dans son assiette…", liste le Dr Cocaul. L'idéal à atteindre étant le régime méditerranéen ou crétois.

Sources

Les Français, leur poids et leurs expériences de régime, sondage Ipsos et Metabolic Profil, 2 avril 2015

Dépolluez votre graisse interne, Drs Michel Brack et Arnaud Cocaul, éditions Albin-Michel (2017)

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