Une troisième greffe d’utérus en France

Pour la troisième fois dans l’Hexagone, une femme née sans utérus a reçu une greffe de cet organe. L’opération s’est déroulée le 21 octobre 2023 à l'hôpital Foch à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine.
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Une prouesse médicale. Une troisième femme s’est vue transplanter un utérus en France. L’intervention exceptionnelle s’est déroulée avec succès le 21 octobre dernier à l’hôpital Foch de Suresnes (92).

Il aura fallu 18 heures d’intervention chirurgicale, pilotée par Jean-Marc Ayoubi, chef du service de gynécologie-obstétrique et de médecine reproductive à l’hôpital Foch, pour permettre à Océane, née sans utérus, d'en porter un nouveau. Enfin pas si nouveau, puisqu’il s’agit de l’utérus de sa mère Gaétane, 57 ans. Autrement dit, l’organe dans lequel Océane s’est développée.

Tout un symbole qui remplit abondamment d’émotion la mère et les filles. "J'ai quand même un organe de ma mère en moi, ce qui est quand même assez fort comme symbole", a réagi Océane au micro de France Inter, qui a recueilli le témoignage des deux femmes.  

Une greffe consécutive à une agénésie utérine

L’auteur de cette transplantation délicate n’en est pas à son coup d’essai : Jean-Marc Ayoubi peut se targuer d’avoir réalisé la première greffe utérine en France en 2019. C’est également ce gynécologue obstétricien qui a réalisé la seconde transplantation utérine réalisée en 2022, avant celle-ci.

En plus de réaliser un troisième exploit, le médecin permet aussi à Océane de se rapprocher du rêve qu’elle n’espérait plus exaucer : celui de devenir maman.

A l’âge de 15 ans, l’adolescente, qui désespère d’avoir ses menstruations, apprend qu’elle souffre d’agénésie utérine, une absence congénitale d’utérus due à l’arrêt du développement d’un des canaux de Muller. Cette agénésie complète dans le cas d’Océane est liée à un syndrome de Rokistansky-Kuster-Hauser, une cause rare d’aménorrhée primaire.

Une procédure encore en développement

Grâce à la greffe utérine, Océane va pouvoir se projeter dans la maternité. Une forme de miracle qui tient plutôt de l’avancée technologique. Car pour mener à bien cette troisième transplantation, l’équipe de Jean-Ayoubi a déployé un nouveau protocole de recherche : l’hystérectomie par chirurgie mini-invasive robotique. Le médecin a expliqué la procédure à France Inter : "On retire l’utérus grâce à un robot qui nous offre une meilleure visibilité et des gestes beaucoup plus précis".

La technique, encore à l’étude, a permis de donner naissance à une cinquantaine d’enfants à travers le monde. La première naissance après une greffe d'utérus a eu lieu en 2014 chez une Suédoise. Coïncidence heureuse, cette nouvelle greffe utérine est intervenue dix jours après la naissance du bébé de la deuxième femme transplantée en 2022.

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