La vaccination: une alternative à la chimio?

La vaccination serait plus efficace que la chimiothérapie comme traitement postopératoire contre le cancer du poumon le plus fréquent. C'est à cette conclusion pleine d'espoir qu'est arrivée une étude coordonnée par le département de pneumologie de la KU Leuven en Belgique.
Sommaire

Vaccination à l'antigène MAGE-A3

L'agressif carcinome pulmonaire à petites cellules représente 80% des cas de cancer du poumon. Une opération ne se justifie que si le cancer est découvert dans un stade suffisamment précoce. Mais même après l'intervention chirurgicale il y a 50% de risque que le cancer du poumon récidive. La chimiothérapie postopératoire réduit ce risque de 30%, mais les effets secondaires en sont souvent très lourds.Une immunothérapie - souvent appelée vaccination pour simplifier - avec l'antigène MAGE-A3 apparaît aujourd'hui comme un traitement prometteur à la place ou en complément de la chimiothérapie. Avec la monothérapie, les patients souffrent moins des effets secondaires, à l'exception d'une légère fièvre dans les premières 24 heures après l'injection.Mais, et c'est très important, une vaccination réduit considérablement le risque de récidive. Dans l'étude pilote de la KU Leuven, le risque de rechute a été diminué de 25%, il est donc passé par exemple de 40 à 30%. Et si le cancer du poumon récidive quand même, il faudra plus de temps pour qu'il se déclare.

L'immunothérapie contre le cancer du poumon

Le Professeur Johan Vansteenkiste du département de Pneumologie de la KU Leuven/UZ Leuven est arrivé à cette constatation après l'étude de 182 patients, à qui on a administré après leur opération soit le vaccin MAGE-A3 soit un placebo. Le traitement a été développé par GSK Biologicals dans la localité brabançonne de Rixensart. L'immunothérapie MAGE-A3 (antigène MAGE-A3 et adjuvant) stimule l'activation du système immunitaire, ce qu'il ne fait normalement pas dans le cas du cancer, si bien qu'il se met à attaquer spécifiquement les cellules du cancer du poumon. Quatre années après la vaccination, l'effet positif de l'immunothérapie est manifeste. En même temps, les effets secondaires sont bien plus modérés que dans le cas de la chimiothérapie. « On peut la comparer à la décharge très ciblée d'une seule balle, tandis que la chimiothérapie équivaudrait à une décharge de chevrotine qui ne touche pas que les cellules cancéreuses », explique le professeur Johan Vansteenkiste.La vaccinothérapie semble surtout prometteuse pour les traitements à long terme, certainement chez les patients plus âgés, ou chez les personnes affaiblies par la lourde opération. La vaccinothérapie MAGE-A3 est maintenant testée dans le cadre d'une étude mondiale sur un échantillon de 2.000 patients opérés afin de confirmer les résultats.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.