Surpoids : quelle conséquence sur l'incontinence ?

Le surpoids augmente fortement le risque d'incontinence urinaire. Concernant la prise en charge respective de ces deux maladies, quelles sont les interactions ? La perte de poids permet-elle de réduire les fuites urinaires ? Quant au surpoids, représente-t-il un frein au traitement de l'incontinence ?
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Le surpoids et l'incontinence urinaire

Le surpoids est en forte progression partout dans le monde. Il aggrave, voire déclenche de nombreuses maladies, mettant ainsi parfois le pronostic vital en jeu : maladies cardiovasculaires, respiratoires, diabète, cancers, etc. Mais le surpoids peut aussi être à l'origine de maladies ayant un fort retentissement fonctionnel comme l'arthrose, les varices, le reflux gastro-oesophagien et les affections urogénitales (complications de la grossesse, stérilité, descente d'organe, incontinence urinaire et anale).

Concernant plus spécifiquement la relation entre excès de poids et incontinence, il faut savoir qu'en cas d'obésité très importante (IMC sup à 40 ; IMC = divisez deux fois le poids par la taille ; IMC de 23 : normal, IMC de 25 : surpoids, IMC de 30 ou plus : obésité), le risque d'incontinence est multiplié par 6.

Rien d'étonnant puisque l'obésité augmente la pression qui règne dans l'abdomen et la vessie, augmente la pression à la toux, altère les muscles de la vessie, favorise les anomalies du plancher pelvien, etc. Toutes ces explications concordent avec le fait que les personnes en fort surpoids se plaignent souvent d'envies fréquentes d'uriner, et par la suite de fuites urinaires.

Reste à savoir si le traitement de l'obésité permet de limiter, voire d'éliminer l'incontinence urinaire ? Parallèlement, l'obésité a-t-elle un retentissement favorable ou défavorable vis-à-vis des traitements contre l'incontinence ? Nous disposons d'études dont les résultats apportent des données intéressantes.

La perte de poids améliore-t-elle l'incontinence ?

Dans le premier cas, un régime hypocalorique (800 kcal) s'accompagne effectivement d'une perte de poids avec un bénéfice sur l'incontinence urinaire. Toutefois, les avantages, bien visibles après 3 à 6 mois de régime, tendent à disparaître sur le long terme (passé 18 mois).

La chirurgie de l'obésité (pose d'un anneau gastrique, indiqué uniquement en cas d'obésité sévère) donne des résultats plus durables avec une amélioration de tous les paramètres : incontinence d'effort, mixte, nombre de fuites… globalement, le taux d'incontinence des sujets avant l'intervention était de 67%, contre 41% 6 mois après la chirurgie et 37% un an plus tard.

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Source : Le Quotidien du médecin, 8 janvier 2009.