Thalidomide : le retour !

La commercialisation de la Thalidomide a été interdite depuis 30 ans car elle avait été responsable de la naissance de nombreux bébés phocomèles (dépourvus de membres). Depuis lors ses propriétés anti-inflammatoires ont été testées dans d'autres maladies… avec succès.

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De triste réputation, la Thalidomide est un médicament dangereux chez la femme enceinte ou en âge de procréer car elle provoque de terribles malformations du fœtus. Celui-ci peut perdre tout ou partie de ses membres, quelques doigts terminant de difformes moignons. Pourtant, la Thalidomide est l'un des plus puissants anti-inflammatoires connus et dans ce but il a été testé dans de nombreuses maladies graves.

Ce fut le cas dans la lèpre, la maladie de Behçet, l'atteinte cutanée du lupus érythémateux systémique, de la réaction du greffon contre l'hôte (les rejets de greffe). Plusieurs études récentes ont montré son intérêt chez le patient souffrant du Sida en cas de troubles diarrhéiques, de sarcome de Kaposi ou en cas de simple altération de l'état général. Des essais sont actuellement en cours dans la polyarthrite rhumatoïde et dans certains cancers.

Ainsi, sous réserve d'une surveillance neurologique et d'une contraception efficace, la Thalidomide pourrait retrouver de nouvelles indications dans un cadre bien défini. Prescrite dans la polyarthrite rhumatoïde, son usage pourrait même devenir fréquent, cette maladie touchant de nombreuses personnes.

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Source : Calabrese L et coll. Am J Med 2000 ;108 :487-95.