Syphilis : une infection en forte recrudescence

Publié par Thomas Coucq
le 21/04/2014
Maj le
3 minutes
blood sample for syphilis test
Istock
Le nombre de cas de syphilis ne cesse d’augmenter depuis une dizaine d’années.
Quels sont les symptômes de cette infection sexuellement transmissible (IST) ?
Comment repérer une syphilis ?
Et surtout comment l’éviter ?

Syphilis, une IST sur le retour

Alors qu’elle avait quasiment disparu en France, la syphilis est réapparue en 2000.

Selon l’Institut de veille sanitaire (InVS), entre 2000 et 2006*, le nombre de cas de syphilis signalés en France est passé de 37 à 455. Le nombre de cas a augmenté jusqu’en 2007, puis a diminué au cours des deux années suivantes**.

C'est préoccupant, parce que la syphilis peut être mortelle même si c'est aujourd'hui rarissime grâce à des traitements efficaces.

Pourquoi ce retour de la syphilis ?

Sans doute à cause d’un relâchement de la vigilance concernant la prévention des maladies sexuellement transmissibles. Depuis l’apparition des premiers traitements destinés à traiter le VIH, les IST font moins peur et l’utilisation du préservatif est malheureusement devenue moins systématique.

Comment se manifeste la syphilis ?

La syphilis se manifeste 1 à 4 semaines après l’inoculation par l’apparition d’un chancre, un petit ulcère qui se développe à l’endroit où la bactérie est entrée dans l’organisme : sur les parties génitales, dans la bouche…

Ce chancre est indolore, se résorbe en quelques semaines et peut donc facilement passer inaperçu.

La maladie évolue ensuite en plusieurs phases :

  • La syphilis secondaire survient 7 à 10 semaines après la contamination et se matérialise par de la fièvre, des maux de tête ou des éruptions cutanées, notamment sur les paumes des mains et sur la plante des pieds.
  • En l’absence de traitement, ces symptômes disparaissent spontanément après quelques semaines.

    La syphilis entre alors dans une phase latente au cours de laquelle aucun symptôme n’est visible.

  • La syphilis tertiaire survient un an à plusieurs dizaines d’années après la contamination.

    Elle peut se manifester par des atteintes graves de divers organes : os, foie, peau, système cardiovasculaire…

    Des atteintes neurologiques peuvent également survenir et provoquer engourdissements, paralysies, cécité ou même démence.

Syphilis : quand consulter ? Quel traitement ?

Si vous avez eu un rapport à risque ou si vous remarquez la présence d’un chancre, n’hésitez pas à consulter votre médecin généraliste.

Une simple prise de sang permet de confirmer la présence de la bactérie dans l’organisme.

Le traitement de la syphilis consiste en une simple injection intramusculaire de pénicilline, le fameux antibiotique.

Si la maladie est déjà dans la phase latente, trois injections à une semaine d’intervalle sont nécessaires. Si elle a atteint le cerveau, un traitement par perfusion intraveineuse de deux semaines doit être initié.

Comment se protéger de la syphilis ?

La syphilis se transmet principalement lors de rapports sexuels.

La personne infectée n’est contagieuse que durant la phase précoce, lorsque le chancre est présent. Pour que la transmission ait lieu, le chancre de la personne malade doit entrer en contact avec une muqueuse du partenaire.

Tous les types de rapport non protégé sont donc potentiellement des vecteurs de transmission, qu’il soit vaginal, anal ou oral.

Pour s’en protéger, un seul moyen efficace : le préservatif !

La syphilis peut également être transmise de la mère au fœtus durant la grossesse et provoquer des malformations congénitales, voire des fausses couches.

Toutes les femmes enceintes sont surveillées pour la syphilis et traitées le cas échéant.

Sources

Merci au Dr Eric Firre, spécialiste en médecine interne, néphrologie et infectiologie au CHR Citadelle à Liège.
* Rapport de l’Institut scientifique de Santé publique (ISP) : Surveillance des infections sexuellement transmissibles dans la population générale en Belgique et dans les régions – Données de 2012.

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