Syndrome du bébé secoué : trop de séquelles dramatiques et de décès

Publié par Julie Luong
le 25/11/2013
Maj le
3 minutes
Autre
Secouer un bébé est un acte violent, dont les conséquences peuvent être dramatiques. Chez les plus petits, les secousses peuvent entraîner un grave traumatisme crânien et même le décès. Explications.

Secouer un bébé, c’est toujours dangereux

Régulièrement, des affaires de « bébés secoués » font la une des journaux.

Et chaque année, des bébés meurent d’avoir été secoués par un adulte.

Or cette forme de maltraitance est particulièrement insidieuse : malgré la violence de ce geste, de nombreux parents en sous-estiment encore les conséquences. La plupart des gens sont d’accord pour dire qu’on ne frappe pas un bébé. Mais les secousses, en revanche, sont parfois encore banalisées.

Bébé : attention, cerveau fragile !

La tête d’un bébé est lourde, son cou n’est pas musclé et son cerveau, contrairement au nôtre, n’est pas fermement ancré dans la boîte crânienne.

Si on lui fait subir des mouvements rapides et répétés – on ne parle pas d’un simple jeu mais bien d’une secousse volontaire et excessive –, la tête du bébé va avoir tendance à balancer de tout son poids d’avant en arrière. Le cerveau vient alors heurter violemment la boîte crânienne. Les vaisseaux sanguins autour du cerveau peuvent se déchirer, saigner et entraîner des lésions cérébrales...

Le risque est particulièrement élevé chez le bébé de moins d’un an.

Secouer un bébé peut avoir des conséquences dramatiques :

  • 10 % des bébés secoués décèdent suite à ces secousses.
  • Près de 50 % des bébés seront handicapés – physiquement ou mentalement – à vie.

Après les secousses, la majorité des enfants présentent des symptômes que l’entourage doit pouvoir repérer :

  • somnolence inhabituelle,
  • vomissements répétés,
  • refus de manger,
  • regard « perdu » ou pupilles de tailles inégales,
  • rigidité du corps,
  • difficultés respiratoires.

Pourquoi secoue-t-on un bébé ?

Généralement, les secousses sont liées à l’énervement face aux pleurs de l’enfant...

Il faut donc rappeler qu’en cas de crises de larmes, il importe d’abord de chercher la cause :

  • proposez à boire à votre bébé,
  • changez sa couche,
  • vérifiez qu’il n’a pas trop chaud ou trop froid,
  • promenez-le ou emmenez-le dans un endroit plus calme,
  • bercez-le ou massez-lui le ventre ou le dos.

Si malgré tout vous ne parvenez pas à calmer ses pleurs, si vous vous sentez totalement dépassé (e) ou en colère, respirez profondément. Placez votre enfant en sécurité dans son lit et sortez de la pièce afin de reprendre votre calme. Demandez à quelqu’un de votre entourage de prendre le relais.

Certains bébés sont secoués dans un moment de panique, parce que l’enfant semble avoir perdu connaissance. Attention, même dans ce cas un risque existe.

Face à un bébé qui a perdu conscience, il faut appeler les urgences.

Demander de l’aide pour éviter les drames

Si la situation se répète et que vous avez le sentiment que vous pourriez faire du mal à votre bébé, parlez-en à votre médecin et faites-vous aider.

De nombreux parents sont en grande difficulté lorsque leur enfant est en bas âge. La plupart des bébés secoués le sont par leur père ou leur beau-père mais aussi par leur mère, leur gardienne ou un proche de la famille.

Rappelons qu’outre le drame humain que cela représente, secouer un bébé est considéré aux yeux de la justice comme un acte de violence volontaire, passible d’une peine de prison.

Sources

E. Rebuffat, Le syndrome du bébé secoué, Revue médicale de Bruxelles, 2009. Déclaration conjointe sur le syndrome du bébé secoué, Société canadienne de pédiatrie. Recommendation : syndrome du bébé secoué, Haute Autorité de Santé.

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