Oméga-3/Oméga-6 : comment rétablir le ratio idéal

Publié par Stéphane Leduc
le 02/12/2025
4 minutes
gros plan de mains en train d'ouvrir une boite de sardines
Autre
L'alimentation moderne nous expose à un excès d'acides gras oméga-6, portant le ratio Oméga-6/Oméga-3 autour de 10:1 ou plus, bien loin de l'équilibre idéal de 5:1. Ce déséquilibre nourrit une inflammation chronique invisible, souvent liée aux douleurs articulaires, aux troubles de l'humeur et à la prise de poids. Découvrez les stratégies concrètes, basées sur les huiles végétales et les aliments clés, pour retrouver une santé globale et un bien-être durable dès aujourd'hui.

Au cœur de nos cellules se joue une bataille silencieuse et pourtant déterminante pour notre santé. Elle oppose deux familles d’acides gras polyinsaturés que notre corps ne sait pas fabriquer : les oméga-6 et les oméga-3. Tous deux sont dits "essentiels" et indispensables. Pourtant, notre mode de vie a radicalement bouleversé leur équilibre ancestral. Alors que l'alimentation de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs affichait un ratio proche de 1:1, celui-ci atteint aujourd'hui des sommets de 10:1, voire 20:1, en faveur des oméga-6. Ce décalage massif est loin d'être anodin et alimente un phénomène insidieux : l'inflammation de bas grade.

Pourquoi ce déséquilibre entre oméga-6 et oméga-3 est-il si courant ?

Les oméga-6, dont le précurseur est l'acide linoléique (AL), et les oméga-3, issus de l'acide alpha-linolénique (ALA), jouent des rôles complémentaires mais opposés. Les premiers sont pro-inflammatoires : ils déclenchent les mécanismes de défense de l'organisme, comme la coagulation, en cas d'agression. Les seconds, notamment les fameux EPA et DHA, sont des pacificateurs naturels qui régulent et éteignent cette réponse inflammatoire. Le problème survient car ces deux familles utilisent les mêmes enzymes pour être transformées par le corps. Quand les oméga-6 sont en excès, ils monopolisent ces enzymes, favorisant la production de molécules qui maintiennent le corps dans un état d'alerte permanent. L'omniprésence des huiles de tournesol, de maïs ou de soja dans les produits transformés a fait exploser notre consommation d'oméga-6, créant un terrain propice à l'inflammation chronique.

Quelles sont les conséquences d'une inflammation de bas grade ?

Loin d'être une simple abstraction biologique, ce déséquilibre a des répercussions concrètes et multiples. Sur le plan physique, il est souvent associé à une aggravation des douleurs et raideurs articulaires, comme dans le cas de l'arthrite. Mais son influence s'étend bien au-delà. Des études pointent son rôle dans les troubles métaboliques, notamment la résistance à l'insuline, un précurseur du diabète de type 2. Un excès d'oméga-6 favoriserait même la multiplication des cellules graisseuses, rendant la prise de poids plus facile. Le bien-être mental n'est pas épargné. Le DHA, un oméga-3, est un constituant majeur des membranes cellulaires du cerveau. Un déficit en oméga-3 a des conséquences directes sur la santé et l'humeur, augmentant les risques de troubles anxieux, de dépression ou encore de déclin cognitif.

Comment rétablir l'équilibre au quotidien ?

La bonne nouvelle est qu'il est possible d'agir concrètement pour inverser la tendance. Rééquilibrer son alimentation en oméga-3 et oméga-6 est la clé pour éteindre l'inflammation silencieuse naturellement. La première étape consiste à réduire drastiquement les sources d'oméga-6 en limitant les huiles de tournesol, maïs, soja, pépins de raisin et arachide, ainsi que les plats préparés et produits industriels qui en regorgent. Parallèlement, il faut augmenter les apports en oméga-3. Pour cela, privilégiez les huiles végétales riches en oméga-3 comme le colza et le lin pour vos assaisonnements, à utiliser exclusivement à froid pour préserver leurs bienfaits. L'huile de colza, notamment, est une alliée inattendue, car elle présente un excellent ratio d'environ 4:1.

Intégrer des poissons gras comme le maquereau, la sardine ou le saumon sauvage deux à trois fois par semaine permet un apport direct en EPA et DHA, les formes les plus actives. Pour les sources végétales, pensez aux graines de lin et de chia fraîchement moulues, ainsi qu'aux noix. Pour les personnes ayant un déficit important, une supplémentation en huiles de poisson de qualité, purifiées et testées sans métaux lourds, peut être une option pertinente. Une démarche simple qui, selon les estimations, pourrait bénéficier à près de 99 % de la population française, considérée comme déficitaire en oméga-3.