Traitement du sida : quels sont les effets secondaires des antirétroviraux ?

Traitement du sida : quelle qualité de vie sous antirétroviraux ?
La recherche est toujours active dans le domaine des traitements du sida, mais à ce jour, il n’existe toujours pas de traitement curatif. La seule prise en charge dont on dispose est le traitement antirétroviral, dont l’efficacité s’améliore et qui vise à empêcher la réplication du virus du sida.
Ce traitement, à condition d’être mis en place le plus tôt possible, permet de freiner l’évolution vers la maladie sida. Autrement dit, encore aujourd’hui, le dépistage est primordial pour stopper la contamination de nouvelles personnes et pour traiter les personnes porteuses du virus du sida.
Effets secondaires des antirétroviraux
Reste que la prise d’antirétroviraux à long terme s’accompagne aussi d’effets secondaires, qu’une étude a tenté d’évaluer en suivant une population de 1.200 patients français infectés par le VIH et sous antirétroviraux depuis 5 ans ou plus, entre mars et juillet 2010 (cohorte Prélude). L’objectif principal était de décrire les troubles liés aux traitements qui influencent la vie des patients et leurs perceptions.
Hyperglycémie, surpoids, pathologies cardiovasculaires...
Les patients, majoritairement des hommes (71%), étaient âgés en moyenne de 47 ans, séropositifs depuis 15 ans en moyenne et sous antirétroviraux depuis 12 ans. Les complications étaient le plus souvent de type hyperglycémie, surpoids, hépatite C, pathologies cardiovasculaires, addictions (tabac 91%, alcool 31%).
Quelque 79% des patients se sont plaints d’au moins un trouble dans les trois catégories suivantes :
- Trouble physique : modifications corporelles, fatigue, ballonnements, diarrhées…
- Trouble neuropsychique : troubles du sommeil, sentiment de vide, tristesse, perte de mémoire, crampes, douleurs au niveau des muscles…
- Alteration de la qualité de vie : limitation due à la fatigue, gêne liée aux modifications corporelles, aux troubles neuropsychiques.
Fatigue, troubles du sommeil, de la mémoire...
On retiendra que les patients sous traitement antirétroviral sont le plus souvent victimes de fatigue avec un fort retentissement dans leur vie quotidienne, viennent ensuite les troubles du sommeil, de la mémoire et les changements corporels.
À savoir sur le traitement du sida
Le traitement du sida repose aujourd’hui le plus souvent sur l’association de trois médicaments antirétroviraux ou plus, certains empêchant la formation de certaines protéines dont le virus a besoin pour survivre, d’autres inhibant la fixation du VIH sur les lymphocytes CD4.
Aménagements professionnels, aide de l'entourage...
Le traitement du sida est basé sur un équilibre subtil et fragile, nécessitant de constantes adaptations, des aménagements professionnels, l’aide de l’entourage, le recours aux médecines complémentaires, et si nécessaire des pauses dans le traitement antirétroviral.
Dans tous les cas, la recherche doit se poursuivre pour améliorer les traitements, en matière d’efficacité et pour atténuer les effets secondaires. Il est aussi impératif de continuer la réflexion visant à améliorer l’accompagnement des malades.
Le dépistage du sida est trop tardif dans un cas sur trois
L’enjeu du dépistage est toujours aussi prioritaire pour empêcher la contamination de nouvelles personnes et pour un dépistage plus précoce. En effet, selon les données publiées dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire consacré à l’infection au VIH-sida en France en 2012, le dépistage a lieu dans un cas sur trois à un stade avancé (27%), au stade de la maladie sida, ce qui représente de conséquentes pertes de chances. Les diagnostics tardifs concernaient principalement les personnes de 50 ans et plus et les hommes hétérosexuels.
Le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité vis-à-vis du sida en 2012 a été estimé à 6.400, dont 42% d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, 38% d’hétérosexuels nés à l’étranger, 18% d’hétérosexuels nés en France et 1% d’usagers de drogues injectables.
Une fois sur trois, les patients se font dépister à un stade trop avancé
Mais le motif de dépistage le plus fréquent est la présence de signes cliniques (35%), traduisant un stade tardif de l’infection au VIH. Ainsi, l’incitation des médecins à proposer un test de dépistage à tous, en dehors de toutes situations à risque, se justifie parfaitement !
Depuis les recommandations d’élargissement du dépistage, on a constaté une augmentation du nombre de sérologies, mais sans accroissement du nombre de sérologies positives. Ainsi, selon les dernières données de surveillance de l’Invs, « un recul plus important est nécessaire pour déterminer si cet élargissement permet un diagnostic plus précoce et une diminution de la prévalence des personnes infectées par le VIH mais non diagnostiquées ».
Sources
Le Quotidien du Médecin, 8 décembre 2011 ; XIIIe Assises & XIIe Congrès de la Société Française de Lutte contre le Sida, symposium Abbott France, décembre 2011 ; Bulletin épidémiologique hebdomadaire n° 43-44, décembre 2011.