Confiance dans le ROR

Publié par Dr Agnès Lara
le 25/02/2002
Maj le
3 minutes
Autre
Le vaccin ROR apporte une protection immunitaire contre trois maladies infantiles : la rougeole, les oreillons et la rubéole. Malgré son efficacité, il a fait l'objet de soupçons de la part des scientifiques et des parents en Grande-Bretagne. Il était en effet accusé de favoriser l'apparition de l'autisme et d'être responsable de maladies inflammatoires des intestins. Une étude récente montre que ces soupçons étaient infondés et rétablit la confiance.

Les parents se demandent souvent s'ils doivent ou non vacciner leurs enfants. Ils se retrouvent partagés entre la volonté de protéger leur progéniture de germes pathogènes et l'inquiétude face à la multitude de vaccins imposés aux jeunes enfants. Ces inquiétudes sont encore renforcées par les polémiques qui alimentent régulièrement l'actualité médicale.

Comment agit un vaccin ?

Les vaccins consistent à présenter à l'organisme des fragments de bactéries ou de virus, appelés antigènes, avant que celui-ci ne les rencontre spontanément. Le système immunitaire peut ainsi former des anticorps sans que l'organisme ne développe la maladie. Une sorte d'entraînement à blanc qui ne paraît, a priori, pas poser de problème.

Des lobbys anti-vaccination

Pourtant, les lobbys anti-vaccination qui exercent leurs pressions dans plusieurs pays d'Europe soutiennent que le grand nombre d'antigènes contenus dans les vaccins pourrait saturer le système immunitaire.

En France, le vaccin contre l'hépatite B est suspecté de favoriser l'apparition de la sclérose en plaques.

En Angleterre, c'est le ROR (vaccin protégeant contre la Rougeole, les Oreillons et la Rubéole) qui a subi les affres des médias et suscité la méfiance des parents. En effet, la publication d’une étude en 1998 dans la prestigieuse revue médicale « Lancet » suspectait le vaccin de favoriser l'apparition de l'autisme et d'être responsable de maladies inflammatoires des intestins.

Des lobbys pro-vaccination

D'un autre côté, le lobby des laboratoires pharmaceutiques prône la vaccination. Et on les comprend, pourquoi se priver de médicaments quasi obligatoires et qui plus est remboursés par la Sécurité sociale ? Ils ne sont donc pas non plus toujours crédibles. De leur côté enfin, les spécialistes rappellent que la période de la petite enfance est la plus propice pour entraîner le corps à se défendre contre de nombreux germes.

Alors, à quel saint se vouer ?

Brutal revirement de situation en 2011 : la revue "Lancet" se rétracte et procède au retrait de la publication de l’étude de 1998 pour tromperies et trucages de données.

Autrement dit, les craintes des Britanniques concernant le ROR n'étaient pas fondées et les doutes soulevés par les études précédentes provenaient de chiffres erronés du fait d'un mauvais échantillonnage des personnes inclues dans l'étude.

Depuis, aucune autre étude n’a réussi à démontrer une corrélation entre le vaccin ROR et l’autisme.

Evidemment, le risque zéro n'existe pas. Mais il faut rappeler que les vaccins d'aujourd'hui sont beaucoup plus précis que ceux d'hier et que le nombre de motifs antigéniques utilisés est beaucoup moins important.

D'autre part, le rapport risque bénéfice est très positif pour ce vaccin : les effets secondaires sont faibles et peu fréquents (moins de 0,5 % des cas), tandis que la protection qu'il confère contre la rougeole, les oreillons et la rubéole est efficace. Il permet ainsi d'éviter des complications qui parfois peuvent être graves. En France, des millions de doses ont été injectées sans qu'aucun problème ne soit relevé.

Partager :