Tout savoir sur la fièvre jaune

Qu'est-ce que la fièvre jauneComment se transmet la maladie ?Quel traitement ?La vaccinationLes autres méthodes de prévention
Qu'est-ce que la fièvre jaune
Malgré l'existence d'un vaccin sûr et efficace, produit depuis la fin des années 1930, le nombre de personnes atteintes dans le monde a augmenté depuis une vingtaine d'années, et la fièvre jaune pose actuellement de sérieux problèmes de santé publique. Le microbe responsable est un virus de la famille des Flavivirus, transmis à l'homme par la piqûre de moustiques. Deux types génétiques différents sont actifs en Afrique : l'un à l'Est et l'autre à l'Ouest. Deux autres types génétiques sont présents en Amérique du Sud, mais depuis 1974, un seul a été rendu responsable de flambées épidémiques de la maladie. Le point important est qu'on ne dispose malheureusement d'aucun médicament capable de tuer le virus, de diminuer sa multiplication ou de s'opposer à ses effets. Après avoir été injecté dans l'organisme par des moustiques, le virus ne cause aucun symptôme pendant une période d'incubation de 3 à 6 jours. Dans certains cas, les personnes atteintes ne ressentent jamais aucun symptôme. Mais en général, une phase aiguë survient ensuite, avec une fièvre à 39° ou 40°C, des douleurs musculaires (en particulier mal de dos), des maux de tête, des frissons, une perte d'appétit, des nausées et parfois des vomissements. Normalement, en cas de fièvre, la fréquence cardiaque (le pouls) s'accélère. Mais dans le cas de la fièvre jaune, elle devient parfois étonnamment lente. Lorsque la phase aiguë n'est pas très violente, elle peut être difficile à distinguer d'une banale grippe. Les symptômes s'améliorent généralement au bout de 3 à 4 jours jusqu'à disparaître. Mais 24 heures plus tard, près de 15% des malades entrent alors dans la « phase toxique » de la maladie. La fièvre réapparaît, la peau et le blanc des yeux du malade deviennent jaune vif, les maux de ventre reviennent, avec des vomissements. Des saignements peuvent survenir, par la bouche, le nez, les yeux ou l'estomac. Le fonctionnement des reins se détériore. Environ la moitié des malades entrés dans cette « phase toxique » décèdent. L'autre moitié se remet difficilement de cette maladie.
Comment se transmet la maladie ?
Le virus se développe chez l'homme et chez certains singes. Il est transporté des uns aux autres par des moustiques de différentes espèces, vivant en milieu sauvage ou habité. Les moustiques peuvent aussi transmettre les virus à leurs oeufs, qui, très résistants, sont capables d'attendent la saison des pluies suivante pour éclore. Le virus peut ainsi survivre d'une année sur l'autre. La transmission des virus par les moustiques fournit un moyen de lutte préventive contre la fièvre jaune : la lutte contre les moustiques. Certains programmes de santé publique étaient parvenus à les éliminer de certaines régions d'Amérique du Sud. Hélas, nombre d'entre eux ont été peu à peu abandonnés ; les populations de moustiques ont à nouveau augmenté, accroissant ainsi les risques de poussées épidémiques.
Quel traitement ?
Il n'existe aucun traitement spécifique de la fièvre jaune. Aucun médicament n'est capable de détruire le virus, ni de l'empêcher de se multiplier dans le corps humain ou de diminuer ses capacités à provoquer la maladie. Aux stades de début, les seuls traitements utiles sont les médicaments contre la fièvre et les produits de réhydratation par voie orale, qui visent à empêcher le développement d'une déshydratation qui aggraverait la maladie. Des antibiotiques peuvent être prescrits en cas de surinfection (car la fièvre jaune provoque une diminution des défenses de l'organisme, le rendant ainsi vulnérable à d'autres microbes).Au stade « toxique », il est nécessaire de mettre en place des mesures de réanimation ou de soins intensifs (perfusions, administration de médicaments pour améliorer la coagulation du sang, dialyse si besoin, etc.). Malheureusement, tous ces traitements sont rarement disponibles pour les populations pauvres qui vivent dans les zones à haut risque de fièvre jaune.
La vaccination
Le vaccin existe depuis une soixantaine d'années. C'est un vaccin vivant, formé d'un virus rendu sans danger par des moyens artificiels. Son effet protecteur se développe en une semaine et protège environ 95% des sujets vaccinés. Une seule dose de vaccin (0,5ml) protège pendant au moins 10 ans, et probablement bien plus longtemps.
Très peu d'effets indésirables
Plus de 300 millions de vaccins ont été administrés dans le monde et les effets indésirables ont été extrêmement rares. Près de 5% des vaccinés, présentent une petite poussée de fièvre avec des maux de tête et des douleurs dans le dos, 4 à 6 jours après la vaccination, et pendant 2 à 3 jours. Les réactions allergiques sont rarissimes. Une vingtaine de cas de méningite ont été observés, presque toujours chez des nourrissons âgés d'environ 3 mois et demi. C'est pourquoi cette vaccination n'est généralement pas recommandée aux enfants de moins de 6 mois. De même, pas de vaccination chez la femme enceinte, sauf en cas de développement d'une épidémie dans la région.
Très peu de contre-indications
Les autres contre-indications sont les affections cancéreuses en évolution, les diminutions graves des défenses immunitaires (sida, traitement à long terme par des dérivés de la cortisone, etc.) et les allergies aux protéines d'oeuf.
Les autres méthodes de prévention
Ce sont essentiellement des méthodes de lutte contre les piqûres de moustiques. Dans les régions rurales infectées par la fièvre jaune, il est recommandé de porter arder des vêtements longs (pantalons, chemises à manches longues), des chaussettes et des chaussures. Il est prudent d'éviter de sortir à partir de la nuit tombante. Certains produits sont efficaces pour repousser les moustiques : en particulier ceux à base de DEET. On également s'équiper de produits à pulvériser sur les vêtements ou les murs des maisons, ainsi que d'une moustiquaire. Sachez qu'il existe des solutions dans lesquelles faire tremper ses vêtements ou sa moustiquaire pour obtenir une imprégnation pouvant durer plusieurs semaines.
Sources
" Fièvre jaune ", In Gentillini M. et Duflo B. " Médecine tropicale ", Flammarion Médecine-Sciences, Paris 1982 : 377-382 ; Organisation mondiale de la santé " Yellow fever " Fact Sheet N°100, Août 1999, http://www.who.int/inf-fs/en/fact100.html ; " Yellow feverâ€, In U.S. Department of health and human services (DHHS) ; "Health information for international travel, 1999-2000 " DHHS éd., Atlanta(USA) 1999 : 152-155, http://www.cdc.gov/travel/yellowbk99.htm ; " Fièvre jaune " In Direction générale de la santé - Comité technique des vaccinations " Guide des vaccinations " Ministère de la santé /l'Assurance maladie / Comité français d'éducation pour la santé éditeurs, Paris 1995 : 164-169.