Tabac : arrêt brutal ou progressif ? Pesez le pour et le contre !

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 24/06/2004
Maj le
3 minutes
Autre
Arrêter de fumer, oui, je le veux ! Mais comment faire ? L'arrêt brutal et complet est-il la seule solution ou peut-on envisager une diminution progressive ?

L’arrêt progressif est-il préférable ?

Autour de nous, lorsque l'on déclare vouloir arrêter de fumer, chacun y va de ses conseils. Notamment, entre l'arrêt brutal du jour au lendemain et la diminution progressive du nombre quotidien de cigarettes, les avis sont très souvent partagés.

Mais scientifiquement, y a-t-il des arguments valables sur ce sujet ? On peut citer cette première étude sur le sujet publiée dans le journal international « Addiction ».

Deux fois moins de cigarettes = 3 fois plus de chances d’arrêter de fumer

Il s'agit des résultats d'une enquête américaine menée auprès de plus de 2.000 personnes, interrogées à intervalle régulier sur leurs habitudes tabagiques et leurs tentatives de sevrage. Selon leurs conclusions, réduire sa consommation de tabac augmente nettement les chances d'arrêter plus tard de fumer.

Une diminution de moitié de sa consommation de cigarettes multiplie par trois les chances d'arrêter définitivement de fumer dans les deux ans qui suivent. Avec une diminution comprise entre un quart à la moitié, les chances d'arrêter de fumer dans un avenir proche sont multipliées par 1,6. De plus, toute première réduction du nombre de cigarettes fumées augmente les chances d'arrêt définitif.

Ainsi, si l'arrêt brutal et définitif est conseillé pour couper court au cercle vicieux de la dépendance, celui-ci peut s'avérer fastidieux pour certains. Dans ce cas, une diminution progressive du nombre de cigarettes peut très bien être une solution adaptée, qui elle aussi rapproche à chaque tentative de la réussite.

La réduction tabagique : recommandée par les autorités

Les autorités de santé ont intégré dans leurs recommandations l’intérêt de l’arrêt progressif et reconnaissent que « pour certains patients qui ne sont pas prêts à arrêter, la réduction du tabagisme peut être considérée comme une étape intermédiaire vers l’abstinence totale ». De plus, « la réduction de la consommation permet au fumeur, qu’il soit prêt ou non à arrêter de fumer, un contrôle sur son comportement addictif, qui peut dans certains cas être moteur de changement ». D’un point de vue stratégique, on recommande aussi d’utiliser durant cette phase de réduction des substituts nicotiniques. En outre, ceux-ci permettent d’éviter le phénomène de compensation (absorption plus importante de la fumée) et augmentent les chances d’arrêt à long terme.

A savoir enfin : l’utilisation à long terme des substituts nicotiniques n’est pas associée à un risque de cancer, contrairement au tabagisme. Autrement dit, il est toujours préférable d’utiliser des substituts nicotiniques afin de réduire son niveau de consommation plutôt que de continuer à fumer les mêmes quantités.

A noter : la cigarette électronique est un autre moyen de réduire efficacement sa consommation avant un arrêt total…

Sources

Tracy Falba1 et coll., Addiction, 99 : 93-102, 2004.

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