Vous avez fait une erreur ? Tant mieux, elle va beaucoup vous apprendre !

Publié par Dr Catherine Solano
le 29/03/2010
Maj le
3 minutes
Autre
Que celui qui n'a jamais commis d'erreur lève le doigt. Faire des erreurs, c'est inévitable et ce n'est pas un drame. Ce qui compte, c'est ce que vous en faites ensuite... Alors, comment en tirer le meilleur parti ?

Une erreur ? Acceptez vos émotions négatives pour les laisser passer


Vous avez fait une erreur, c'est certain. Est-ce vraiment nécessaire d'en faire une catastrophe ?

Nous avons parfois tendance, sur le coup, à en exagérer l'importance, parce que nous la considérons sur le plan émotionnel. On se met en colère contre soi, on se battrait... L'émotion sur le moment est naturelle. Mais il serait bon de la laisser passer.

Laisser passer les émotions négatives qui vous traversent alors est le premier pas pour surmonter cette erreur. Colère ? Tristesse ? Honte ? Déception ? Vous le ressentez ainsi, c'est un fait. Mais cette émotion va finir par se retirer comme la mer descend toujours après être montée lors des marées. Acceptez-la pour la laisser s'en aller tranquillement. Si vous cherchez à la repousser, elle s'enracinera plus profondément...

Alain a laissé tomber son fils qui apprenait à marcher. Son petit garçon s'est cassé le bras. Alain en est tout retourné. Il se dit qu'il ne tenait pas bien son fils. Il s'en veut beaucoup...

Considérez les conséquences objectives de votre erreur


Après tout, quelles sont les conséquences objectives de cette erreur ? Embêtantes ? Peut-être. Mais votre existence est-elle en jeu ? Le monde va-t-il s'arrêter de tourner ? Sans doute pas. Alors, remettez cette erreur à sa place réaliste. Soyez honnête. Elle n'a peut-être concrètement, aucune importance, même si émotionnellement, elle vous atteint.

Mais elle peut avoir des conséquences. Prenez-les en compte et dîtes-vous que ce qui est fait est fait. Ces conséquences, jusqu'où peuvent-elles aller ? Au pire ? Et si ce pire arrivait, seriez-vous capable de vous en sortir ?

Alain a emmené son fils à l'hôpital et il a un plâtre. C'est la conséquence de son erreur. La fracture n'est pas grave. Il n'y aura pas de conséquences à long terme pour la santé de son fils...

Ne vous jugez pas de manière émotionnelle et généralisatrice


L'essentiel, c'est de ne pas vous laisser entraîner dans l'autocritique stérile. Après une erreur, nous avons tendance à généraliser et à conclure : " Je suis nul ", " je ne suis pas à la hauteur " ou, " je suis un lâche ", etc.

Alain ressent une émotion de culpabilité terrible car il se dit : " Je suis un mauvais père ". Il s'agit d'une généralisation. Bien sûr, laisser tomber son enfant, c'est affolant sur le coup. Mais est-ce une raison pour se penser un mauvais père de manière plus générale ? Certainement pas.

Le problème de ce type de jugement, c'est qu'il nous enfonce. Si je suis un mauvais père, si je suis nul(le), il n'y a rien à faire. C'est mon être qui est en cause... Et je vais déprimer sans rien pouvoir faire.

Or, ce jugement n'est pas la réalité, c'est une interprétation. Ce qui est en cause, c'est un comportement. Et un comportement, cela peut se changer.

Quand vous détectez une pensée généralisatrice, chassez-la et trouvez une pensée plus adaptée. Pour Alain " Je ne sais pas bien tenir mon fils pour qu'il soit en sécurité ". Ou même " Je ne fais pas suffisamment attention à sa sécurité ".

Agissez pour éviter une nouvelle erreur...


Quand vous avez détecté le comportement en cause dans la survenue de l'erreur, travaillez à le changer. Pour Alain : comment tenir un enfant dans les bras. Il faut peut-être mieux le caler, lui demander de s'accrocher ? Il faut peut-être aussi s'entraîner à penser à sa sécurité de manière plus large : ceinture de sécurité, meubles sans bords pointus...

Si vous mettez sur la sellette votre comportement inadapté, vous avez des pistes et des solutions pour le changer. Et cette fois, votre erreur aura été productive. Elle ne se reproduira plus. Vous avez appris quelque chose. Non, vous n'êtes pas nul(le), vous savez tirer partie de vos expériences de vie, même désagréables !

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