Suites de couches : souvent à domicile

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 13/02/2006
Maj le
3 minutes
Autre
La grossesse et l'accouchement sont suivis avec grande attention. En revanche, on se préoccupe beaucoup moins des suites de couches. Pour ne rien arranger, la durée de séjour en maternité étant de plus en plus courte, les suites de couches ont lieu à domicile, sans accompagnement.

Retour à la normale

Les suites de couches désignent la période pendant laquelle l'organisme et l'appareil génital retournent à leur état d'avant la grossesse. Elles durent entre 6 et 8 semaines suivant l'accouchement, jusqu'à la reprise des règles chez les femmes qui n'allaitent pas. Sur le plan physiologique, cette période est notamment marquée par l'involution utérine, l'évolution de l'endomètre, la reprise du cycle menstruel et la récupération progressive de la tonicité du périnée.

Le couple mère/enfant

La première chose à respecter est le couple mère/enfant. Il ne faut pas séparer sans une bonne raison le nouveau-né de sa mère.

Des troubles à signaler et à traiter

Ensuite, il est important de signaler certains troubles susceptibles d'altérer la relation mère/enfant. Les plus fréquents sont l'asthénie (60%), des douleurs pendant les rapports sexuels (28%), des lombalgies (26%), des hémorroïdes (23%), des maux de tête (22%), des douleurs du périnée (21%), une constipation (20%), des troubles du sommeil (17%) et une incontinence urinaire (10%). A cela s'ajoutent, en cas d'allaitement, des crevasses (20%) et un engorgement (13%). Très fréquents pendant les deux mois qui suivent l'accouchement (85% des femmes), ils diminuent ensuite lentement, mais près de 70% des femmes s'en plaignent encore un an plus tard. Ce qu'il faut retenir, c'est que ces symptômes doivent être signalés et pris en charge. Toute douleur doit être traitée afin qu'elle n'entrave pas la relation mère/enfant et ne gâche pas cette période de découvertes et d'émotions intenses. Les troubles psychologiques sont également fréquents durant cette phase de grande vulnérabilité. Dans les trois à six mois qui suivent le post-partum (l'accouchement), 20% des femmes présentent des troubles de l'humeur et une tendance dépressive. Là encore, le dépistage et la prise en charge sont essentiels, tant pour la mère que pour l'enfant. Et attention, les pères aussi peuvent être sujets à la dépression après l'accouchement de leur compagne…

Retour progressif de la sexualité

Il faut savoir qu'après l'accouchement, la sexualité ne revient que progressivement. De plus, la reprise de la sexualité est plus difficile après un accouchement par forceps, une épisiotomie et une déchirure périnéale. Mais en cas de douleurs pendant les rapports ou de douleurs périnéales, il faut consulter afin de rechercher une éventuelle complication cicatricielle. La reprise d'un mode de contraception doit être précoce, dès la fin des suites de couches. Attention, l'allaitement n'est pas un moyen sûr.

Les complications

De nos jours, les complications sont très rares et surviennent pour l'essentiel lors du séjour en maternité. Globalement, 2% des femmes sont réhospitalisées dans les deux mois qui suivent leur retour à domicile. Les principales complications en cause sont des infections utérines (27%), des hémorragies (22%), des cholécystites ou inflammations de la vésicule biliaire (18%), des complications urinaires (12%), des inflammations mammaires (11%) et des complications de la paroi en cas de césarienne (8%). À noter que toutes ces complications sont plus fréquentes après une césarienne.

L'allaitement : des bienfaits inestimables

Jusqu'à six mois, l'allaitement exclusif est le mode alimentaire le plus approprié pour les nourrissons, assurant développement et croissance optimaux. Encore faut-il encourager les femmes à poursuivre l'allaitement une fois sorties de la maternité. De plus, des difficultés pouvant survenir, il faut les aider. En effet, les complications sont assez fréquentes, pour 15 à 30% des femmes, mais peuvent être prises en charge : engorgements (13%), crevasses (15%) et mastites ou inflammations de la glande mammaire (14%).

Sources

FMC, le Quotidien du Médecin, 30 janvier 2006.

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