Tumeurs, fibromes, hémorragie… Et si c’est mon radiologue qui « m’opère » ?

La radiofréquence fait partie de l’arsenal thérapeutique du radiologue
En radiologie interventionnelle, le radiologue passe une petite sonde dans les vaisseaux, dans les voies naturelles ou à travers la peau sous contrôle d’un examen d’imagerie, jusqu’à sa cible. Selon le problème à régler, plusieurs solutions s’offrent alors à lui : boucher un vaisseau qui saigne ou des vaisseaux qui nourrissent des tumeurs, brûler des tumeurs par le froid (cryothérapie) ou par la chaleur (radiofréquence), apporter localement un traitement (chimiothérapie, billes radioactives) ou installer un petit dispositif sur place comme un stent (qui ressemble à un petit ressort) pour empêcher qu’une artère ne s’obstrue, etc. De nombreuses spécialités médicales sont ainsi concernées : gynécologie, gastro-entérologie, pneumologie, néphrologie, rhumatologie, cancérologie, neurologie…
Le radiologue peut intervenir dans des domaines variés
Grâce à tous ces moyens d’action, le radiologue peut agir en cas d’hémorragie (digestive, pulmonaire, gynécologique). Il peut aussi être en première ligne du traitement d’un cancer (au niveau du foie, du poumon, du rein, etc.) ou d’une tumeur bénigne comme le fibrome. Ce n’est pas tout : l’injection de ciment pour consolider une fracture vertébrale douloureuse ou l’élimination d’un fragment de hernie discale venant comprimer le nerf sont aussi possibles et tout cela, sans qu’il y ait besoin de recourir à la chirurgie classique ! Étant donné que ces gestes demandent une très grande précision et un bon entraînement, il n’y a pas de radiologue interventionnel à tout faire, mais des radiologues hyper spécialisés : le radiologue qui traite une tumeur du foie n’est pas le même que celui qui embolise les artères venant alimenter un fibrome ou qui s’occupe d’arrêter une hémorragie. À chacun sa spécialité !
Se faire soigner par le radiologue : une alternative intéressante à la chirurgie
La radiologie interventionnelle ne permet pas de supplanter la chirurgie qui reste souvent indispensable (notamment pour les grosses tumeurs), mais lorsqu’elle est techniquement possible ou que le malade n’est pas en état de supporter une opération classique, elle représente une alternative intéressante. De plus, les séjours à l’hôpital et le temps de récupération sont généralement plus courts qu’après une chirurgie : par exemple, après embolisation d’un fibrome, une semaine d’arrêt de travail suffit contre trois semaines après chirurgie classique. Pour la sécurité sociale, il y a donc aussi matière à faire des économies.
Radiologue interventionnel : un spécialiste en mal de reconnaissance
Du fait de sa jeunesse – la radiologie interventionnelle a surtout explosé à partir des années 2000 – la radiologie interventionnelle peine encore à être reconnue : par exemple, elle n’est pas prise en compte dans les classements des hôpitaux. De même, les services de pointe qui y ont recours y sont de leur poche car le matériel de radiologie thérapeutique n’est pas correctement pris en charge : la même aiguille que celle utilisée par un chirurgien au bloc opératoire est jusqu’à cinq fois moins bien remboursée lorsqu’elle est utilisée par un radiologue.
Sources
Le Quotidien du Médecin : www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/cancerologie/un-meilleur-financement-pour-des-soins-innovants ; www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/imagerie/eveillez-le-therapeute-qui-est-en-vous ; Haute autorité de santé : www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2014-07/radiologie_interventionnelle_v10_2014-07-08_16-46-50_792.pdf.