Jeune femme 14-19 ans

Prévenir les accidents
Les accidents constituent la première cause de mortalité chez les 15-24 ans qui représentent 27% des tués sur la route.
A cet âge, les jeunes gens cherchent souvent à dépasser leurs limites, sont influencables, et leur manque d'expérience ne leur permet pas de percevoir le danger.
Facteurs aggravants : l'alcool et le cannabis.
Les conseils de prudence sont à répéter sans cesse :
- Toujours s'attacher en voiture, même à l'arrière.
- Ne jamais boire, ni consommer de drogue avant de prendre le volant. Attention donc aux sorties de soirées entre amis.
- Ne pas monter dans la voiture d'un conducteur qui semble avoir trop bu, ou qui ne parait pas en état de conduire.
- Refuser la vitesse : le risque de blesser un innocent ou de se tuer est constant et majeur.
- En cas de conduite d'un deux roues, votre fille doit s'engager sur des points incontournables : respecter le code de la route, ne pas trafiquer son cyclomoteur, porter toujours un casque, s"équiper convenablement, ne pas prêter son cyclomoteur, l'entretenir, ne pas utiliser son cyclo pour faire des figures acrobatiques, éviter de transporter des passagers et si c'était le cas, faire porter un casque au passager...
- Ne pas pratiquer seul un sport à risque.
Prévenir les risques du tabac, de la drogue et de l'alcool
Le tabac, la drogue et l'alcool sont 3 poisons qui rendent dépendants :
- Le tabac s'attaque au cŒur, aux artères et aux poumons. Il favorise tous les cancers. Plus on est jeune plus on devient rapidement dépendant à la nicotine ! Cette dépendance commence dès la première cigarette.
- La drogue rend dépressif et marginalise. Elle limite les capacités intellectuelles.
- L'alcoolisme détruit le foie (cirrhose, cancer) et détériore la personnalité.
Il est donc important que l'adolescent évite de commencer toute prise de tabac et de drogue.
En cas de prise antérieure, n'hésitez pas à en parler, sans attendre, et de consulter ensemble un médecin pour trouver une solution.
Attention aussi au dopage qui, sous couvert d'améliorer les performances à court terme, peut devenir une véritable drogue.
Quant à l'alcool, il est possible d'en consommer avec modération - mais jamais seul, jamais le matin, jamais à jeun, jamais tous les jours - et toujours en compagnie d'amis ' raisonnables '. C'est l'intérêt d'une consommation ' sociale ' que de se limiter mutuellement.
En outre, restez méfiant vis-à-vis des boissons alcoolisées sucrées, spécialement concues pour les adolescents : elles facilitent la dépendance à l'alcool.
Faire face au mal-être et difficultés psychiques
Des moments de mal-être sont courants pendant l'adolescence. Il faut en parler régulièrement en famille, avec des amis ou avec son médecin. Il ne faut surtout pas prendre n'importe quoi, ni somnifères, ni anxiolytiques, ni antidépresseurs sans avis médical judicieux. Il faut consulter son médecin en cas de difficultés psychiques qui durent. Toujours être à l'écoute des idées de suicides, même vagues, et en parler à son médecin. C'est l'absence de dialogue qui risque de devenir dangereuse. Se méfier d'une forte prise de poids ou à l'inverse d'une perte de l'appétit, ou d'une alternance boulimie / restriction alimentaire. Voir chapitres suivants sur l'obésité, l'anorexie et la boulimie. Les retards de puberté sont potentiellement une source de mal-être. Si les premières règles ne sont pas survenues à 16 ans, il faut consulter son médecin traitant ou son pédiatre.
L'obésité à l'adolescence
Les adolescents sont de plus en plus touchés par l'obésité. C'est en effet une période qui est assez déséquilibrée en terme d'alimentation : fréquentation des fast food, stress et grignotage, préférence pour les aliments riches en sucres et graisses, découverte et parfois abus de l'alcool, attirance pour les régimes sans méfiance vis-à-vis de l'effet yoyo, crises de boulimie, etc. Une adolescente obèse aura tendance à être rejetée par ses camarades et à se renfermer sur elle-même du fait de son mal-être. L'adolescente fera pas ou peu de transport (difficile avec sa corpulence) et se réfugiera encore plus dans la nourriture, ce qui constitue un vrai cercle vicieux. L'obésité est d'autant plus difficile à vivre chez une adolescente, du fait des changements de son corps, de l'éveil à l'amour et à la sexualité... Il est donc primordial de l'emmener consulter un médecin, un centre hospitalier spécialisé ou un nutritionniste pour une prise en charge adaptée. La prise en charge de l'obésité prend en compte plusieurs aspects :
- Un accompagnement diététique. Il faut alors d'abord comprendre pourquoi l'alimentation de l'adolescente n'est pas équilibrée, puis l'aider à réapprendre à manger différemment.
- Un accompagnement psychologique où il s'agit d'écouter le mal être de l'adolescente et de l'aider à s'en sortir.
- Un accompagnement parental en terme de "style de vie" : diminuer le temps télé, les jeux vidéo, réapprendre à apprécier un sport ou une activité (elle doit être au début adaptée à la corpulence de l'adolescente), l'aider à suivre les recommandations nutritionnelles du médecin, l'accompagner dans ces recommandations (manger comme lui), veiller à ce que la jeune femme ait un bon rythme de sommeil car beaucoup trop d'adolescents ne dorment pas assez, et bien sûr, lui apporter tout votre amour.
La détection de l'anorexie mentale et de la boulimie
L'anorexie mentale : L'anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire qui concerne essentiellement des jeunes filles de 12 à 20 ans. Cette affection concerne environ 1% des adolescentes. L'anorexie mentale ne correspond pas à une absence de faim, mais à une lutte active contre la sensation de faim, un amaigrissement rapide et régulier au point où la jeune fille atteint rapidement un poids inférieur à 20% (voire 25%) de son poids initial, et enfin une aménorrhée, c'est-à-dire un arrêt des règles. Une jeune fille anorexique développe aussi des mesures de contrôle du poids en abusant de laxatifs ou en se faisant vomir (en cachette) après les repas. L'anorexie se développe souvent à l'insu de tous, par déni. Paradoxalement, alors que les symptômes de l'anorexie paraissent évidents et faciles à reconnaître, ils peuvent passer longtemps inapercu dans le milieu familial, médical ou scolaire. Il faut dire que le déni de la maigreur est aussi un trait constant de l'anorexique qui met tout en oeuvre pour dissimuler à la fois son amaigrissement, la faible quantité de ses apports alimentaires et ses vomissements (et/ou prises de laxatifs). De plus, l'anorexique est hyperactive et sa maladie n'affecte pas ses résultats scolaires, qui sont même plutôt brillants.
La boulimie : Une adolescente boulimique idéalise l'image du corps d'une anorexique à qui elle voudrait ressembler. La boulimie commence souvent vers 18, 19 ans, au moment de l'entrée dans les études supérieures. Elle se manifeste par un besoin irrépressible et incontrôlable de manger. La jeune femme mange compulsivement, à n'importe quel moment de la journée, des quantités importantes de toutes sortes d'aliments. Ces crises sont parfois suivies de vomissements. La fréquence des crises est variable, mais elles peuvent parfois se répéter jusqu'à 10 ou 20 fois par jour. La boulimie se développe aussi à l'insu de tous, par honte. Entre ces périodes de compulsivité alimentaire, la jeune fille boulimique tente de limiter ses apports alimentaires pour contrôler son poids. Comme pour l'anorexie, le comportement boulimique est vécu secrètement, à l'insu des proches. La boulimie se vit souvent dans la honte et le dégoût de soi. C'est la raison pour laquelle la jeune femme n'ose pas en parler autour d'elle pendant des années, elle vit dans la détresse, sans pouvoir demander de l'aide. Si vous avez un doute sur une éventuelle anorexie ou boulimie de votre fille, parlez-en à votre médecin.
Les troubles auditifs et visuels
L'audition : De plus en plus de jeunes souffrent de problème d'audition. (37% des 15-19 ans présentent au moins un indice fréquent de troubles de l'audition dans la vie quotidienne).
- Attention aux décibels qui peuvent rendre définitivement sourd. Au delà de 85 décibels, l'audition est en danger, quel que soit le type de son. Rappelons qu'en boite de nuit, l'environnement sonore est de plus de 95 dB. Dans certains concerts, la musique peut atteindre jusqu'à 138 dB à proximité des haut-parleurs.
- L'audition doit toujours être confortable, jamais douloureuse, qu'elle s'effectue soit avec un casque (baladeur) ou à côté d'enceintes acoustiques. Dès que les oreilles commencent à siffler, à présenter des distorsions sonores ou à faire mal, le danger est réel.
- Réagir immédiatement en baissant le son ou en s'éloignant des enceintes.
- A savoir : il existe des bouchons, à placer dans les oreilles, spécialement concus pour limiter le nombre de décibels recus tout en préservant la qualité musicale. Quelques conseils préventifs pour une bonne audition :
- Limiter le volume à 60% de son maximum, soit à peine plus de la moitié.
- Privilégier un casque au lieu des écouteurs intra-auriculaires car ces derniers amplifient le volume d'une bonne dizaine de décibels et ils couvrent moins le bruit ambiant ce qui incite à monter le volume.
- Utiliser les écouteurs intra-auriculaires moins de 30 minutes par jour.
- Si à un mètre de distance on entend de la musique qui sort des écouteurs, il existe un risque sérieux ultérieur de problème auditif.
- Jamais de MP3 en vélo, ni en conduisant un scooter, une moto ou une voiture car les écouteurs isolent des signaux extérieurs essentiels à la circulation.
- Pour la même raison, traverser une rue avec les oreillettes ou un casque de MP3 peut être dangereux.
Quant à la vue, il faut la contrôler au moindre doute, en particulier si des difficultés scolaires apparaissent.
L'hygiène dentaire
Les dents sont essentielles et à l'alimentation et au sourire. Il faut les préserver le plus possible :
- Prendre l'habitude de consulter son dentiste 1 à 2 fois par an. (A la rentrée et en milieu d'année.)
- Soulever avec elle l'intérêt d'une consultation d'orthodontie, en cas de dents mal placées ou de défaut de développement de la mâchoire. Certains traitements doivent être effectués en cours de puberté.
- Consulter rapidement si douleurs dentaires ou gingivales ou encore saignements au brossage.
- Eviter toute sucrerie entre les repas, dont toute boisson sucrée.
- Bien se laver les dents matin et soir.
La sexualité
La découverte de la sexualité est d'une certaine manière une école de responsabilité, d'engagement, de respect de l'autre et de soi-même. En complément des cours d'éducation sexuelle dispensés à l'école, le dialogue permet d'en aborder les trois principales facettes, dont chacune d'entre elles peut apporter des risques spécifiques :
- Le risque de grossesse. Quand on fait l'amour, on peut se trouver enceinte. Ce peut être un énorme problème quand ce n'est pas choisi. La solution la mieux adaptée pour se protéger, la plus sûre, c'est la " pilule contraceptive " Elle peut être prescrite et délivrée gratuitement au planning familial. Le mieux reste de consulter son médecin traitant pour s'informer de toutes les solutions contraceptives existantes afin de trouver celle qui correspond le mieux à l'usage (différents types de pilules, implants, patch, stérilet). En cas de relation sexuelle sans contraception, la " pilule du lendemain " est délivrée sans ordonnance dans toutes les pharmacies, et gratuitement dans les établissements scolaires. Elle se prend jusqu'à 72 heures après l'acte sexuel (quelle que soit la période des rapports dans le cycle menstruel). Un stérilet " du lendemain " peut être posé chez un gynécologue, jusqu'à 7 jours après le rapport sexuel à risque. Pilule du lendemain et stérilet du lendemain ne sont pas des contraceptions, mais des solutions permettant d'éviter une IVG (interruption volontaire de grossesse). Leur usage doit rester exceptionnel.
- Le risque d'infections sexuellement transmissibles. Chacun peut les transmettre ou les recevoir. La plus grave est mortelle, c'est le sida. Le préservatif est donc incontournable. S'il le faut, on peut s'entraîner à l'utiliser seul avant la première fois. Si la relation dure, après trois mois de fidélité, il sera possible de faire, ensemble, un test de dépistage du sida. Il s'agit d'une prise de sang qui peut s'effectuer dans un centre de dépistage anonyme et gratuit. Pour connaître l'adresse du centre le plus proche, téléphoner à " sida info service " au 0 800 840 800. Mais il faut savoir que même séronégatifs, le risque des autres infections sexuellement transmissibles est réel, sans l'usage du préservatif : l'hépatite B, l'herpès, la syphilis, le gonocoque, les candidoses, les chlamidiae, les mycoplasmes, etc. Elles sont moins graves. Cependant, tant que la vie sexuelle n'est pas stable, il est fortement conseillé de continuer à utiliser des préservatifs. En effet, l'hépatite B est génératrice de cirrhose et de cancer du foie et peut être mortelle, l'herpès très invalidant, et certaines maladies entraînent des stérilités. A savoir : en cas de relation sans préservatif avec une personne séropositive, on peut mettre en route, dans les quelques heures qui suivent, un traitement qui évite la plupart des contaminations. Il faut donc aller directement à l'hôpital !
- Le risque de déchirement sentimental. La sexualité peut être l'expression d'un sentiment, mais aussi un jeu blessant, ou une terrible violence. Les dépressions pour chagrin d'amour sont très fréquentes. Alors il est bon d'éviter les situations dangereuses pour soi et de toujours se poser la question de la qualité de la relation. D'une manière générale c'est sa vie, celle de ses partenaires, et aussi sa future vie de famille que l'on protège, et prépare par un comportement responsable.
Les vaccinations
Il faut rester vigilant pour sa vaccination. Les maladies concernées sont potentiellement très graves.
- A 14 ans : papilloma virus (prévention contre les cancers du col de l'utérus). Cette vaccination ne protégeant pas contre 100% des cancers du col et il sera nécessaire de commencer le dépistage de ce cancer en pratiquant tous les 2 ans un frottis du col + un test HPV (permettant de détecter les papilloma virus à partir du même prélèvement que le frottis), le premier dépistage étant réalisé dans les 2 ans suivant le début de la vie sexuelle.
- Entre 16 et 18 ans :
- Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite : rappel.
- Varicelle si maladie non survenue pendant l'enfance ou si non vacciné.
- Rougeole, Oreillons, Rubéole : rattrapage si non fait.
- Papilloma virus : rattrapage si non fait.
Le suivi médical
- CŒur, poumon, et sport : la pratique d'un nouveau sport doit être l'occasion d'une visite médicale d'aptitude. En cas d'essoufflements ne paraissant pas normaux, de toux ou de sifflements bronchiques, il faut consulter afin d'éliminer un asthme. Il en est de même en cas de malaise, un problème cardiaque pouvant être évoqué.
- Faire un bilan sanguin avant l'âge de 20 ans : glycémie à jeun et recherche d'une anomalie lipidique (cholestérol, triglycérides). En cas de prise de pilule contraceptive, ce bilan pourra être renouvelé tous les 3 ans et chaque année en cas de tabagisme.
- Consulter en podologie en fin de croissance, vers 15-19 ans, pour dépister toute malformation du pied facilement corrigeable.
- Nez, bronches : la présence d'un écoulement nasal fréquent ou régulier ou d'une obstruction nasale chronique doit faire évoquer la possibilité d'une allergie respiratoire ou d'un asthme. Une toux après l'effort ou le rire, ou lors d'une exposition à la fumée de tabac doit faire penser à une hyperactivité bronchique associée à un asthme. De même des symptômes d'urticaire aiguë ou d'asthme après l'ingestion de certains aliments doivent faire suspecter une allergie alimentaire (lait de vache, poisson, arachide, soja, blé, etc.).
- Peau : le soleil peut nuire à la peau en favorisant les cancers cutanés (mélanomes). Il abîme la peau et accélère son vieillissement. Il ne faut donc pas en abuser : - Se protéger en utilisant des produits de protection solaire d'indice élevé. - Eviter l'exposition prolongée non protégée en cas de phototype particulier (peau claire, yeux clairs, cheveux clairs ou roux). - Consulter un dermatologue si grain de beauté ou bouton noir suspect.