Ne jamais dire : " Si j'avais su " !

En Europe, ce sont les jeunes Français qui détiennent le sinistre record de la consommation quotidienne de tabac (53% des 15-24 ans)1. L'évaluation 2003 de Paris Sans Tabac démontre notamment que si le tabagisme restait au niveau actuel, sur une classe de 30 élèves, 15 deviendraient fumeurs réguliers, 10 le resteraient et 5 en mourraient précocement… soit 25.000 décès prématurés parmi les élèves actuellement scolarisés dans les collèges et lycées de Paris !

Toutefois, c'est bien le conditionnel qu'il faut employer ici car les résultats de cette enquête, conduite avec la CPAM et l'Académie, apportent aussi, semble-t-il, une bonne nouvelle : les jeunes Parisiens « se laisseraient moins avoir » par la cigarette.Ainsi, le taux de tabagisme quotidien des collégiens et lycéens serait en baisse en 2002-2003, se situant à 20% alors qu'il stagnait depuis 10 ans à 25%. Cette tendance reste bien entendu à être confirmée, en province (les données seront disponibles courant 2003 ; les chiffres de Paris et de la province ont toujours évolué parallèlement dans ce domaine) et par de plus vastes enquêtes.

Plus précisément, les résultats de l'enquête de Paris Sans Tabac révèlent qu'il s'agirait d'une baisse de l'initiation au tabagisme car le taux de jeunes ex-fumeurs n'augmente pas et reste en dessous de 5%. L'image du tabac enfin déniée par les jeunes, démontrerait ainsi un changement profond de mentalité, comme l'avaient établi les résultats de l'enquête de la Fédération française de cardiologie en mars dernier. L'adolescent pourrait ainsi désormais s'intégrer à un groupe sans être fumeur…

Si ces résultats positifs se confirmaient, ils seraient à mettre au crédit d'une politique globale de lutte contre le tabagisme, largement renforcée depuis quelques années. Plus récemment, au niveau législatif, le gouvernement français multiplie les efforts pour protéger les jeunes du tabagisme, notamment en rendant plus difficile l'accès au tabac : interdiction de la vente de tabac aux mineurs de moins de 16 ans et des « paquets-enfants », c'est-à-dire contenant moins de 19 cigarettes.En définitive de part et d'autre, les efforts se concentrent autour de la dissuasion : on sait maintenant que fumer à l'adolescence peut raccourcir la vie de 20 années et pour reprendre les propos du ministre de la Santé le 27 mai dernier, lors de la conférence de presse intitulée « Tabac, l'offensive » : « Aujourd'hui nous savons ! Nous devons faire savoir pour que personne ne nous dise jamais plus : si j'avais su ! ».

1) Statistiques d'Eurostat, étude réalisée en 1999.

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Source : http://tabac-net.aphp.fr ; enquête annuelle 2003 de Paris Sans Tabac conduite avec la CPAM et l'Académie.