Test Hémoccult et cancer colorectal : quand faut-il faire le test ?

Le cancer colorectal : l’un des cancers les plus fréquents
Selon les estimations de l’Institut de veille sanitaire (InVS), 21.500 nouveaux cas de cancer colorectal ont été diagnostiqués en 2011 chez l’homme et 19.000 cas chez la femme.
En termes de mortalité, le cancer colorectal a été à l’origine en 2011 de 9.200 décès chez l’homme (8.700 par cancer de la prostate et 21.000 par cancer du poumon) et de 8.300 décès chez la femme (11.500 décès par cancer du sein et 8.100 décès par cancer du poumon).
Le cancer colorectal est le 2e cancer le plus fréquent chez les femmes derrière le cancer du sein (53.000 nouveaux cas) et le 3e chez l’homme derrière le cancer de la prostate (71.000) et le cancer du poumon (27.500).
L’importance de ces chiffres (mais aussi la disponibilité d’un test de dépistage et l’amélioration des traitements) a justifié la mise en place d’un programme national de dépistage systématique du cancer colorectal.
Le dépistage du cancer colorectal repose sur le test immunologique
- Le test immunologique (qui remplace le test Hémoccult depuis mai 2015) détecte des traces de sang dans les selles, révélatrices d’une hémorragie dont l’origine pourrait être une tumeur colorectale.
- Il est prescrit par le médecin et réalisé par le patient lui-même à domicile, qui doit réaliser un prélèvement de ses selles.
- Si le test se révèle négatif (absence de traces de sang dans les selles), la personne est invitée à renouveler le test tous les deux ans, et sinon, une coloscopie s’impose.
Le dépistage organisé du cancer colorectal concerne les hommes et les femmes à partir de 50 ans et jusqu’à 74 ans.Un courrier personnalisé leur est adressé les invitant à réaliser ce test de dépistage.
Le test immunologique est plus performant que le test Hémoccult
Par rapport au test Hémoccult, le test immunologique est plus performant (il détecte 2 fois plus de cancers et 2,5 fois d'adénomes précancéreux), plus fiable et plus simple d'utilisation (un seul prélèvement de selle contre 6). Il est depuis plus longtemps qu'en France déjà systématiquement employé dans d’autres pays comme aux États-Unis par exemple.
Un dépistage personnalisé en cas d'antécédent de cancer colorectal dans la famille
Le dépistage organisé du cancer colorectal s’adresse aux personnes ne présentant pas de risque particulier. Autrement dit, les personnes ayant un risque accru de développer un cancer colorectal doivent mettre en place en collaboration avec leur médecin un programme de dépistage personnalisé.
Ainsi en cas de connaissance de cancer du côlon dans la famille en ligne directe (parents, grands-parents, oncles, tantes, frères, sœurs), un test immunologique peut être envisagé plus tôt (avant l’âge de 50 ans) ou bien une coloscopie peut être envisagée directement.
Enfin, certaines maladies demandent une surveillance particulière à organiser avec son médecin (rectocolite ulcéro-hémorragique ou maladie de Crohn, polype adénomateuse familiale).
Le diagnostic du cancer colorectal passe par une coloscopie
Lorsque le test immunologique est positif, le diagnostic de cancer colorectal doit être confirmé par une coloscopie.
La coloscopie se réalise en ambulatoire et consiste à explorer le côlon par les voies naturelles et à prélever des fragments de tissus (biopsie) dont l’examen confirmera ou non la présence de cellules cancéreuses. D’autres examens peuvent être nécessaires comme la radio ou le scanner, pour déterminer l’étendue de la tumeur et déceler la présence d’éventuelles métastases.
Le protocole thérapeutique dépendra de ces informations. Le traitement classique consiste en l’ablation totale de la tumeur selon une chirurgie aussi conservatrice que possible afin de limiter les séquelles fonctionnelles.
En cas de métastases, la chimiothérapie ou la radiothérapie peuvent compléter le traitement.
Retenez que le dépistage du cancer colorectal débute à 50 ans et qu’il repose sur le test immunologique.Mais en cas de résultat positif, le diagnostic doit être confirmé par une coloscopie.
Sources
Institut de veille sanitaire, cancers et prévisions 2011. Institut national du cancer (Inca), Le dépistage en pratique, http://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Se-faire-depister/Depistage-du-cancer-colorectal/Le-depistage-en-pratique. Le Figaro, 31 janvier 2011.