Le vieillissement de la population, un défi pour l'hôpital

Grâce aux progrès de la médecine et de l'hygiène de vie, chacun peut espérer vivre plus longtemps que ses parents. Mais cet allongement de la durée de vie n'est pas sans effet sur le système hospitalier. Une étude du ministère de la Santé s'efforce d'en évaluer l'impact.

Quelles sont les répercussions du vieillissement de la population sur le système hospitalier ?

Réalisées par un groupe d'experts, ces projections s'efforcent de mesurer les effets du vieillissement de la population sur les structures de soins de court séjour (médecine, chirurgie et obstétrique) à trois échéances : 2010, 2020 et 2030. Elles ont été calculées sur la base de trois scénarios possibles. Le premier repose sur un statu quo, c'est-à-dire un maintien de tous les paramètres actuels relatifs à la démographie et aux établissements. Le second s'appuie sur l'hypothèse d'une poursuite des tendances actuelles. Enfin, le troisième scénario se fonde sur l'évolution prévisible des pathologies et des traitements, ainsi que sur une amélioration des modalités de prise en charge des patients.Plusieurs facteurs peuvent en effet influer sur le recours à l'hospitalisation et sur le fonctionnement des établissements dans les prochaines années : développement de l'éducation thérapeutique du patient, renforcement de la prévention, mise en place du dossier médical partagé, rapprochement entre le secteur sanitaire et le secteur social...Les résultats obtenus par le comité d'experts varient fortement selon les scénarios. Ainsi, à l'horizon 2030, le nombre de journées d'hospitalisation serait de 79,3 millions dans le premier scénario, de 56,4 millions dans le second et de 56,1 millions dans le troisième. Des chiffres à comparer aux 58,4 millions de journées réalisées en 2004. De même, le nombre de séjours en établissements de soins serait respectivement de 17,25, 17,22 et 18,34 millions par an. Mais, dans le troisième scénario (évolution des pathologies et des traitements), ce chiffre se répartirait entre 7,98 millions de séjours de plus de 24 heures (hospitalisation) et 10,35 millions de venues en soins ambulatoires. A l'inverse, dans le premier scénario (statu quo), cette répartition serait respectivement de 11,41 et 5,84 millions. Seul point commun à ces trois scénarios : une forte augmentation globale du nombre de séjours, qui était de 13,88 millions en 2004 (8,92 millions d'hospitalisations de plus de 24 heures et 4,96 millions de venues en ambulatoire).De telles évolutions auraient nécessairement des conséquences sur les capacités à mettre en Œuvre. Celles-ci s'élèvent actuellement à 194.111 lits de court séjour et à 15.101 places en ambulatoire. Dans le scénario n°1 - et toujours à l'horizon 2030 - il faudrait disposer de 266.815 lits d'hospitalisation et de 17.786 places en soins ambulatoires (séjours de moins d'une journée). Dans le troisième scénario, il ne faudrait en revanche que 156.695 lits, mais 30.460 places de soins ambulatoires.Il ne s'agit bien sûr là que de scénarios fondés sur un certain nombre d'hypothèses. Mais ils ont le mérite de faire apparaître au moins une certitude : l'hôpital de 2030 ne ressemblera pas à celui de 2008...

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