Toxoplasmose : quels sont les risques pour le bébé ?

Publié par Marion Garteiser
le 3/12/2014
Maj le
3 minutes
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On sait que la toxoplasmose, si elle est contractée par la mère pendant la grossesse, peut mettre le bébé en danger. Mais quels sont les risques exactement, et quelles sont les solutions existantes ?

La toxoplasmose, c’est quoi au fond ?

La toxoplasmose est une maladie infectieuse, causée par la présence dans l’organisme d’un parasite appelé toxoplasma gondii.

Ce parasite vit et se reproduit chez les chats. Les félins l’éliminent dans leurs selles. Le toxoplasma gondii peut aussi infecter d’autres animaux qui entrent en contact avec leurs déjections. Nous pouvons ainsi l’attraper en changeant la litière de nos matous domestiques, mais aussi en mangeant la viande (mal cuite) d’animaux porteurs du parasite.

Quand la maladie est contractée après la naissance, elle ne cause généralement pas de symptôme, mais le parasite reste présent dans l’organisme à vie.

La toxoplasmose est dangereuse pour le fœtus

Le problème se pose si la maladie est contractée par une future mère pendant la grossesse. En effet, le parasite qui colonise l'organisme maternel peut passer la barrière du placenta et s’attaquer au fœtus. Il risque alors d'entraîner des lésions irréversibles au niveau du cerveau, à l’origine de retards psychomoteurs sévères, de crises d'épilepsie, etc. Les malformations du crâne sont fréquentes. Les yeux peuvent aussi être atteints par le parasite, ce qui entraîne une inflammation puis la formation de cicatrices sur la rétine. Selon leur taille et leur localisation, les séquelles peuvent aller jusqu'à la cécité. D'autres malformations sont moins fréquentes, au niveau du cœur, du foie, de la rate... La toxoplasmose congénitale concerne à peu près un bébé sur 3000 ; mais les cas où elle entraîne des symptômes sont bien moins fréquents.

La nature et la gravité des conséquences de la toxoplasmose dépendent du stade de la grossesse.

  • Au premier trimestre : la contamination du bébé est rare (5 % des mères qui attrapent la maladie la transmettent), mais très grave – on risque la mort du bébé parce que le parasite s’attaque à un système nerveux central en plein développement. Si le bébé survit, des séquelles très sévères sont à prévoir.
  • Au deuxième trimestre : la contamination du bébé est plus fréquente (40 %). Le cerveau peut être atteint, mais moins souvent. Les troubles oculaires sont plus fréquents.
  • Au troisième trimestre : la contamination du bébé est beaucoup plus probable (60 % des infections sont transmises) mais le système nerveux central est généralement indemne. Seuls les yeux peuvent être touchés.

Que peut-on faire contre la toxoplasmose ?

En premier lieu, bien sûr, il faut éviter d'entrer en contact avec le parasite si l'on attend un bébé. Vous trouverez ici une liste des aliments et des activités qui peuvent entraîner un risque de toxoplasmose.

Il existe par ailleurs des traitements qui limitent le risque de transmission au bébé. Et même si celui-ci est atteint, on peut aussi lui administrer des antibiotiques pour éviter ou diminuer l'impact de la maladie.

Le traitement doit être mis en place le plus tôt possible pour être efficaces. C’est pourquoi on conseille à toutes les futures mères qui n’ont pas déjà été infectées (c’est le cas de la moitié des gens à peu près) de faire une prise de sang chaque mois pour qu'elles et leur bébé soient soignés au plus vite si l’on détecte une séroconversion (présence du parasite ou d’anticorps contre le parasite alors qu’il n’avait jamais été détecté).

En cas de séroconversion, une analyse du liquide amniotique permet de vérifier si le fœtus a été, ou non, contaminé.

Sources

Orphanet. Cliniques Saint-Luc.

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