Surprésentéisme : travailler même malade...

Publié par Marion Garteiser
le 30/09/2013
Maj le
3 minutes
Autre
Aller au travail même quand sa santé demanderait que l’on se repose : c’est le surprésentéisme. Et prendre l’habitude de mettre son boulot avant son corps peut avoir des conséquences sérieuses...    

Surprésentéisme : une personne sur deux met son travail avant sa santé

De nombreux salariés déclarent faire du surprésentéisme, venant au moins deux fois dans l’année travailler tout en étant malades. A première vue, le surprésentéisme ne semble pas être un très gros problème. Après tout, qui n’a pas déjà ignoré une grippe naissante à cause d’une grosse commande qu’il fallait honorer ?

Mais quand il s'agit de travailler malgré des maux de dos permanents ou une dépression nerveuse que l'on camoufle tant bien que mal, ou quand le travail envahit tous les instants de la vie, week-ends et soirées compris, les conséquences à long terme peuvent être redoutables...

Malade, il vaut parfois mieux ne pas travailler

Au niveau de travail, on a tendance à penser que le surprésentéisme est “tout bénéfice”. Mais c’est loin d’être le cas !

  • La productivité baisse quand on est malade.

    Que l’on vienne travailler ou pas, la maladie est toujours là, donc on va travailler moins bien.

  • Les relations de travail sont moins bonnes.

    Les collègues vont subir la baisse de productivité, voire la mauvaise humeur... Sans forcément être au courant de la maladie.

  • La contagion peut multiplier le nombre d’employés malades.
  • Le surprésentéisme peut augmenter le nombre de jours d’absence.

    C’est un peu paradoxal en apparence. Mais il vaut mieux prendre quelques jours pour se reposer d’un rhume, par exemple, que devoir s’absenter toute une semaine parce qu’il aura dégénéré en infection des sinus...

Les risques du surprésentéisme

Tous ces arguments sont valables même pour des épisodes occasionnels de présentéisme. Mais celui-ci est parfois une habitude bien ancrée... Et là, les conséquences peuvent être très sérieuses.

Relations de travail en danger

Le premier problème, c’est que la relation entre la personne et son travail est empoisonnée par le surprésentéisme. Si les gens ont l’impression de ne pas pouvoir se permettre de prendre un jour de congé maladie, le sentiment d’être esclave de son travail n’est pas loin derrière. D’ailleurs, les entreprises où il y a beaucoup de surprésentéisme connaissent aussi souvent beaucoup d’absentéisme.

Surprésentéisme et burnout

Au bout du compte, le risque principal reste le burnout, cette forme particulière de dépression causée par un épuisement professionnel. Le fait de ne pas pouvoir se libérer du travail même quand on est trop malade pour pouvoir le faire correctement est un facteur de risque très important.

Quelles solutions contre le surprésentéisme ?

Si les entreprises étaient plus conscientes des risques attachés au surprésentéisme, elles pourraient décourager cette attitude chez leurs employés. En effet, pour les employés le fait de voir leur maladie reconnue est généralement ressenti de manière très positive.

D’un autre côté, la santé est une responsabilité partagée. C’est aussi à nous de savoir écouter notre corps et mettre la pédale douce !

Si vous pensez être à risque de surprésentéisme, n’hésitez pas à consulter votre médecin pour faire le point, non seulement sur votre santé, mais aussi sur votre besoin de repos.

Sources

Denis Monneuse, auteur de "Le surprésentéisme, travailler malgré la maladie", éd. De Boeck.

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