Un poison nommé soft-drink !

En quarante ans, notre alimentation a subi de profondes évolutions, en particulier en engrangeant plus de sucres ajoutés, mais aussi de sel. Or, en parallèle, le poids moyen de l'homme a suivi une pente vertigineuse au point que l'obésité fait figure aujourd'hui de véritable épidémie à l'échelle planétaire. Pure coïncidence ?
L'eau, c'est démodé
Cela fait maintenant belle lurette que les eaux minérales ou de source sont largement concurrencées (et parfois détrônées) par les soft-drinks et les jus de fruits sucrés dans le panier des ménages. A titre d'exemple, en termes de production, le thé glacé représente 9 milliards de litres, dont deux milliards en Europe. En 2001, il s'est vendu 500 millions de litres de Lipton Iced Tea en Europe... C'est sans doute la face cachée de l'iceberg, car on ne parle ici que de thé glacé et l'ogre Coca-Cola joue sur un tout autre registre. Pour contrer cette offensive sucrée, les fabricants d'eaux minérales ont également changé leur fusil d'épaule ces dernières années, en proposant des eaux aromatisées et sucrées.Bref, on boit plus, mais de plus en plus sucré, même si le « light » se taille une belle part de marché.
Les calories se boivent
Aux Etats-Unis, l'United States Department of Agriculture a enregistré un doublement de la consommation de soft-drinks et de jus de fruits sucrés entre 1977 et 1996, alors que dans le même temps, la consommation de laitages baissait d'environ 20%.Des chercheurs de l'Université de Caroline du Nord, à Chapell Hill, ont montré que cet accroissement de la consommation est directement et majoritairement associé à une augmentation des calories apportées par les sucres.Dans leur enquête menée également entre 1977 et 1996, ils ont observé que sur les 83kcal supplémentaires apportées durant cette période par les sucres ajoutés, près de 80% étaient attribuées aux seuls soft-drinks et jus de fruits sucrés.
Un phénomène mondial
Et ce phénomène n'est pas seulement réservé au pays de l'Oncle Sam, puisque les auteurs de l'étude ont analysé les données alimentaires de 103 pays en 1962 et les ont confrontées à celles de 127 pays en 2000. A l'échelle mondiale, les sucres ajoutés ont fourni un surplus de 72kcal entre ces deux périodes. Là encore, les soft-drinks se taillent la part du lion. L'urbanisation et l'augmentation des revenus expliqueraient en partie ce constat, puisque entre 1962 et 2000, c'est surtout dans les pays sous-développés et moyennement développés que l'on a observé l'augmentation la plus spectaculaire des calories liées aux sucres. L'aide humanitaire est-elle seulement l'apanage des colas ? On peut se poser la question A ce rythme, on devrait bientôt voir réapparaître un autre problème : celui de la carie dentaire !