Un test de l'haleine pour dépister le cancer ?

Publié par Julie Luong
le 3/12/2010
Maj le
2 minutes
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Actuellement, le diagnostic d'un cancer, quel qu'il soit, ne peut être fait que sur la base d'une biopsie (prélèvement et analyse microscopique). Mais des recherches étudient actuellement l'utilité d'un test de l'haleine dans le dépistage des principaux cancers.

Aussi simple qu'un alcootest

Une étude menée par les chercheurs de l'Institut technologique Technion d'Israël avait déjà montré qu'un test de l'haleine pouvait être utile dans la détection du cancer du poumon. Une nouvelle étude publiée dans The British Journal of Cancer vient de confirmer que le test de l'haleine, simple d'utilisation et aussi économique qu'un alcootest, permettait de détecter la présence des principaux cancers (cancer du poumon, du sein, des intestins et de la prostate).

Un nez artificiel pour détecter les cancers

L'étude, basée sur 177 volontaires, malades ou non, a montré qu'un "nez artificiel" pouvait non seulement identifier les patients atteints d'un cancer mais aussi identifier le type de cancer présent, quel que soit l'âge et le sexe du patient. Saugrenu ? Pas vraiment. La croissance tumorale s'accompagne en effet de modifications des gènes et des protéines, qui peuvent entraîner l'émission de composants organiques volatiles (COV) repérables dans l'haleine. Les nanocapteurs, reproduisant artificiellement "un nez", sont tout à fait capables de détecter ces COV.

Ne pas dépister trop et trop tôt

Un test de l'haleine présente évidemment de nombreux avantages : non invasif, rapide et peu coûteux, il pourrait devenir un outil de dépistage mais aussi de suivi des patients malades. Toutefois, des recherches doivent encore être menées car plusieurs questions se posent actuellement. Tout d'abord, le risque existe qu'un cancer soit détecté "trop tôt". En effet, certaines petites tumeurs naissantes peuvent régresser naturellement sans qu'on en ait jamais connaissance. Par ailleurs, on sait que le d épistage de certains cancers peu agressifs, chez des personnes déjà âgées (cancers de la prostate par exemple) n'est pas toujours utile. Or, la portée anxiogène d'un dépistage systématique n'est jamais négligeable : il est donc très important de mettre ce facteur en balance avec les risques réels encourus par le patient.

La biopsie, nécessaire au diagnostic

Rappelons par ailleurs qu'aujourd'hui, un cancer ne peut être diagnostiqué que sur la base d'une biopsie (prélèvement et analyse microscopique). L'imagerie médicale donne évidemment de précieuses indications, tout comme le dosage de certains marqueurs sanguins, mais ni l'un ni l'autre ne suffisent à poser un diagnostic. Il n'existe donc actuellement aucune méthode simple et exclusive pour détecter un cancer. Il faudra donc certainement encore un peu de temps avant que le test de l'haleine n'apporte sa pierre à l'édifice...

Sources

Merci au Dr Vander Steichel, directeur scientifique de la Fondation contre le cancer. Peng, J., British Journal of Cancer, juillet 2010

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