Stérilisation définitive : deux méthodes pour obstruer les trompes

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 18/02/2008
Maj le
3 minutes
Autre
La stérilisation à visée contraceptive est un véritable engagement car à travers cet acte, une femme renonce à toute maternité future. La décision d'une stérilisation doit donc être soigneusement réfléchie. Quelles sont les techniques possibles ?

Stérilisation par ligature des trompes

Cette opération de stérilisation consiste à placer un clip ou un anneau sur chaque trompe ou à pratiquer une coagulation des trompes.

On procède par coelioscopie, c'est-à-dire qu'un petit tube muni d'une caméra est introduit par une petite incision dans le nombril afin de visualiser les trompes, tandis que des instruments miniatures sont introduits par une petite incision au-dessus du pubis afin d'aller obstruer les trompes. Cette intervention peut aussi se faire par voie vaginale. Elle nécessite une anesthésie générale, une hospitalisation de 24 à 48 heures suivie d'une semaine d'arrêt de travail.

Elle a aussi l'inconvénient de laisser des petites cicatrices et s'accompagne d'un léger risque opératoire. Elle peut également se réaliser lors d'une césarienne, si le couple le décide.

Stérilisation non chirurgicale : l'hystéroscopie

Cette technique de stérilisation est disponible depuis 2002. De plus en plus pratiquée en France, elle consiste à poser un micro-implant dans chaque trompe, en passant par les voies naturelles (hystéroscopie). Elle se pratique donc en ambulatoire, sans anesthésie générale, sans incision, sans hospitalisation, avec un retour aux activités quotidiennes le jour même de l'intervention, laquelle dure une quinzaine de minutes.

L'implant se présente sous la forme d'un petit ressort qui, une fois mis en place dans la trompe, prend la forme de celle-ci. Les fibres de polyéthylène qui sont présentes dans l'implant provoquent ensuite une réaction tissulaire aboutissant à l'obstruction définitive des trompes dans un délai de trois mois. La stérilisation n'est donc effective que trois mois plus tard, ce qui impose d'utiliser encore une méthode contraceptive durant ce laps de temps. Le bon positionnement de l'implant est précisément contrôlé par radiographie pelvienne trois mois après l'intervention.

Le principe de cette méthode est donc le même que celui de la ligature des trompes : les boucher pour empêcher que les spermatozoïdes n'aillent féconder l'œuf. La différence est qu'au lieu d'atteindre les trompes par de petites incisions sur l'abdomen, ce sont les voies naturelles qui sont empruntées (vagin puis utérus).

A savoir sur la stérilisation

La stérilisation à visée contraceptive est encadrée par une loi qui stipule notamment l'obligation de respecter un délai de réflexion de 4 mois afin d'éviter une décision trop hâtive et inconsidérée. A l'issue de ce délai, la femme doit signer un consentement. En effet, s'il existe des techniques pour redonner la possibilité d'une grossesse après stérilisation, leur efficacité est variable et dépend de la technique de stérilisation utilisée. Il faut donc bien considérer la stérilisation comme définitive, comme un renoncement à la fertilité.

Cela dit, les deux méthodes laissent la possibilité d’une procréation médicalement assistée (PMA), avec implantation d’ovule dans l’utérus.

Il faut également savoir qu’avant l'âge de 35 ans, la stérilisation par ligatures des trompes est moins efficace qu'une contraception réversible.

L'homme aussi peut recourir à la stérilisation.

L'intervention repose sur la vasectomie qui consiste à obstruer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes. Si cette intervention est tout aussi définitive que chez la femme, l'homme a cependant la possibilité de stocker du sperme, au cas où il changerait d'avis et souhaiterait se donner une nouvelle chance d'être père (par fécondation in vitro)…

Depuis octobre 2012, la contraception définitive est remboursée par la sécurité sociale pour les femmes et pour les hommes, sans condition d’âge.

Sources

Conférence de presse Essure®, 6 février 2008.

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