Un hiver sans grippe et sans rhume

Publié par Carolina Gelitti
le 6/01/2014
Maj le
8 minutes
portrait d'hiver de la belle jeune femme couvrant le visage avec l'écharpe en laine closeup de l'heureuse fille se sentir froid en plein air dans la ville jeune femme tenant l'écharpe et regardant la caméra
En hiver, les microbes attaquent… Défendez-vous… ou soignez-vous efficacement.
Pour supporter plus confortablement des symptômes pénibles, mais aussi pour éviter les complications.
 

La grippe

À la mauvaise saison, dès que l’on a de la fièvre, le nez qui coule et que l’on se sent un peu raplapla, on a tendance à dire « j’ai la grippe ». C’est souvent un syndrome grippal, provoqué par d’autres virus hivernaux, qui se manifeste par des symptômes ressemblants mais moins forts.

La grippe est plus ou moins grave selon les virus, lesquels s’assemblent différemment chaque année, mais elle met KO en provoquant fièvre élevée, fatigue intense, courbatures, maux de tête et malaise général. Si l’on a un certain âge ou une maladie chronique, elle peut déboucher sur des complications.

Protection vaccinale

Heureusement, pour les personnes fragiles, il existe un vaccin, différent chaque année. Mais tout le monde peut en bénéficier, pour éviter d’être cloué au lit et de perdre des journées de travail. Le vaccin cependant ne protège pas contre les autres virus, très nombreux, qui circulent l’hiver. On peut donc être vacciné contre la grippe et présenter un syndrome grippal. Cela ne remet pas en cause l’efficacité du vaccin.

Le vaccin, pour qui ?

Le nouveau vaccin est disponible depuis début octobre.

Il est encore temps, mais mieux vaut ne pas trop attendre, car il faut deux semaines pour être protégé.

Il est gratuit pour :

  • les personnes âgées de plus de 65 ans,
  • celles qui souffrent d'une maladie chronique (diabète, asthme, BPCO, mucoviscidose, insuffisance cardiaque…).

Depuis cette année, également pour :

  • les femmes enceintes, quel que soit le trimestre de grossesse,
  • les personnes atteintes de maladies du foie,
  • les personnes obèses ayant un indice de masse corporelle (IMC) égal ou supérieur à 40.

Si vous avez déjà reçu un vaccin gratuit l’an dernier.

Présentez à votre pharmacien la prise en charge adressée par votre caisse d’assurance maladie, il vous délivrera le vaccin et vous pourrez vous rendre chez une infirmière sans passer par le cabinet médical.

Si c’est la première fois.

Prenez rendez-vous avec le médecin et munissez-vous de l’imprimé.

Combattez les virus

Le rhume et les divers maux respiratoires de l’hiver sont majoritairement dus à des virus.

Ces virus sont de deux sortes : ceux qui causent des gastro-entérites et, surtout, quantité de virus respiratoires, responsables de rhumes, sinusites, bronchites et autres joyeusetés.

Contagion

Les virus saisonniers se transmettent de plusieurs façons :

  • Gouttelettes chargées de virus émises par un malade qui tousse, éternue ou postillonne.
  • Salive y compris par les baisers.
  • Contact direct des mains d’une personne infectée à une autre, par exemple en serrant les mains en arrivant au travail.
  • Contact d’objets contaminés : bouton d’ascenseur, poignée de porte, couverts, tétine, etc.
  • Air contaminé, surtout dans une pièce fermée occupée par une personne malade : chambre, salle d’attente, bureau…

Rhume ou rhinite ?

C’est la même chose. Attention tout de même à ne pas confondre avec la rhinite allergique, le fameux rhume des foins.

Il est assez rare de ne pas avoir un rhume durant l’hiver. De novembre jusqu’à la fin du printemps, circulent environ deux cents virus différents, responsables de rhumes plus ou moins pénibles. C’est le nombre élevé de ces virus qui empêche notre système immunitaire de bloquer leurs attaques la fois suivante.

Congestion nasale, maux de gorge et de tête… des médicaments sans ordonnance suffisent à améliorer les symptômes, mais le conseil du pharmacien est préférable, car il faut bien respecter les posologies. Pris ou appliqués en excès, les vasoconstricteurs destinés à arrêter les écoulements peuvent provoquer des rhumes chroniques.

Si le rhume est léger, préférez les solutions naturelles : inhalations, gargarismes, solution saline.

Du larynx aux bronches

L’infection virale peut gagner les étages inférieurs de l’appareil respiratoire.

  • Rhinopharyngite

    Le rhume descend et enflamme la gorge, avec picotements, brûlures et toux.

  • Laryngite

    Les cordes vocales sont gonflées et douloureuses, donnent une voix enrouée, cassée ou éteinte. Pour votre enfant, prudence, si la fièvre monte trop et s’il respire mal, direction les urgences.

  • Sinusite

    Les fosses nasales communiquent avec les sinus qui peuvent être contaminés par le rhume. La sinusite provoque des douleurs aux orbites, une tête lourde, un mouchage plus ou moins purulent…

  • Otite

    Les fosses nasales communiquant aussi avec les trompes d’Eustache, le rhume peut entraîner une otite : douleur au niveau du tympan, écoulements jaunâtres parfois. Consultez pour savoir s’il y a une surinfection.

  • Bronchite

    La toux d’abord sèche et quinteuse devient grasse et productive (crachats purulents). Les antibiotiques sont sans effet, mais à partir d’un certain âge ou en cas de maladie cardiaque, respiratoire ou de cancer, on peut redouter une surinfection bactérienne.

  • Angine

    Prudence aussi, elle peut être bactérienne dans 2 à 3 cas sur 10. Des antibiotiques sont alors nécessaires pour éviter des complications parfois graves (rhumatisme articulaire aigu). Consultez, le médecin procédera à un test de diagnostic rapide.

Bronchiolite, limitez les risques

Chaque hiver, près de 30 % des enfants de moins de 2 ans sont affectés par la bronchiolite*.

C’est une maladie respiratoire des petites bronches due à un virus répandu et très contagieux qui se transmet par la salive, les éternuements, le matériel souillé et les mains.

Elle débute en général par un simple rhume et une toux, puis l’enfant est gêné pour respirer (sifflements, quintes de toux) et peut avoir du mal à manger et à boire.

Ce qu'il faut faire :

  • Désencombrez le nez de bébé avec du sérum physiologique dès qu’il est enrhumé.
  • Couchez-le sur le dos, mais mettez un petit coussin sous le matelas pour surélever la tête.
  • Faites-le boire régulièrement.
  • Ne l'exposez pas du tout à la fumée de tabac.
  • Consultez le médecin s’il présente des signes de bronchiolite, rapidement s’il a moins de 3 mois car elle peut être grave chez le tout-petit.

    Le médecin prescrit la plupart du temps des séances de kinésithérapie respiratoire ou/et des bronchodilatateurs pour désencombrer les bronches. Ainsi, consultation aux urgences et hospitalisation sont rarement nécessaires. L’enfant guérit en général au bout de 5 à 10 jours et toussote durant 2-3 semaines.

Prenez des mesures d’évitement :

  • Lavez-vous les mains à l’eau et au savon avant de vous occuper de bébé.
  • En cas de rhume ou de toux, portez un masque (en pharmacie) pour vous occuper de lui, ainsi que toutes les personnes qui l’approchent.
  • Aérez sa chambre tous les jours au moins 10 minutes.
  • Pas d’échange, dans la famille ou l’entourage, de biberon, sucette, couverts et verres non nettoyés.
  • Évitez tout contact avec une personne enrhumée ou grippée.
  • Pas de sortie dans des lieux publics (centres commerciaux, transports en commun, hôpitaux…).

* Brochure à télécharger sur www.inpes.sante.fr

Conseils de pharmacien

  • Fièvre, inflammation, douleur

    Paracétamol, aspirine ou ibuprofène. En comprimés effervescents, à avaler, à croquer, en sachets, suppositoires ou sous forme buvable.

  • Mal de gorge

    Collutoire et pastilles de lysopaïne sans sucre au goût citron-eucalyptus pour retrouver la voix.

  • Toux 

    Sirops aromatisés pour toux sèche ou grasse, fluidifiants en sachets à diluer ou unidoses à prendre sans eau, sirops homéopathiques ou de phytothérapie (thym et drosera).

  • Inflammation des sinus 

    Ampoules ou capsules d’eucalyptol et d’huiles essentielles pour inhalation.

  • Nez infecté

    Désinfectants locaux en gouttes nasales, sachets ou comprimés contenant vasoconstricteurs et antihistaminiques, dosettes de sérum physiologique ou flacon d’eau de mer stérilisée.

Sondage : astuces contre les microbes

Les effets bénéfiques des vacances sont loin… Un sondage Ifop/Upsa récent indique que les Français estiment qu’ils sont même très fugaces.

Pour les prolonger et mieux réagir aux microbes de la mauvaise saison, ils recourent souvent à des astuces, somme toute fondées :

  • 29 % essaient de faire encore le plein de soleil tant qu’il y en a.
  • 26 % font attention à équilibrer leur alimentation, légumes, fruits…
  • 20 % essaient de se coucher tôt.
  • 16 % prennent de la vitamine C.
  • 12 % font un peu d’exercice physique.
  • 11 % prennent du magnésium.

Protégez-vous

Respecter quelques règles d’hygiène simples et de bon sens permet d’éviter ou du moins de limiter les risques de contamination.

On n’attrape pas un rhume simplement parce qu’on a pris froid, mais parce que les virus circulant par temps froid et humide sont très contagieux et concentrés. Le froid joue un rôle indirect, l’organisme tournant à plein régime pour maintenir une température corporelle constante, ce qui fragilise le système immunitaire.

Mieux vaut donc vous couvrir chaudement en superposant plusieurs couches légères, avec bonnet et écharpe.

Prévention, mode d’emploi

  • Limitez les transports en commun et les endroits surpeuplés.

    Ils multiplient les occasions de s’infecter. Ne partagez ni verres, ni couverts, ni serviette pour s’essuyer les mains. Fuyez ceux et celles qui éternuent et toussent, évitez bises et poignées de main.

  • Portez le moins souvent possible les mains au visage.

    Lavez-les fréquemment avec du savon, sans oublier ongles et poignets, et systématiquement après un bain de foule ou après avoir côtoyé une personne enrhumée ou malade. Ou frictionnez-les avec un gel antibactérien (à glisser dans le sac ou la poche) quand vous ne disposez pas d’un lavabo.

  • Nettoyez souvent poignées de porte, interrupteurs, télécommande, téléphone, ordinateurs, jouets…

    Surtout s’il y a un malade à la maison ; les virus survivent pendant des heures sur un objet.

  • Chauffez sans surchauffer.

    Passer brutalement d’un intérieur très chaud à l’extérieur froid constitue une agression thermique doublée d’une agression hygrométrique (du sec à l’humide), qui rend les muqueuses nasales plus sensibles aux microbes. Aérez en laissant les fenêtres grandes ouvertes au moins 10 minutes par jour pour renouveler l’air.

  • Arrêter de fumer

    C'est une des meilleures façons de se protéger des infections : le tabac irrite et fragilise l’appareil respiratoire.

  • Pensez aux autres

    Si vous avez un rhume ou une autre maladie hivernale, limitez embrassades, câlins et poignées de mains ; utilisez des mouchoirs en papier à usage unique à jeter dans une poubelle fermée ; mettez une main ou le creux du coude devant votre bouche pour éternuer ou tousser ; portez un masque de protection pour vous occuper d’un bébé ou d’une personne âgée ou affaiblie.

Renforcer ses défenses

  • Phytothérapie

    Teintures mères ou gélules à base d’Echinacea, éleuthérocoque, pollen, gelée royale et quand on est malade, échinacée, infusions de thym au miel, lavande, sureau, mauve, lavande.

  • Aromathérapie

    Huiles essentielles en gouttes, gélules, capsules de bouillon blanc, myrte, bourgeons de pin et si on est infecté, associations ciblées comme un spray ravintsara-niaouli-eucalyptus en cas de rhume.

  • Homéopathie

    Oscillococcinum et quand on est malade, granules adaptés aux symptômes : Ferrum phosphoricum, Aconit, Allium cepa, Bryonia…

  • Micronutrition

    Comprimés, capsules ou ampoules à base de fer, vitamine D et zinc ; pour renforcer la flore intestinale, probiotiques et sélénium ; en cas d’infection, compléments alimentaires.

Sources

Article "Un hiver sans grippe et sans rhume" du magazine Bien-Etre & Santé n°306 de novembre 2013.

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