Suicide : 12.000 morts par an !

C'est la première cause de décès chez les 25-30 ans et la deuxième chez les 15-24 ans, juste derrière les accidents de la route. Toutefois, ces chiffres en cachent beaucoup d'autres, comme les 120.000 à 150.000 tentatives chaque année.
Des chiffres alarmants
Parmi les 15-24 ans, on dénombre plus de 700 suicides par an, dont 534 chez les garçons. Les tentatives quant à elles, concernent 480.000 jeunes de 14 à 19 ans. Ils sont donc 10% a y penser ! Particulièrement fréquentes dans cette classe d'âge, le nombre de tentatives seraient de 30 à 40 pour un suicide réussi. Comparativement, ce chiffre serait de 4 chez les personnes âgées pour lesquelles le désir semble plus affirmé.
Un désir complexe difficile à dépister
La reconnaissance des syndromes de la crise suicidaire est particulièrement difficile. Son mode d'expression est très variable et le sujet préfère donner une explication extérieure à ses difficultés existentielles. De plus, il est probable que les statistiques sous-estiment de 20% le nombre réel de suicides, un accident étant souvent indéterminé quant à son intention. D'autre part, on estime que pour cent crises, il y a dix tentatives et un suicide réussi. Ainsi, 99 fois sur 100, la personne ne passe pas à l'acte. Or il est indispensable de reconnaître ces crises pour prendre en charge le patient et son entourage dans le but de les désamorcer. Le médecin de famille et l'infirmière scolaire sont les professionnels de santé les mieux placés pour les dépister. Certains indicateurs se cumulent fréquemment: la manque de sommeil, la déprime, le tabagisme, l'absentéisme scolaire, la drogue et la fugue.
A faire et à ne pas faire
Il convient de toujours prendre très au sérieux tous ceux qui ont effectué un geste suicidaire, aussi bénin soit-il, ainsi que ceux qui en manifestent seulement l'idée ou l'intention. A tous les stades, il est essentiel de prendre en charge très rapidement ces personnes, et surtout, d'instaurer le dialogue. Dans ce domaine, les proches jouent aussi un rôle important et il est donc indispensable de bannir certaines idées reçues; ne pas aborder le sujet du suicide de peur que cela ne donne de mauvaises pensées voire un passage à l'acte, est une erreur. Bien au contraire, il faut parler et orienter. Selon un consensus international, après toute tentative l'hospitalisation doit être systématique. Au moins trois jours sont nécessaires, durant lesquels il faut prévoir un ou plusieurs entretiens avec un psychiatre. Par la suite, pour assurer un suivi et éviter les récidives, ces échanges doivent impérativement se poursuivre. La meilleure prévention reste l'écoute et le dialogue. Tout jeune en difficulté doit être repéré et épaulé. La mise en place d'un numéro de téléphone unique permettant de joindre 24 heures sur 24 des soignants formés pour écouter, orienter, juger de l'imminence d'un geste fatal et intervenir en urgence, est très utile. Sur ce système, il existe en France Suicide Ecoute (01 45 39 40 00), une association qui compte plus de 70 bénévoles et qui reçoit plus de 13.000 appels par an.Le désir de mort ne doit jamais être pris à la légère !