Un malade informé en vaut deux

Les malades deviennent des patients
Les pratiques changent, et de plus en plus rapidement. Autrefois, on consultait un médecin lorsqu'on était malade. Aujourd'hui, on consulte pour prévenir les maladies et pour améliorer son état de santé mais aussi son apparence. On devient alors un patient, quelqu'un qui consulte sans être malade pour autant. Parallèlement, avec la circulation de l'information, les patients sont de plus en plus informés et en demandent toujours plus à leur médecin.
Méfiance manifeste des patients
La nature des relations entre patient et médecin a été explorée à l'aide d'un sondage CSA réalisé pour le compte du magazine l'Expansion. On apprend ainsi que si les Français manifestent une certaine méfiance vis-à-vis de certains professionnels de santé, les médecins sont particulièrement bien respectés. Ils sont humains et compréhensifs pour 88% des patients, font attention à ne pas faire de prescriptions inutiles pour 77%, sans pour autant dire toute la vérité pour 61% des personnes interrogées. On constate aussi que les médecins généralistes sont mieux perçus que les spécialistes. Pour 51% des Français, les médecins généralistes perçoivent leurs patients comme des personnes qu'il convient de comprendre et d'écouter. Ce pourcentage descend à 19% vis-à-vis des spécialistes. 36% des Français pensent n'être pour leur médecin généraliste qu'un simple cas médical à traiter. Concernant les spécialistes, ce pourcentage monte à 67%.
Les patients s'informent avant tout
La confiance aveugle des patients envers leur médecin n'est plus de mise. D'autant plus qu'ils sont de mieux en mieux informés et considèrent davantage aujourd'hui que les médecins ont des comptes à rendre, particulièrement en cas d'erreurs. L'évolution des comportements tire la médecine vers le haut, vers plus de qualité. Ce phénomène est notamment renforcé par l'établissement d'indicateurs officiels, qui ont par exemple donné lieu aux palmarès des hôpitaux sur le critère des infections nosocomiales ou du nombre d'actes chirurgicaux réalisés. Mais les progrès thérapeutiques y contribuent aussi pour beaucoup. Le magazine cite quelques-unes des incroyables évolutions dont on peut aujourd'hui bénéficier : greffe de visage, implantation d'électrodes dans le cerveau pour améliorer la vie des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, destruction de tumeurs par haute température, etc. Mais les promesses de la médecine dans un futur proche sont toutes aussi impressionnantes. La thérapie cellulaire promet de pouvoir réparer certains organes à l'aide de cellules spécifiques produites en laboratoire à partir de cellules souches comme celles présentes dans les embryons Des greffes de neurones dans les cerveaux de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer font aussi partie des perspectives. Grâce au décryptage du génome humain, le dépistage des personnes à risque de développer les grandes maladies que sont le diabète, les maladies cardiovasculaires, les cancers, l'asthme ou encore les démences, etc.,deviendra possible. En conclusion, la médecine change, les patients changent. Et si l'égalité face aux soins est contrôlée, demain, nous devrions être encore mieux soignés